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paVupApRi - Page 213

  • l'aorte, merde !

    miro-joan-singing-fish-2104880.jpg

    à petits pas les yeux me sortent
    et je promène là, cohorte
    le front plat tout contre la porte
    mes amours mortes

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • au jour, dit

    T_DRAW01.JPGJe me suis levé au matin
    c'était un matin d'aujourd'hui
    je me suis dit : il fait jour, tiens !
    et depuis, c'est bien le jour dit

    Je n'ai pas vu s'ouvrir la porte
    par où passa cet aujourd'hui
    il n'est pas question que j'en sorte
    avant que survienne la nuit

    A d'autres vaille l'idée morte
    que le temps reste inassouvi
    j'ai tué le temps, de la sorte
    je demeure au bel aujourd'hui

    Il s'y mêle une humeur d'automne
    et des soleils en appétit
    j'y cueille tout ce qui m'étonne
    et me donne goût à la vie

    Viendra le soir et ses colonnes
    veinées de noir au marbre gris
    j'y serai cet air qu'on fredonne
    le coeur léger, pas vu, pas pris.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • dais : l'aube jusqu'au soir

    lisa G, graphiste

    Faut-il donc que s'achève au point du jour le rêve
    plutôt qu'envisager de n'en sortir jamais ?
    Combien sur le pavé pour un pas sur la grève ?
    Qui compte (me le dire) ?

    Si l'aujourd'hui n'avait plus besoin de relève
    à l'horizon pourrait plus avant s'éloigner
    sur l'océan courbé le lent demain sans trêve
    et l'aube s'attendrir

    Le pire aurait un nom arrimé à l'hier
    qui s'entendait naguère inexorablement
    étirant sa lignée sur l'ombre et la lumière
    de tristes avenirs

    Le vent serait un chant qui se ferait l'écho
    de ces joies murmurées là-bas sur le velours
    que revêt l'océan sur les plis de son dos
    frémissant de soupirs

    Des âmes incarnées riant sous la volière
    imiteront la caille et le fou de Bassan
    pour aller caresser de la plume la mer
    qui ne sait pas vieillir

    Et cette gaie volée de parer l'indigo
    des nuances connues par le plus vif amour
    déshabillant la nuée de son paletot
    sans jamais l'affadir

    De tout ce camaïeu qui redore l'ennui
    le jour aura compris n'être pas le miroir
    mais le cadre élogieux où se distrait la vie
    de l'idée de mourir

    dès l'aube jusqu'au soir

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Lisa G, Des Châteaux en Espagne.

  • vague dure

    reflux

    Car après nous le monde
    sera le monde encore
    une vague déjà
    fait mine de mourir
    et reflue dans le bras
    de l'autre qu'elle inspire
    lent mouvement de l'onde
    narguant les météores

    Et quoi,
    se torturer la goutte ?
    le grain de sable doute
    et viendra la marée ;
    assure-moi l'écoute
    et j'irai te border
    du foc au perroquet,
    que viennent la nuité
    ou l'aube sous la voûte béée

    Alors nous ferons voile
    des voiles se faisant
    masqueront des étoiles
    au prochain firmament
    pour nous donner courage
    quand il sera grand temps
    de rendre nos hommages
    au rivage fuyant

    mets ta morphose, petitEt quoi d'autre, le vent ?

    Ah oui, le vent du barje
    le vent de folie pure
    le vent des idées larges
    le vent de l'aventure
    le vent qui fait la vague
    et la vague qui singe
    du monde des nuées le linge

    Qu'une autre vague dure

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • vinum veritas animae

    Ta vie, petit vin de pays
    m'emporte mieux les songes que ces carnavals
    pagan poetry!ces ridicules abattis
    au modelé d'éponges caricaturales

    Ta fleur, aérienne torpeur
    où je puise à la source mon rêve abyssal
    effleure une idée de bonheur
    et prolonge ma course d'euphories astrales

    Ton corps a ces reflets de l'or
    qui fragmente les ondes sur la mer étale
    j'y dore un songe, météore
    embrassant des eaux blondes, septentrionales

    Ta chair appelle de la terre
    la puissance féconde et les orgues vitales
    dans l'air marin qui réverbère
    les rayons de ta ronde, lune ornementale

    Pour encore un bouquet de toi
    je veux lever mon verre au vent qui me rapporte
    hay-dee-ho!alourdi de muscat
    un murmure, ton chant

    Va, plus jamais je n'aurai froid
    quand ayant bu mon vers, tu liras de la sorte
    en termes délicats
    je suis donc ce vin blanc ?

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK