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poésié - Page 116

  • Ce petit pot de miel au bout du monde

    (mon trésor)


    Sous la masse du ciel poisseux
    où je ne gâche pas mes yeux
    une terre en friche
    j'y fiche mon pieu
    en découpe les couvertures
    toute une équipée de voilures
    bientôt sous le vent
    par tribord amures
    bombe le torse et me force l'allure

    Oui, je sais... je pars (encore !)
    en quête de mon trésor

    Un océan de lin m'adresse
    un soyeux drapé de caresses
    mon petit canot
    s'y frotte les fesses
    tandis que ma paume experte
    en éprouve l'onde offerte
    mon regard en brasse
    la surface verte
    où trace n'est qui ne courre à sa perte

    Je ne suis qu'un météore
    en quête de son trésor

       Mer ! Mer !
       Voici ton doux visage
       que borde le rivage
       de terres que je voudrais oublier

       Mer ! Mer !
       En dire davantage
       c'est remettre à l'ouvrage
       le forgeron de ton coffre à secret

    Sur la vague caribéenne
    l'esprit à vif et l'âme pleine
    quittant l'océan
    ses peurs et sa peine
    mon voyage arrive à son terme
    déjà s'étend la terre ferme
    où gît mon trésor
    dont l'or est en germe
    et le miel appelle mon épiderme

       Terre ! Terre !
       Voici ton long rivage
       que borde le visage
       aux lèvres que je reviens aboucher

       Terre ! Terre !
       En taire l’alliage
       c’est garder le breuvage
       63430.jpgau doux giron de ton coffre à secret

       (ce petit pot de miel au bout du monde)

    Je demeure promeneur
    au milieu d’un champ de fleurs.

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi

  • Aux raisons futures

    raisin_blanc.JPGTaisez-vous, les microbes !
    Oh ça, la belle robe !
    Oh ça, le beau jus d'or !
    Ange, quel est mon sort ?
    Ah non, pas cette opprob’ !

    Ah, la gorge me brûle !
    - et ne suis pas Hercule,
    c'est assez d'être moi :
    la bouche au bout des doigts
    et le nez dans le pull

    Eh ! reviens, lent demain
    qui me prit par la main
    - quoi, pas plus tard qu'hier,
    pour débarquer à terre
    avec le frais marin

    Oh, j'ai bien travaillé
    depuis ce matin-ci
    et tout son aujourd'hui
    de quotidiennetés
    - dont je n'ai rien appris

    Et quoi ! Tout ce bel or
    'faut bien que ça s'mérite
    et la nuit qui s'invite
    à quai sur le vieux port
    met sa jupe alamite

    Ah, ce rose orangé !
    J'en boirais bien un peu ;
    il m'en coule des yeux
    des larmes trop salées
    pour apaiser mon feu

    Oui, mais des lendemains
    raisonnent les refrains
    de grinçante mémoire
    avec tous les déboires
    aux regrets assassins

    Alors non, c'est d'accord
    adieu donc, mon bel or
    je retourne à l'usine

    je retourne à mon sort
    où le silence dore
    des anges l'aube fine



    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Rire sauvage

    (sangs interdits)

    La poésie qu'on danse,
    qu'on danse,
    qu'on danse,
    condense

    des appétits surgis

    de plus obscures nuits
    que celle où tu es endormie
    belle et nue sur ta couche
    la lippe moins farouche
    et la main que retient
    le bras replié sur ton sein

    Je veille comme l'homme

    aux premiers temps de l'Homme
    car la nuit posée sur ton somme
    en dissimule une autre
    - autrement plus ancienne,
    où je crois entendre la hyène

    Son rire ou davantage

    - un appel au carnage !
    quand le lion s'éloigne et se vautre,
    me rappelle à ce temps
    des messages au vent
    et des breuvages rouge sang

    Je sens que ça transperce

    Je sens qu'il pleut averse
    et que je ne puis contenir
    au puits la nuit venue gémir

    J'en entends les tambours

    approcher dans la cour;
    il résonne dans l'atmosphère
    toute la tension de la chair

    Et ça cogne, ça cogne !

    Ça monte à la castagne
    et ça pousse des grognements;
    j'en suis saisi de tremblements
    et je grogne à mon tour
    quand je t'empoigne le velours

    Et tu cognes, tu cognes...

    le cul pris dans mes pognes;
    la lutte et tout le bataclan
    dans l'implosion des hurlements
    - y roulent les tambours,
    sauvages ris de nos amours

    C'est l'hymne du fondamental

    qui s'empare du monde
    et le livre à ses bacchanales
    sans morgue ni faconde
    C'est des sangs interdits
    le règne d'une nuit
    et moi d'en voir la poésie

    accroupi.jpget vive, et pure, et dense

    la danse,
    la danse,
    la danse !

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • 700

    sept sangs


    au premier sang versé

    "... j'en sors, la mort dans l'âme"

    et ne sais de la femme
    que son regard posé
    tendrement sur mon corps frippé

    au prochain sang de l'aube

    naître avec la rosée
    avant que d'être évaporé
    parmi tous les microbes
    et leur improbable ballet

    au troisième sentier

    quand la dernière goutte
    absorbée dans le doute
    a fini de saigner
    rompre le pain de l'amitié

    au quart de sang qui suit

    s'étonner que sa chair
    aime tant la lumière
    que du géant l'abri
    repoussant les foudres solaires

    au cinquième centime

    valoir un sou de plus
    et, sans autre vertu
    que ce plaisir intime
    en verser le cent à la rime

    au sixième ascendant

    et sa posture suave
    à la gravité slave
    s'inquiéter de l'enfant
    dont il singe un filet de bave

    au septième sensible

    redoubler de pudeur
    en n'ayant plus de peur
    ni de peine tangibles
    mais seulement la paix pour cible

     

    sept.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour la 700ème note publiée sur cet espace.

  • hiver... sang fin !

    Val-Tilu_hiver.jpg

    Hiver... sang fin, fraîcheur limpide
    veine bleue grisant tous les vides
    L'On t'en veut d'être à la mort tel

    Que L'On a pris soin de cacher

    à sa conscience tout l'été
    en mouchant vite les chandelles

    Où je gagne, chemin faisant

    la compagnie vive du vent
    que tu lances par les campagnes

    L'On n'y voit guère que tourment

    et n'entend que le hurlement
    des mâts dépouillés de Cocagne

    Pare toi de ton vieux manteau ?

    Avec toi, je marche sur l'eau
    En toi, je peux me reconnaître

    C'est qu'après toi le renouveau

    forcera le monde bientôt
    à rouvrir en grand sa fenêtre

    Hiver... sans fin ? 'pi quoi encore !?

    La sentence de ce décor
    reste le trésor à saisir

    Il y est dit :
    "Demain, la mort
    buvons l'aujourd'hui, miel et or"

    Hiver... sang fin, mon élixir.

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photo extraite de "L'Oeil aux aguets"
    le blog de Val Tilu, Cigale Photographe.