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rêve - Page 3

  • au champ d'oubli

    De trop malingres allumettes
    dans ce champ perdu hérissonnent
    coquelicots rouge sucette
    leurs faces plates et pouponnes

    dessous, des ombres caravanent
    au défilé multicolore
    des astres et des météores
    fusant d'antiques sarbacanes

    et le vent qui se veut discret
    ricochète au flanc des collines
    où n'osent même frissonner
    l'herbe ni le buisson d'épines

    Une étrange désolation
    embrase de ce paysage
    le lit de rocailles sans âge
    et le dernier fruit de saison

    le temps y fait quelques passages
    en terrain de jeu favori
    il y est à son avantage
    à toiser la morgue et l'ennui

    car ici pas âme qui vive
    qui n'ait été rêvée d'abord
    pour venir affranchie de corps
    faire l'expérience intensive

    de l'oubli

    Une maison s'élève là
    juste comme une autre s'enfonce
    aspirant après elle ronces
    carlines, chardons et gravats

    dans l'enceinte d'un jardinet
    un vieux cognassier seul en terre
    porte à bout de bras solidaires
    une impression d'orangeraie

    ajoutant aux couleurs criardes
    un velouté plus liquoreux
    dans cette lande qui blafarde
    sous le furieux combat des cieux

    Aucune main pour s'inquiéter
    des grains de pollen qui s'entêtent
    à chercher où croître essaimés
    dans la poussière qui volète

    et sans oreille à émouvoir
    un chant hurle sa fulgurance
    où gargouille - bien triste gloire,
    l'écho de stériles jouissances

    Âme, mon âme, reprends-moi
    abandonne ce vain séjour
    je n'ai pas dit tout mon amour
    et ne veux demeurer sans voix

    dans l'oubli
    cet oubli
    de ma vie

     

    coquelicots1.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • la sagesse du coquillage à marée basse

    Ah, dieu ! je suis mort
    mais non

    Aveugle, alors
    non plus

    Sourd, peut-être
    pas davantage

    Mais quoi, alors ?

    D’où vient que je ne voie plus rien dans ce décor
    qui m’enchante ?

    Quelle est cette rumeur où l’ardeur est absente ?

    Pourquoi faut-il aussi que je ne bouge plus
    ni ne rie, ni ne mange, ni ne chante à la nue ?

    Je ne sais qui tu es, par là mon existence
    est comme ce miroir où danse la buée

    J’ai perdu le savoir et l’ivresse des transes
    où ma sirène amie naguère me portait

    Je ne goûte plus rien des saveurs ignorées
    que sont le pain du ciel et le jus des rivages

    Je suis mort, je me dis, puisque j’ai bien compris
    que j’ai quitté ce monde et ses beautés sauvages

    Ou alors, je suis fou… ou, devenu trop sage
    ne suis-je que la bouche bée d’un coquillage

    coquillage.jpg

    tiniak ©2007-2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (à paraître dans l'Abécédaire poLétique)

     

  • si renaissance il y a

    bon, tu viens, oui ?

    Les mains sur ton souvenir
    je me regarde l'intérieur
    éprouver de nos plaisirs
    l'inaltérable fraîcheur

    D'entre les parfums s'affinent
    l'âpre boisé de l'olivier
    le doux muscat de la cyprine
    le pavot dans la suée

    Une musique s'anime
    au moindre soupir déclinant
    l'harmonie des orgues intimes
    dont mon désir est friand

    Noix sombre dans le regard
    tu as su me percer à jour
    mieux que le tain de ces vantards
    ne sait me faire la cour

    Touchante fébrilité
    tes doigts partis à l'aventure
    s'en retournent plus étonnés
    patrouiller ta chevelure

    Saveur d'un pleur impromptu
    surgi dans le pli d'une lame
    mordillant sa lippe repue
    goutte un reste de nos âmes

    Dans le content de mes sens
    j'ai l'intuition d'un nouveau rêve
    où des amours la renaissance
    arpente déjà la grève

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • rêve incongru avec jardin

    toulouliteSuis-je cet incongru dans un jardin secret
    où le ciel a saigné avant de disparaître ?

    Je ne me connais plus que des idées fantasques.

    Ai-je bien entendu rugir une Tarasque
    ou, la gorge encombrée de nuées de pollens
    un vent de ce pays aura éternué ?

    Douce à la berge rit l’eau de cette rivière
    qui roule devant elle une vague salée ;
    il ne m’a pas semblé qu’on soit près de la mer,
    si fait ?

    Un bouquet coloré d’adorables pimbêches
    se décide à baigner de ses fleurs improbables
    les tiges dessinées auprès de l’onde fraîche ;
    je leur frotte les pieds pour en laver le sable.

    Dans ce cas, l’océan n’est plus très loin d’ici...
    Aussi bien je devrais abandonner ce rêve
    Et t’aller sur la grève attendre, mon amie

    pour tout rendre à la vie
    et te prendre, ma vie
    dans le bel aujourd'hui
    sitôt que cette nuit s'achève.

    !mêmpômôl!
    rêve incongru avec jardin secret - tiniak
    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK / tiki#26

    un effet du hasard a fait coïncider l'édition de ce texte avec le thème hebdomadaire des Impromptus Littéraires, où je vous recommande aussi la lecture des textes de...

    Bric ; Joe Krapov

    Martine 27 ; Saraline

  • brève

    iiiilliiooouuuilà, debout sur la grève
    ma vie du bout des lèvres
    je te chante, mon rêve
    et tu hantes ma voix

    je te chante, mon rêve
    dans le vent qui se lève
    marin soufflant sans trêve
    qu'il n'aille au bout de toi

    déposer sur tes lèvres
    de mon amour la sève
    et ma vie et mon rêve
    en profession de joie

    tandis que sur la grève
    où meurt la vague brève
    je dessine mon rêve
    du sable au bout des doigts

    et te chantant te rêve
    ma vie du bout des lèvres
    et te veux près de moi

    bowdown.gif tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration généreusement fournie par Poupoune