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effet : mes rides - Page 13

  • brasero

    Ah ! faut-il que vous mouronniez,
    brandons obstinés au foyer
    quand je cherche à prendre le frais le long du fleuve

    C'est assez de m'être - à l'épreuve
    et de façon contemporaine,
    une impression que la semaine est un bourbier

    Hier, encore à son miracle
    je me suis rendu au spectacle
    où j'avais promis de venir à tire-d'aile

    Je la vis, les yeux plus grands qu'elle
    confondre surprise et plaisir
    ("...comme jamais à l'avenir" souffle un oracle)

    Dans son regard, entièrement
    je me tenais comme un géant
    (amour se conjugue au présent, me sembla-t-il)

    Quoi de plus plaisamment subtil
    que d'avoir tenu sa parole
    et d'en partager la joie folle avec l'enfant ?

    Lumineuse dans son costume
    aussi gracieuse que la plume
    défiant les gravités d'enclume de nos âges

    une magie à son ouvrage
    aura goûté au feu sacré
    par quoi, de l'acquis, de l'inné, tout se résume

    Finie la représentation
    soldées toutes les émotions
    voici que me reprend au fond comme un orage

    Au ciel pourtant, aucune rage
    c'est à l'interne que je brûle
    ne m'accordant plus de recul que de raison

    Comment défaire mon entier
    de ce mystère de brasier
    que d'un rien vous enflammeriez, songes tenaces

    La vie n'est pas si dégueulasse
    qu'il n'y ait lieu de s'en réjouir
    auprès du fleuve où rafraîchir son coutumier

    trapèze

     tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (pour toi, ma fille, cette 950ème note)

  • dédicace

    Menton sur le genou plié
    le nez à la vitre glacé
    à la fenêtre
    celle qui la fit disparaître
    à son insu
    Petit Poucet, tu n'entends plus
    que d'une oreille
    Les mamans et papas qui veillent
    poussant leur refrain du moment
    toi, jusqu'à l'étourdissement
    tu t'en combles

    Elle a disparu en plein jour
    la nuit ne l'a pas ramenée
    ni joyeuse, ni fatiguée

    the mamas and the papasSa voix seule est restée en place
    obstinée dans la dédicace
    parmi la réverbération
    excessive dans sa façon
    la basse
    et cette rime qui s'attarde
    que la choriste nasillarde
    qui prie baby
    parce qu'elle est dégueulasse
    la vie

    La nuit a passé
    - c'est un comble !
    une main dans les cheveux, sombre

    L'aube est venue
    - a chassé l'ombre,
    de ses rais de lumière franche
    vive gigue parmi les branches
    border la rue d'un vert dimanche

    Pourquoi se mettre chaque nuit
    à ce moment d'aller au lit
    à invoquer l'inaccessible ?

    EP67r_dedicated.jpgQuand sur la pochette flexible
    sourient Les mamans et papas
    dont le refrain ne varie pas
    d'un iota sur le tourne-disque
    chante "prie, Poucet ! quoi tu risques ?"
    et revient, lui
    donner le change à cet an-nuit

    L'heure la plus sombre prend fin
    avec la venue du matin
    chante, Poucet
    pour les cailloux sur le chemin de la forêt

     

    poucet

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Trilogie filiale

    Dans le carré de la fenêtre
    un vert acide oppose au bleu
    sa frange où l'or vient de renaître
    aux dépens d'un matin laiteux

    Sur mon dos pèse la douceur
    confiante et s'éveillant à peine
    que l'évidence de ton cœur
    prodigue au fil de ton haleine

    Ma fille
    Déjà la journée à ton nom pétille

    A nous deux, dans l'interminable
    dessin, la phrase ambulante
    se joue l'amour inénarrable
    par où nos esprits s'apparentent

    Tu as le goût des fleurs mâchées
    au ras des gazons mollissant
    Dans tes yeux logent des aînés
    caribéens et bienveillants

    Ô Sœur
    d'un même sang tiré des profondeurs

    Demain, ton sein à la fenêtre
    ouverte sur le fruit nouveau
    que tu donneras à connaître
    à la terre, au feu, l'air et l'eau

    tu viendras m'arracher le ventre
    en déposant entre mes bras
    l'autre, déplacement du centre
    par qui le Sang découlera

    Toi, mère...
    pas moins aujourd'hui dans les yeux du père

    Aimée
    Aimable
    Et de toute vérité véritable

    Zoë
    la vie qui de ma vie est le nom révélé

     

     

    01nim-Z.JPG

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (18/4/2011)

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  • Alice, vingt ans après

    Toujours plus assuré, vers la Colline Aux Poules
    ton pas presse le mien de dérouler le sens
    du monde appelé à venir à ta rencontre
    et que tu vas cueillir seule et du bout des doigts

    Une logique écharpe encore ta conscience
    et les rites du jour avant ceux de la nuit
    ordonnent peu à peu le chaos alentour
    Le ciel est bien rangé derrière un volet clos

    Tu prends l'eau de partout, naïade à ton bonheur
    Ils font feu de tout bois, tes regards affamés
    La mère est à peu près dans tout ce qui s'énonce
    Paternelle une main offre de s'en défaire

    L'ombre attend que tu lui dises quand t'abriter
    avec au bras la soeur épousant ta magie
    Autant tout inventer puisqu'il faut tout apprendre
    L'heure a vite passé qui fut longue à remplir

    Et voici que l'enfance a perdu ses écailles
    Et voici que le vent chante un songe inconnu
    Et voici qu'au présent il faut livrer bataille
    Et voici qu'il existe un ordre révolu

    Alors tu vas chercher dans le secret dessin
    des lignes de ta main le rêve inassouvi
    comme un visage aimé peut survivre à l'oubli
    que passent les années, demeure le chemin

    Alice
    vingt ans après, quelle en sera l'esquisse ?

     

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    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (18/4/2011)

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  • Pan urge

    Peter Pan

    Perspectives croisées de pierre, ardoise et tuile
    les boyaux de la ville aux sillons régulés
    charrient l'activité microbienne et fébrile
    d'un ordre malhabile à gérer sa nuitée

    J'arrive
    frottant mon ventre à la cime des arbres
    m'arrache des sons de banjo
    vibrations de peau glabre
    du cou au bas du dos
    dérive
    pénètre
    (chez quelqu'un qui m'ignore, peut-être)
    mon sabre à son fourreau
    par la fenêtre du haut

    À la patère
    d'un réverbère
    ai laissé mon chapeau
    dehors
    où s'affrontent des ors les fantasques champions
    disputant vertement des colonies oranges
    les lampions, goutte au nez
    n'éclairant que les pieds des maisons
    quand les pavés humides
    se mettent à l'abri des porches impavides

    Oh, le bel intérieur (sans papier-peint fleuri !)...
    J'y perçois la chaleur d'une chair assoupie
    J'en renifle l'enfance
    odorant les recoins de cette somnolence
    « Peter... ? » fait une voix venue d'un autre temps
    m’adressant les échos d’un lointain engouement
    pour une âme
    qui pourrait ressembler à cette vieille dame
    à qui j'aurais passé au doigt le dé à coudre ?
    pour qui le vieux grigou eût mis le feu aux poudres ?
    dans mon arbre ?
    pour qui aurions lutté du poignard et du sabre ?
    de toutes nos ressources !
    pour le plaisir de ne jamais jamais finir la course

    L'ombre qui me chatouille
    c'est la mienne
    avec ses cheveux blancs et ses dents déchaussées
    son ventre qui gargouille
    sans poids déterminé
    Je ne sais démêler qui d'elle ou de moi mène
    la danse
    qui m'entraîne au-dehors vers d'autres lieux d'enfance
    sur le fil
    d'une histoire imprimée à l'encre indélébile

    Peter Pan, James M. Barrie, 1915Je décolle
    et les poings sur les hanches
    racole
    à ma cause infantile
    à mon jeu déluré
    d'un vieux soupir débile
    de la poudre de fée

     

     

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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