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carnÂges - Page 23

  • Nébuleuse instinctive

    Inconscient !

    Des pas plus nébuleux
    que sous un ciel mouvant mon ombre sur le sol
    me traversent le bol quand je ferme les yeux
    pour me curer le sang

    Je ne les entends pas, mais je sais qu'ils arrivent
    et mon rêve salive à leur seule présence
    et je connais ma chance
    et je vais m'en repaître

    (un œil à la fenêtre et l'autre au cervelet)

    Pétarade, bouquet !
    Fleurs d'électricité à l'abri sous le masque
    envahissez ma vasque, enluminez ses bords
    donnez le coup de fouet qui manquait au décor
    annoncez la venue
    des puissants maîtres mots que forme l'inconnu
    en secret
    dans le douillet confort de sa vaste forêt

    Inconscient
    confident sans visage
    Ai cherché ton oubli dans de tristes corps sages
    Je n'en suis revenu qu'avec les dents plus longues
    un plus vif appétit pour les orgues sauvages
    que le verbe fourbit
    J'en brandis le marteau pour frapper sur le gong
    du ciel
    que là vibre son temps ma verve de mortel
    et que jouissent
    d'un écho libéré mes plus sombres délices

    Pas à pas, les voici qui remontent le cours
    du fleuve souterrain où dorment d'anciens cris
    "Amour !", "Aime ton ennemi !", "Quel est ce four ?"
    "Ah ! que n'as-tu appris à me connaître mieux"
    Ah, petits pas de deux... vous, revanches contrites...
    la cohorte qui monte a repeint vos invites
    marche sur vos dépouilles
    et tasse le chemin que chaque foulée souille
    ravage
    pour y laisser passer - en force et davantage,
    le sang, le miel
    et les derniers degrés d'une fièvre sensuelle

    Hallali ! Cathédrales !
    Ne m'en suis pas sorti pour en naître plus mâle
    mais vrai
    (autant que l'inconscient, au juste, le permet)

    Oh, foire ! Oh, bataclan !
    Comme j'aime ce soir à son encombrement

    Oh, ma cure !
    et mon crâne à jamais pour y faire aventure

    Ah, le beau défilé !
    que c’est ce régiment de plus libres pensées

    « Je vais le tuer ce con ! »
    et d'y mettre les formes
    et la savante contrefaçon de la norme

    « Belle, moins que ton cul ! »
    jurant à ce pétard qu'on ne m'y prendrait plus

    « À quoi bon ce travail ! »
    et des civilités en ordre de bataille
    t'enserrent
    te disent
    « ce serait mieux payant de nature humaine »

    T'en fous !
    Je dors, les yeux fermés au massacre du goût
    du rêve
    et tout ce qui me fait, vive, monter la sève

    Suis terrestre, n'entends
    pauvre ! ni dieu ni maître (n'était l'inconscient)
    qu'un message
    quand surgissent du fond mes lésions de carnage :

    inconscientArt, tes Miss Artémis
    (à l’harmonieux jupon porté haut sur la cuisse)
    soient le lieu amoureux de feu mes artifices

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : carnÂges 0 commentaire
  • intérieur, noces

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

    La maison parle mieux depuis que tout se tait
    Dehors la ville avance
    travaille au lendemain avec un souffle au cœur
    Il est temps d'abreuver nos songes sans odeur
    en se fermant les yeux l'un l'autre d'un soupir
    Nous resterons à quai
    nos jambes amarrées au calme après la danse

    Buvons le millésime au calice opulent
    tacite et surhumain
    d'où coule, vaporeux, le lait d'anciennes odes
    Le météore y va son fatidique exode
    livrer à ses dépens sa semence apatride
    Faisons-nous le présent
    nocturne et savoureux d'un lumineux festin

    Je te sais à l'entour où peut être un regard
    Une présence amie ?
    Une attente fébrile au délai délectable !
    Tu m'y fais le séjour d'un rêve inénarrable
    à la foi centrifuge au milieu de ta cible
    Le reste est quelque épars
    quelque présupposé fragmentaire et sans vie

    Voici que nous résume à notre résultat
    Le signe de  la paix
    trace égale à la craie dessinant nos contours
    Y logeons pour la soif notre chiffre à ce jour
    sous l'arête du toit qui peut nous contenir
    à l'abri de ses bras
    quand la maison déjà murmure au bout du quai

    D'où nous sommes perdus nous ne pouvons l'entendre
    Elle dit notre histoire
    la raconte en passant seule si près du bord
    lentement parallèle aux rives sang et or
    qu'agite la marée de l'oubli à son heure
    à qui souhaite prétendre
    avec la même ardeur au même défouloir

    « Entrez... le voulez-vous ? Ils sont à l'intérieur
      Regardez-les dormir
      Chacun dans son paquet, leur sommeil est tranquille
      est céleste, est commun ; cependant sur la ville
      un orage incertain (que les ombres simulent)
      et sa mine à fair' peur !
      égaille les vaillants sortis tout envahir

      Ils sont à l'intérieur - pour vous dire, fort loin
      d'envisager leur fait...
      Sans l'ombre d'un orage et aucune conscience
      qu'il en soit autrement qu'un songe après la danse
      ni qu'à son évidence une ville progresse
      de l'un à l'autre point
      du jour, malgré eux, ils y sont embarqués. »

    Dehors, par tous ses bruits la ville recommence
    Notre maison s'est tue
    Nous reprenons le cours de nos particuliers
    De nouveau, la parole acte son familier
    l'œil cherche à reconnaître et l'oreille à saisir
    la chanson et le sens
    qui raniment la danse où nous tomberont nus.

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration d'en-tête : Magritte, La Maison d'écoute. 

  • Éconduites

    ANE.JPG

    Donc, j'étais encore à vos pieds, tout feu tout flamme
    à me déverser sang et âme - et bellement !
    quand il m'est apparu, clair et vain, que mon brame
    avait le ridicule idiot d'un bêlement

    Joignant le geste à ma parole
    vous me tondites
    de la queue jusqu'au ras du col
    à la va-vite

    Lors, j'étais encore à sonner à votre porte
    toutes mes cloches d'allégresse, à satiété
    Il m'aura soudain semblé aller à confesse
    Je tournai mes talons vers d'autres sociétés

    Ainsi, je vous laissai en plan
    à votre porte
    et notre rendez-vous galant
    pour lettre morte

    Éconduites
    nos conduites
    ne valaient donc pas le tuyau

    Et de fuite
    en poursuite
    nous voici rendus dos à dos

    ane_drinks.jpg

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • swing swing

    suicide-playmobil.jpgSwing, swing
    ai retourné ma carne dure
    retournée côté confiture
    pour en mâcher le sucre lent
    en étaler le sentiment
    que tu réclames pour demain

    Swing, swing
    ai mis mon cerveau à l'envers
    que mon rêve aille prendre l'air
    et laisse le tien pénétrer
    le champ libre de mes pensées
    que tu investis dès demain

    Swing, swing
    ai retourné mon revolver
    sur ma poitrine à ciel ouvert
    pour y donner un coût d'éclat
    d'un coup de feu sonner le glas
    de nos amours sans lendemain

     

    232346.gif

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • pédicure

    pieds_cool.jpg

    Ai noté quelque part que « je vous aimais tant »
    Je voudrais à présent vous en donner mesure
    - en musiques ? parfums ? serments d’investiture ?
    Non, rien de ces machins au genre évanescent
    Si je fais compliment, c’est à votre figure
    Ô pieds !
    dont la charpente assure ou dénigre l’entier

    Oui, la chair, oui le sang, oui l’os… mais la race !
    Un sentiment de grâce est question d’équilibre
    Soyez dodus, fluets, chaussés ou à l’air libres
    c’est sur vous que repose et que se met en place
    harmonieux et vivace – à ce point que j’en vibre
    le chien
    qui rehausse la fibre, achève le maintien

    Je vous aime lacés de lanières de cuir
    pour avoir le plaisir de vous en libérer
    La surprise me va aussi au débotté
    ou le fin mocassin qui vous sied à ravir
    dont va bientôt jaillir votre plante voûtée
    Oh, charme !
    quand, à le caresser, votre galbe s’alarme

    Piétinez ! Trottinez ! Ployez sous le genou
    Je n’ai d’yeux que pour vous, talons, pointes, chevilles
    Tintine pendeloque aux maillons qui scintillent
    Ce tatouage rock aussi me rendra fou
    que j’aperçois dessous vos socquettes de fille
    Oh, veine !
    comme un rien vous habille et sait vous mettre en scène

    À seulement vous  entrevoir
    vous compte, m’en raconte en fantasques histoires

    Où t’en vas-tu
    pied menu
    dans ta toile légère ?
    Pointer dru
    en tutu
    et de carpe en première ?

    Adultérin
    pied coquin
    quel est ton pied-à-terre ?
    ce coussin
    tragédien
    aux passions éphémères ?

    Émancipé
    pied bagué
    quelle force t’appelle
    à user
    arpenter
    routes, rues et ruelles ?

    Aurais-tu faim
    pied d’airain
    d’exotiques voyages ?
    Mocassins
    cuir ou daim
    t’agréeraient davantage ?

    pied photo.jpgSurtout ne m'en dites rien
    j'aime trop deviner
    la race de votre chien
    pour la fertilité
    subtile
    de ma paraphilie podophile

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK