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  • cas pas bleu

    D_60POT2.JPGEn réponse subtilminimalement subliminée à la scribouille de MissTiss "comment t'atteindre" (interrogation intrinsèquement très féminineuse et non moins féquemment se posant à la gent masculinesque qui n'en pique mais), cette note pas bleue.

    réflection in petto:
    je ne suis pas sûr d'avoir tant mâle figure et vous ?

    ________________________________________

    "capableu"
    (blue not!)

    Fais toc-toc-toc
    et, flic flac floc
    mon goûte à gouttes
    se met en route
    et coule l'encre à l'envi

    Fais pouet-pouet-tut
    et, hulahup
    en moins de deux
    je técris

    Fais yodelehiho
    et, ho ho ho
    mon gros bonhomme
    s'esclaffe

    sors du chapeau
    cuiller à peau
    joli petit paraphe
    grave ton épitaphe
    sur ma tristesse morte

    youpla!
    tu m'as ouvert la porte

    de cela
    oui oui
    pour cela aussi
    ma Tisseuse au plafond

    je te remercie
    et, pas vu pas pris
    je te baise
    le front

    tipetitniapataponk ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • danse, la vie

    bacchanales, d'après Picasso

    L'archaïque fanal d'une horde païenne
    - nuée d'ombres surgies d'un foyer abyssal
    implorant les esprits de ne pas mettre en berne
    tous les espoirs placés dans cette bacchanale,
    flottait sur la paroi au fond de la caverne

    Sitôt qu'elle arriva, sa force naturelle
    fit se taire les chiens, les cris et les tambours
    déployant un long bras comme l'aigle son aile
    elle entonna alors un chant troublant et sourd
    qui raviva la danse

    Il y était question de célébrer la terre
    les femmes, le visage à même un sol cendré
    de leurs croupes cambrées dressaient l'oignon offert
    aux viriles vigueurs qui devraient s'y loger
    pour y porter semence 

    Callipyge, G. PRIZ

    Les vieux et les enfants battaient des peaux tendues
    par des vieilles séchées, grondant pour les plus vives
    au tonnerre des râles ajoutant leur tribut
    tandis que nasillaient les autres, maladives
    et tristes déchéances

    La Reine que ceignait une peau d'orignal 
    apporta du dehors les effluves poivrés
    d'un été déjà mûr aux humeurs automnales
    et, flattant la crinière, appréciant le fumet
    se joignit à la transe

    De ces accouplements sachant les plus fidèles
    elle approcha les couples nés de l'occasion
    prodiguait ses conseils à celui comme à celle
    dont la trop vive ardeur ou quelque position
    amoindrissaient les chances

    Puis elle s'installa au fond de la caverne...

    On n'est pas bien, là ?

    Les bruits de la forêt indiquaient qu'au dehors
    la lune avait levé son croissant sur le monde
    Et La Reine attendait - la fatigue des corps
    ferait bientôt le tri parmi ceux dans la ronde
    qu'elle aurait en jouissance

    Au vrai, peu lui chalait que par mâle ou femelle
    lui fût rendu l'hommage, pourvu qu'on danse bien!
    à son flanc mollissait le sein rond sous l'aisselle
    La Reine savourait d'avance un long festin
    de charnelles bombances

    Voici que l'approchaient trois gourmandes siérines
    aimant à s'occuper d'échauffer ses appâts
    l'effet de leurs bienfaits en luisante cyprine
    à l'orée de son ventre se manifesta
    perlant des surbrillances

    Prenant alors appui du poing sur la paroi
    elle n'eut qu'à grogner pour être bien comprise
    signifiant à chacun son tour et son octroi
    et fut saisie debout, allongée ou assise
    selon sa convenance

    Les heurts sur les tambours et les chants primitifs
    ont traversé la nuit, puis salué l'aurore
    répondant au torrent roulant sur les récifs
    qu'on avait regagné du terrain sur la mort
    et joui de l'existence

    Callipyge, G. PRIZ

    Les clans s'étaient quittés vers d'autres lunaisons
    quand La Reine enfin seule au seuil de la caverne
    a eu éparpillé du foyer les brandons
    elle entailla d'un rai son bâton de gouverne
    signe de renaissance

    et s'en fut son chemin de Reine au ventre plein.

     

     ________________________________________________

    rallonge impromptue
    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tiki#17c
    espérant inspirer Dame Gaëna Da Sylva, photographe... 
     

    illustration : "Bacchanales", repro d'après Picasso.
    sculptures : "Callipyges" de Georges PRIZ (stylisées).

  • impudanse, ma vie

    obscénité impromptue #17b
    (eh bien? dansez, maintenant!)

    alors, cher monsieur... vous volez mes roses...

    ____________________________________________

    edAnSmaViE

    Je pousse un cri primal en plein coeur du mois d'août
    deux nuits de jour et un océan plus tard
    ça résonne à New York autour de quatre fous
    Help! I need somebody!

    J'écrase, mon nez à la fenêtre
    sur le boulevard en contrebas l'amère s'en va
    and this house just ain't no home
    everytime she goes away

    Je me retourne sans plus rien voir
    c'est aussi bien, il fait moins noir
    et le placard est bien fermé
    t'as vu, c'est vrai, il fait moins noir
    plongé dans cette obscurité
    bring on the night / i couldn't spend another hour of daylight
    bring on the night / i couldn't stand another hour of daylight

    Je cherche
    dans le premier qui s'approche
    celui qui s'éloigne
    d'un train l'autre, je saute sans toucher
    le quai
    jamais
    again and again and again
    you're jumping someone else's train

    Je n'y crois pas et c'est bien elle
    quand je le sais, elle n'est plus là
    she's just the girl
    she's just the girl
    the girl you want

    Je ne sais plus bien si tu m'aimes et si je m'en fous
    je ne sais plus si je m'appelle comme on m'appelle
    (si je m'en tape!)
    et me réveille chaque matin au creux du jardin suspendu
    avec ce bonhomme dans la bouche
    "...il faudra bien que ça s'arrête, veux-tu..."
    shut up shut up shut up shut up and let me breathe

    J'embarque avec le frère
    aborde la frontière
    j'épouse tous ses yeux mourants par les sabords
    but hey! where... have you... been?

    Je vois une île
    ... encore une illusion ?
    ... de quoi tirer un fil ?
    ... où demander pardon ?

    la réveillez pas / laissez-la / la réveillez pas
    pas avant / 2043

    J'entends raison folir
    (et zut!)
    quand la folle oraison du pire
    réfute
    l'arraison du navire
    en butte
    à ses compromissions
    love me again

    J'implose
    m'expose
    explose

    I couldn't hear a word you said
    I couldn't hear at all
    You talked until your tongue fell out
    And then you talked some more
    I knew if I turned
    I'd turn away from you
    And I couldn't look back

    Tell yourself we'll start again
    Tell yourself it's not the end
    Tell yourself it couldn't happen
    Not this way
    Not today

    cure - THE EXPLODING BOY (R. Smith)

    ____________________________________________

    tiniak le niak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ayant convié pour cette danse obscène :

    the beatles
    donovan
    the police
    devo
    the pixies
    alain bashung
    the cure

    BONUS TRACK

  • tango-panaché

    an_juke1.gif

    à mes potos qui se reconnaîtront...

    TANGO PANACHE

    La brume avait déserté le quai avec les entrées maritimes, mais pas nos esprits vaporisés au houblon, au malt à whiskey et à cette petite mirabelle de derrière les fagots que Pat' La Patron nous servait à rideau tiré. Bien malin qui de nous eût été en mesure de dire avec certitude de qui nous fétions l'anniversaire depuis la veille au soir. Même s'il s'était agi de l'un d'entre nous, je pense qu'aucun n'était plus en capacité de donner sa date de naissance avec exactitude ; mais cela n'avait plus d'importance, à cette heure à peine matutinale, les contrôles de police ronflaient dans les guérites - et le rideau avait été tiré depuis belle lurette. Pat' La Patron tenait à sa licence et nous n'étions pas friands de contredanses. Une franche connivence, un rien pirate, solidarifiait donc nos joyeuses déliquescences. Le tout sous l'oeil pas moins vaseux que le canal proche, de La Patron.

    Un client plus vieux d'un an avait payé une ou deux tournées de trop et nous avions fait le grand écart en levés de coude : six heures du soir, six heures du mat'.

    Michou La Barrique, fort gaillard dont la stature préventive avait évité bien des déconvenues à notre petite troupe noctambule, Le Michou regardait ses pieds en marmonnant un gargouillis d'où perçaient dans les aigus les accents d'un rire obstiné. Fred, grande gigue au poil roux, s'en aperçut le premier et nous le fit remarquer. Nous nous étions tous mis à glousser, qui dans son verre, qui dans ses doigts, mais Michou demeurait imperturbable. Ce fut Pat' La Patron qui l'entreprit :
    " - WoOp, Michou! Où tu vas où, avec tes pieds comme çaps ?"

    Elle frappait fort du talon, la mirabelle de La Patron. C'est pas pour rien qu'on l'appelait "la claquette". Outre qu'elle vous en fichait une bonne, si vous la descendiez cul-sec, vous étiez instantanément pris du tic de l'hidalgo. Fred "Redhead", interne de médecine de son (autre) état, nous expliqua une fois le pourquoi du comment de ce réflexe qui agissait comme une pompe de secours pour le coeur : partant d'une contraction du mollet, le martelement du talon sur le sol provoquait une vibration compensatrice des effets du tord-boyaux sur la dilatation des vaisseaux (sic).

    La Barrique cambra son blase un poil trop haut, si bien qu'on ne voyait plus, en place de ses yeux, que ses narines.
    " - Mes banards ont la mougeotte, bredouilla-t-il. Si on allait 'oir ouskon pourrait se dégouhir les pattes, mm ?"

    Un bref silence dubitatif suivit cette courageuse tentative de nous arracher à nous tabourets de zinc. Comme toujours dans ces cas-là, c'est Le Fox qui trouvait une échappatoire, médiane ou oblique, selon.
    " - Mais en voilà une idée qu'elle est bonne, hein Pat' ? Si on faisait un peu tourner ton joute-bok, dis voir."

    Pat' La Patron ne se fit pas prier, sa caisse attendrait. Pat' n'était pas peu fière de son antiquité bichonnée dans sa famille depuis les années cinquante. Une passion héritée de son  beau gosse de père, danseur hors-pair dont le film favori était "On achève bien les chevaux" ; pour dire. On l'avait enseveli selon ses voeux  avec la B.O. en fond sonore et, après avoir jeté une poignée de terre et un DVD sur le cercueil modeste, le cortège avait dû exécuter quelques pas de deux, une fois la tombe recouverte.
       Une danse qu'on ne refuse pas, celle-là.
      Avec ça, depuis qu'elle avait découvert ce merveilleux produit qui vous ressucite un vinyle en deux coups de chiffons, les vieux standards de La Patron s'en trouvaient tout ragaillardis. Pat' ne ratait jamais une occasion de se payer un petit Rock'n'Roll ou deux. Lolo, sa compagne et elle, se lançaient parfois dans des figures de rock acrobatique qui laissaient tout le monde sur le cul.
      Une volée de jetons et quelques programmations hasardeuses plus tard, ça tonitruait sérieux dans les esgourdes.

    La Barrique voulu sans doute amorcer une figure de style, genre tango panaché... mais question panache, son salto arrière s'acheva aussi prématurément que fort heureusement dans une des banquettes molletonnées. L'instigateur de tout ce raffut était forfait dès l'intro du second titre. mwof! Ben  La Goule, sorti de sa morgue trompeuse, partit dans une imitation des commentaires de Nelson Montfort et Philippe Candeloro, tandis que le bal se mit en branle.

    La Patron aimait bien danser avec moi. Etant gaucher et plutôt gringalet, cela lui facilitait la tâche pour conduire et placer un de ses portés inénarrables. J'éprouvais chaque fois la même émotion grisante de ne plus savoir qui que quoi dont est-ce et d'en être tout à fait heureux. Il y avait aussi cette spirale folle qu'elle me faisait faire autour de ses hanches, sous sa poitrine ; ça aurait pu durer des heures, pour moi, j'étais aussi confiant qu'un nourrison. Et puis, il fallait bien toucher à nouveau le plancher des mouettes.

    Comme souvent, avec ce qu'elle avait dépensé d'énergie, La Pat' s'écroulait dans un coin de son bar. On connaissait le protocole. Un étrange ballet s'organisait alors, chacun assumant sa partie. Dans une chorégraphie à la Bob Fosse (le juke-box tournait toujours), les volets étaient vérifiés, la caisse planquée, le ventilateur coupé, une fenêtre ouverte, La Pat' couverte, le coup de chiffon donné sur les tables (on ne touchait pas au zinc, woulla!), la chasse-d'eau tirée... puis nous sortions par une porte dérobée, troupe de rats sur les pointes.

    an_juke1.gif
    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#17.
  • et pour un waxvocrunisme de plus

    3q15.jpgvoici, en mon ana
    (au moins à son verso)
    un énième exercice
    waxvocrunien*
    sans américanisme
    (miséreux onanisme)
    ni même aucun ancien araméen

    car si ce waxvocrunisme
    (monomanie arrivée
    en insomnie à son acmé)

    vouvoie vauriens avérés
    ou écrivassiers courus
    s'insinue en anomie
    acrimonieux insoumis
    accoue ses acousmies
    avec ses animismes
    voire ironise
    on se sera néanmoins
    excrimé en vain

    un examen normé a vaincu son armée

    car sa version vaseuse
    vomie à Venise en semi-inconscience
    n'aura su réussir à réunir
    en un camaïeu visionnaire
    ni en unissonances rimées
    aucune écurie censée
    avec, en son sein énoncés :

    • un énorme sous-marin vénusien
    • une urne concave évasée en 'w'
    • un voeu inéxaucé à son essor
    • une érosion en ère würmienne
    • un os wormien à émincer
    • une immersion en invasion écossaise
    • un vaisseau mercenaire encrassé
    • une ouvreuse économe
    • un écrin en cours
    • une éminence caverneuse à circonvenir
    • un en-avant à encourir
    • une vermine venimeuse à recuire
    • un missionnaire sans arsenic
    • une vinasse en averse
    • un univers inconnu où nuire en incurie

    insuccès visé en examen :
    au w-c! mauvais exercice waxvocrunien.

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    ______________________________________

    waxvocrunien : le terme est un néologisme tiré
    de waxvocrunisme, lui-même néologisme tiré
    de mon cerveau troublé
    par une consigne donnée
    chez Fabeli via La Tisseuse :
    La Contrainte du Prisonnier
    (écrire un texte sans jambages -
    c'est-à-dire sans les lettres "b,d,f,g, etc.")

    c'est couillon, hein.
    j'aime.