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Neuf, aux conteurs

aux âmes vives 

Maints dans la main savaient lire les signes
et ne s'enorgueillaient pas de tant de magie
Ils allaient, le pas simple, mais l'allure digne
répandre au gré du vent les mots qui font la vie

Ils savaient le regard qui absorbe le monde
Ils chantaient pour les dieux qui leur expliquaient tout
embrassaient terre et ciel, les flammes et les ondes
se contentaient de pain, de miel ou de saindoux

Le Verbe avait alors valeur incomparable
et son cours sinuait sans gâcher le labeur
Parole se donnait pour être véritable
délivrant son message et libérant les peurs

La mesure du temps se jugeait au bâti
Les peuples s'arrangeaient des caprices du ciel
Tandis que les puissants cédaient à leurs folies
une sagesse œuvrait, attentive au réel

Etre luttait déjà avec le vain Avoir
Vivre avait le souci de vivre chaque jour
mais ils venaient alors, chargés de leur savoir
rappeler à chacun sa puissance d'amour

Nos hommes ricanaient; les femmes, plus souvent
entendaient le message et lui donnaient un nom
qu'arrivé à raison porterait leur enfant
investit de son âge au point de la question

Il a pourtant fallu que cet ordre s'inverse
Parole n'a plus cours pour étayer les actes
et nous voyons passer, dos courbés sous l'averse
les enfants ignorant la vérité du Pacte

Une Bête a mangé les mots de la Parole
imposé de l'Avoir la prégnance putride
Elle a chié de l'or, du charbon, du pétrole
semé partout sa règle ignoble et parricide

Mais le jour est venu de répudier son ombre
et de fouler au pied, partout ! son imposture
Elle aura oublié que la force du nombre
la voue aux gémonies ! Que le Verbe perdure !

 

tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
runes 

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