Le bon roi des enfants, simple, m’aura vu faire
la roue, hier
ou l’arbre
ou mes jambes comme des sabres sous le marbre
Un rocher à mes pieds me disait de me taire
au bord, la mer
ou l’herbe
ou la peau qui respire au bonheur d’être imberbe
Et les yeux de mon roi étaient mon alentour
Le monde avait des yeux qui me semblaient faits pour
me voir
grandir
les mains pleines du temps qui restait à bâtir
avec tout le miel bleu du ciel à boire
le soleil déjà navré d’être au soir
une branche
pas fâchée de goutter un trop pluvieux dimanche
la cuisine à la porte ouverte
la mésange qui change d’alerte
en notes violoncèle, grave
et tendre
quand les bras de l’ennui l’enserrent pour entendre
son cri
que reprennent bientôt Nocturne et Symphonie
Alors j’ai pu marcher vers les fauves grands soirs
en n’ayant à douter de leurs contes anciens
ni des belles histoires peintes
sur les toiles d’amours défuntes
que sont les champs du Rêve où l’autre me revient
ce pair
se perd et me revient au lent demain d’hier
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK