printemps
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Un vilain mai, jamais...
Pluies éparses de mai au malingre printempscalamiteux chagrins sur le floral essorvous rameutez l'hiver à l'endroit du décoroù le prochain été brode son argumentSales, sombres crachins, de complaintes si frustresque leurs pizzicati échinent les ardoiseset font piquer du nez les allures bourgeoisescomme il est désolant de fouler votre lustreAmèrement égal à cette obstinationfront couvert et le col relevé sous l'oreillerésolu à ne plus me flanquer de pareillej'accorde ce massacre à ma désolationUn vilain mai, jamais, ne vaut un doux novembrepuisque l'hiver est sûr commme l'été fragileavance prudemment sur son printemps d'argileque menacent l'air sec et le vent sous les tremblesMécanique de mai gonflée à la taurineque viens-tu chaque année hypothéquer nos plantsde nos arbres fruitiers gâcher le bel allantbrouiller le nuancier des mouvances marines !?Et qu'en ai-je le cœur encor à s'en navrersur un quai de Juillet que longe un fleuve sourd ?Ailleurs, nul antidote ! et la saison toujoursà réclamer l'encours des ors désemparéstiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -
printaniais
À vos extases printanières !
gentils essieux, molles palmes
qui dandinez, la mine altière
et la servitude portable
Ce teint carotte-Grand Marnier
qui fait injure à vos cravates
c'est peu de dire comme il sied
mieux à vos raideurs acrobates
Voyez le juteux paradoxe :
à la cloche de l'équinoxe
vous quittez vite vos écharpes
tirez les housses de vos harpes
cuivres, pianolas et fauteuils
quand tout le ciel porte le deuil
des fumées droites
et des diamantaires gelées
sur nos pénatesHiver est mort,
voyez-vous ça !
Hiver est mort,
alléluias...C'est ça ! raillez, la goutte au nez, l'ample mouchoir
et circulez en paréo dans les couloirs ;
l'armoire lâche encore un peu
de ses linges libidineux
et vous paraderez comme larrons en foire
Et ça bourgeonne, les cancans à la cantine
Ça bourdonne, les coups de sang aux étamines
La main gauloise et baladeuse
trouve la bourgeoise rieuse
- ah, l'échange de l'agrafeuse et du cod'pin !
Et toujours pas plus de saisons chez l'épicier
que chez le traiteur ni le voisin de palier
- ce, malgré la chemise à fleurs
la sandale et le débardeur
Bon, je fais quoi, moi, avec mon paquet de gris ?
Je le laisse ou le mène voir le Tout Paris ?
J'y colle une poste restante ?
Le laisse couver sous la tente ?
(il en est, canal Saint Martin
qu'on a dressées... pas pour les chiens !)
J'en fais quoi de tout ce brouillard anachronique ?
Au marais, un nuage de poudre artistique ?
le solo pleureux, l'œil de chat
le long point d'orgue qu'opéra
le lent défilé des soupirs...
qui voudra m'entendre les dire ?
L'heure est au triomphe solaire
aux évidences maximales
au relâchement maxillaire
des béatitudes vénalesC'est le printemps - qu'on se le dise
aurait pu m'égayer un peu
n'était le souffle de bêtise
allègre à ce front vaniteux
C'est le printemps ; c'est entendu...
Chargez, pollens et graminées !
L'air est une affaire conclue
pour toutes les pharmacopées
C'est le printemps ! Je l'aurai dit
trois fois de trop dans ce poème
- pauvre magnitudo parvi !
où je n'écris pas ce que j'aime.tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : sculpture de J.P. FLOCH, artisite québecquois ; bronze, Extase.
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tulipes dans le square...
Tulipes dans le square à l'humeur parisienne
pour deux sous, du bonheur en livrée
harangue de couleurs à la petit' semaine
fête au bout de vos cous maigreletsRappelez-moi de dire à l'ombre qui s'avance
la douceur, le bonheur d'être là
pour un discret soupir, une autre inadvertance
les genoux chargés de chocolatsSonnez, cloches de rire à l'humeur parisienne
du printemps l'arrivée audacieuse
accroche des lampions à ces yeux qui promènentLe gazon alentour de vos mines joyeuses
offre un douillet séjour à certaine
asthénie des amants aux langueurs paresseusestiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Béatrice Bavière, L'allée de tulipes.