à petits pas les yeux me sortent
et je promène là, cohorte
le front plat tout contre la porte
mes amours mortes
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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à petits pas les yeux me sortent
et je promène là, cohorte
le front plat tout contre la porte
mes amours mortes
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Je me suis levé au matin
c'était un matin d'aujourd'hui
je me suis dit : il fait jour, tiens !
et depuis, c'est bien le jour dit
Je n'ai pas vu s'ouvrir la porte
par où passa cet aujourd'hui
il n'est pas question que j'en sorte
avant que survienne la nuit
A d'autres vaille l'idée morte
que le temps reste inassouvi
j'ai tué le temps, de la sorte
je demeure au bel aujourd'hui
Il s'y mêle une humeur d'automne
et des soleils en appétit
j'y cueille tout ce qui m'étonne
et me donne goût à la vie
Viendra le soir et ses colonnes
veinées de noir au marbre gris
j'y serai cet air qu'on fredonne
le coeur léger, pas vu, pas pris.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Faut-il donc que s'achève au point du jour le rêve
plutôt qu'envisager de n'en sortir jamais ?
Combien sur le pavé pour un pas sur la grève ?
Qui compte (me le dire) ?
Si l'aujourd'hui n'avait plus besoin de relève
à l'horizon pourrait plus avant s'éloigner
sur l'océan courbé le lent demain sans trêve
et l'aube s'attendrir
Le pire aurait un nom arrimé à l'hier
qui s'entendait naguère inexorablement
étirant sa lignée sur l'ombre et la lumière
de tristes avenirs
Le vent serait un chant qui se ferait l'écho
de ces joies murmurées là-bas sur le velours
que revêt l'océan sur les plis de son dos
frémissant de soupirs
Des âmes incarnées riant sous la volière
imiteront la caille et le fou de Bassan
pour aller caresser de la plume la mer
qui ne sait pas vieillir
Et cette gaie volée de parer l'indigo
des nuances connues par le plus vif amour
déshabillant la nuée de son paletot
sans jamais l'affadir
De tout ce camaïeu qui redore l'ennui
le jour aura compris n'être pas le miroir
mais le cadre élogieux où se distrait la vie
de l'idée de mourir
dès l'aube jusqu'au soir
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Lisa G, Des Châteaux en Espagne.
Car après nous le monde
sera le monde encore
une vague déjà
fait mine de mourir
et reflue dans le bras
de l'autre qu'elle inspire
lent mouvement de l'onde
narguant les météores
Et quoi,
se torturer la goutte ?
le grain de sable doute
et viendra la marée ;
assure-moi l'écoute
et j'irai te border
du foc au perroquet,
que viennent la nuité
ou l'aube sous la voûte béée
Alors nous ferons voile
des voiles se faisant
masqueront des étoiles
au prochain firmament
pour nous donner courage
quand il sera grand temps
de rendre nos hommages
au rivage fuyant
Et quoi d'autre, le vent ?
Ah oui, le vent du barje
le vent de folie pure
le vent des idées larges
le vent de l'aventure
le vent qui fait la vague
et la vague qui singe
du monde des nuées le linge
Qu'une autre vague dure
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Ta vie, petit vin de pays
m'emporte mieux les songes que ces carnavals
ces ridicules abattis
au modelé d'éponges caricaturales
Ta fleur, aérienne torpeur
où je puise à la source mon rêve abyssal
effleure une idée de bonheur
et prolonge ma course d'euphories astrales
Ton corps a ces reflets de l'or
qui fragmente les ondes sur la mer étale
j'y dore un songe, météore
embrassant des eaux blondes, septentrionales
Ta chair appelle de la terre
la puissance féconde et les orgues vitales
dans l'air marin qui réverbère
les rayons de ta ronde, lune ornementale
Pour encore un bouquet de toi
je veux lever mon verre au vent qui me rapporte
alourdi de muscat
un murmure, ton chant
Va, plus jamais je n'aurai froid
quand ayant bu mon vers, tu liras de la sorte
en termes délicats
je suis donc ce vin blanc ?
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK