Gavé de précoces printemps
qu'aux montagnes saignées à blanc
il exige impérieusement pour son eau sale
Roi fainéant, au cours allant
partager les vallées vassales
en sa morgue monumentale
un fleuve écoule sa légende
Hommes et bêtes s'en amendent
par le respectueux hommage
des regards obligeamment sages qu'il commande
C'est l'enfant qu'un dieu oublié
dans la terre fraîche a tracé
d'un ongle pris de nonchalance
de là, toute son indolence
Et cette insigne majesté
écarte loin de sa portée
les monts et collines réfugiés à distance
même la lune se méfie
des caprices de ce nanti
et n'y baigne que son image
un fleuve s'abreuve des âges
Je dois redoubler de prudence
quand, tout à la contemplation
de ses fluviales alluvions je m'abandonne
je manque de m'y absorber
l'esprit et l'âme tout entiers
sacrifiant amours et beauté à sa couronne
voyez d'ici le préjudice !
je m'accorde alors le délice
que je prends libre et libertaire
d'y pisser dru, le nez en l'air
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Paul PINSON, Miss Pissbleu.