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paVupApRi - Page 177

  • Révolution des résolutions

    « Tu voudras bien d'un gâteau, maintenant »
    dit la bouche fine, parlant
    sous le regard à l'ombre
    avec, sur le gâteau
    une manière de prière
    et dans le dernier mot
    à deux doigts de l'espièglerie
    une certitude alanguie
    déposée devant les mains jointes
    l'une par-dessus l'autre, éteintes
    ou peut-être engourdies
    ou feignant de s'être assoupies

    ...Et quoi ! d'autres font la sieste à cette heure
    au prétexte que la chaleur l'exige
    Ça, et puis le nombre de piges...

    Sur la nappe en toile cirée moutarde
    une couteau patiente sur sa garde
    il ne veut plus jouer à l'horloge
    espérant là qu'on l'en déloge
    et bientôt tinter dans l'assiette
    et trancher et faire des miettes
    mais l'assiette aussi, vide et pâle
    attend au pied du verre, sale
    où de vestiges en fragments
    subsiste une gloire d'enfant

    L'assiette à un bout, la voix de l'autre
    et au milieu boude une poire

    Une poire en est pour ses frais !
    Elle qui s'est coupée en quatre
    en quatre encore et puis en quatre
    Elle a sucré, de ci de là
    de quelque bras long quelques doigts
    Elle en garde le dos pelé
    et personne pour y goûter ?
    C'est gâcher ! C'est misère !
    et qu'en dire à la Terre Mère !

    Dans le rai de lumière
    que laisse un volet entr'ouvert
    partager l'intérieur
    arrimé ferme à son balcon
    l'oiseau de la tête, non-non,
    décline cette invitation

    C'est qu'il a résolu hier
    de faire maigre tout l'hiver
    ayant cet été pour dessein
    de voyager léger (enfin!)

    C'est ainsi ...allez !
    C'est tant pis, pour les
    bonne poire,
    pov'pommefête des miettes,
    voix dans le noir...
    l'oiseau a quitté son perchoir;
    il ne reviendra de sitôt
    que l'on célèbre l'an nouveau

    Voici comme en révolution
    s'ensuivent les résolutions


     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#64

  • Ode et Beauté

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    A quoi ça tient, la beauté du monde...

    Tout peut changer dans la seconde
      il y suffira d'un regard
      d'une voix qui vient tôt ou tard
      de l'attention d'une caresse
      d'une vertigineuse ivresse
      et c'est l'univers qui bascule
      de lumière à ombre et retour
      et tout le chemin à rebours
      jusqu'au prochain arrêt
      interdit devant la Beauté

    Beauté
      de toutes la plus diligente
      à force d'harmonies profondes
      où se disent les cris du monde
      et ceux de l'intérieur s'entendent
      fouler des rêves la face tendre
    Beauté, de ta beauté
    apprendre

        la partition des genres
        et se donner la main
        avant de traverser

        Les couleurs de l'étrange
        et reprendre des murs
        le crépi fatigué

        Le goût de la lumière
        et comment on s'abreuve
        à ses virginités

    Beauté, j'ai su ton nom certain matin de fièvre
      j'y ai su et connu comme du bout des lèvres
      s'impose à nous ton ouvrage latent
    Beauté, bottée par tous les temps

    Moi qui pensais aimer au soir
    la fin de tous les vains espoirs
    je t'appelle, Beauté, qu'au fond du corridor
    ta parenté m'inspire encore
    armé léger devant le pire
    la grimace d'un gris sourire

    et ce Cri !
      j'en ai l'oreille abasourdie

    et ce Sang !
      j'en ai le poumon vide et blanc

    et ce Jour !
      j'en ai brûlé tous les contours

      mais je n'ai jamais pu solder
      ma redevance à tes clartés
    Beauté, oh Beauté des beautés

    Beauté qui vois où court le monde
      à l'escalier de ta rotonde
      un nouveau tableau chaque fois
      cadre de fer, cadre de bois
      vient compléter ta galerie
      sans en altérer l'harmonie

    J'ai su
      des champs et des forêts sauvages
      crachant de fureur et de rage ;
      il y pousse des pieds sans jambe
      et des bordées de fleuves flambe
      l'autodafé des parricides
      au long de leurs berges putrides
      où chanteront le crapaud-buffle
      avec tous les corbeaux - ces mufles !
      tandis que la terre ravale
      des corps mutilés tous les râles

    Je vois
    au matin, des chemins d'école
    où des cartables les lucioles
    sous une lune bienveillante
    à demi rongée, indolente
    adressent quelques pieds de nez
    au soleil à peine levé

    J'ai vu
      s'effacer le visage aimé
      au dernier mouchoir dénoué
      puis dans le bougeoir s'affadir
      la pâle flamme du désir
      l'ombre ramassée sur son ventre
      se donner des allures d'antre
      où ne dort pas le Minotaure
      ni ne passe aucun météore

    Je sais
    à l'humeur changeante du jour
    comme le temps suspend son cours
    pour écouter sur l'océan
    poussé par les vagues le chant
    étrange et mage cantilène
    disant de lointaine sirène
    le puissant et vif appétit
    où s'écrit le bel aujourd'hui

    Beauté, Beauté !
      t'ai-je tout dit ?
    je dois partir avant la nuit
      gagner mon rêve
      à marcher pieds nus sur ta grève

    sisyphe1.gif

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • fatales ivresses

    Le monde ouvre les yeux et c'est de moi qu'il rêve
    La couronne et la fève
    je les ai tous les deux
    Au plus fort de l'hiver entre l'année nouvelle
    Je bois de l'hydromel à son regain fiévreux

      Que dit ce firmament venu froisser le ciel
      au ras des horizons brisés que les toitures
      alignent en fatras de cohésions obscures
      dont je suis sans savoir le serpent qui ruissèle
      et draine en contrebas l'ennui dans les fissures
      hein ?

    Le monde ouvre les bras et c'est moi qui l'emporte
    Je suis la mère forte
    la vie à chaque pas
    De sourdes profondeurs je puise à l'essentiel
    Ma course est naturelle et m'élance au-delà

      Qui reprend en écho ma rauque ritournelle
      au flanc des murs crépis qui m'écorchent la voix
      quand j'avise une vrille où des feuilles tournoient
      et que je les poursuis au bas de la tourelle
      en laissant aux créneaux mon écharpe de soie
      dis ?

    Le monde ouvre les jambes et c'est moi qu'il accueille
    Je suis nu sur son seuil
    et j'ai le premier cri
    Au plus fort de la nuit entre l'âme nouvelle
    et son doux hydromel j'en bois tout à l'envi

      T_épaule01.JPG- Qui pleure ?
      - C'est la pluie.

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi [#87]

  • réflection faite

    Les mains lavées
    l'esprit défait de ses liens désastreux
    l'ombre sous l'oreiller
    réconciliée d'avec le monde
    au plus fort d'une nuit féconde
    fermer les yeux, respirer, voir
    nue, à son écritoire
    la paume logée sur la hanche
    d'entre les beautés qui s'épanchent
    par la veine de son regard
    la beauté, seule, noble, meuble
    et dans son noir écrin
    à l'œuvre 

    1870226823.JPG
    © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Qu'on sonne à la porte

    A point nommé
    fil, ma pensée
    subtilise
    et d'un mot l'autre
    aussi la vôtre
    électrise

    Elans, détours
    hauts libres cours
    épiloguent
    coquelicots
    ceignant à flot
    la pirogue

    Insigne extase
    des périphrases
    hyperbolent
    tirée des songes
    à bout de longe
    la corolle

    Oubli ! Oubli !
    ton vent s'écrit
    « j'aime encore »
    aux coins de table
    des nuits de sable
    noir et or

    Unique vers
    à l'univers
    méthodique
    frotte ta corde
    au Grand Désordre
    mélodique

    qu’on sonne à la porte, hélas
    mon grave et gris sourire grimace

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire -  tk#63

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    une occasion de souhaiter à tous les participants du site d'écriture ludique LES IMPROMPTUS LITTERAIRES la meilleure et la plus durable énergie qui soit, très chères Scribouilles, au seuil de cette nouvelle année de LIBRES COURS !!