Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésié - Page 114

  • ultime atome

    Accroché à la joue encore humide
    un baiser qu'évapore un vent placide

    Rougeur à l'œil
    en bas de soi
    vague regard
    ombré de cils
    ignorant un ciel imbécile
    reliquat d'antiques pavois

    Au_revoir.jpgIncontinent
    nimbée de strass
    une île efface
    toute trace
    îlotière d'un océan
    lavant ses pieds de sable blanc
    elle demeure

    (...) 

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • lapidaire

    3ricochets.jpgIl est assis
    les pieds saisis par la rivière
    dans le souffle doux et discret
    du bois qui parle depuis des siècles
    avec ce timbre connu des faunes
    hérissant des champs le duvet
    - l'oreille saura mieux l'entendre
    les yeux clos,
    ce qui se raconte à la terre...

    Il entend, mais il est distrait
    dans sa bouche gâche une pierre
    avant de l'envoyer dinguer
    en ricochets sur l'onde claire
    et dépolie

    À peine a-t-il fini son geste
    il se rassied, les pieds dans l'eau
    et met dans sa bouche à nouveau
    un caillou dont sa langue teste
    le glacis

    Il y prend le temps nécessaire
    que de rugueuse jusqu'à lisse
    la surface nue de la pierre
    soit proprement prête à la glisse
    et embellie

    À l'enfant qui vient sur la rive
    il offre un curieux spectacle
    réminiscence des oracles
    dépourvue d'emphase abusive
    - pour la joie ?

    Il est debout, les pieds dans l'eau
    nimbé de mouvantes brillances
    il répète la même danse
    avec un arbre pour chapeau
    et ce sourire
    que lui arrache le prochain bond à venir

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Le Bateleur

    Le petit qui attend d'être mené au bout
    reluque tous les autres
    dévoiler leurs atouts sur le tapis de jeu
    dans une surenchère au ballet capricieux
    où rien n'est épargné aux tenants du royaume
    - ils sont partis en chasse !
    ourdissent leur menace à l'abri des regards
    depuis la garde prise envers et contre tous
    et le roi appelé en renfort ;
    un chien mis de côté fait le mort
    dans son repli secret, la surprise
    aiguise les convoitises
    dynamise l'entrain, forge les stratagèmes
    préconise un destin aux relents d'anathème

    Le petit l'a compris : il est la proie de tous

    mais sa longue fratrie dans sa moustache glousse
    en déroulant sa suite
    elle force la main à répondre à l'invite
    et son euthanasie n'a pas d'autre dessein
    qu'un petit bateleur l'emporte sur la fin
    et ce, de main de maître
    reléguant les "peut-être" aux rives incertaines
    des torrents de délire à la petit' semaine
    où se noient les espoirs
    aussi la vanité de celui qui veut croire
    quand sa petite lame en un geste abouti
    enrobe dans son pli le festin d'une dame
    et nettoie le tapis

    le_bateleur.jpg

    ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • trajet dit

    tete1.jpg

    Cette coupe ceigne ton lait mauvais
    ma haine, ma haine, comme il te plaît
    comme une rengaine sourde sait
    moudre de la peine le fruit blet
    en poudre à dissoudre et verser au lai
    de la pénultième scène
    à la dramatique ancienne
    quand je porterai,
    ma haine, ma haine
    la coupe à tes lèvres pleines
    ma haine au sourire niais

    Voici ton remède

    Bois du petit lait
    Le tanin des plaines
    aux cheveux mêlés
    d'humeurs inhumaines
    et d'or apuré
    y coule ses miasmes

    J'y ai mis du rêve

    en ordre inversé
    du beurre à la sève
    à te rengorger
    du venin la fève
    du songe l'idée
    en vilains fantasmes

    Le rideau levé

    sur le dernier acte
    tu prends ta goulée
    ignorant le pacte
    que j'y ai scellé

    Coule, cataracte ton lait mauvais

    que la gorge pleine jusqu'au palais
    s'étouffent tes artefacts
    ma haine, ma haine, dont acte !

    Quand enfin tout aboutit
    au terme du trajet dit
    laissons au rideau l'ourlet, le pli
    l'intime soin de conclure
    d'effacer au plancher ta chevelure

    vignette1.jpg

    ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • fureur (contenu)

    La fureur est aux portes de la ville
    aux pierres blanches, dociles
    L'ardoise a le front grave
    et bave en longues files
    un coulis d'argent onctueux et vil

    Le monde est chez mieux soi
    Il compte sur ses doigts
    ses réserves de biens utilitaires
    L'un siffle du muscat
    l'autre baille aux corneilles
    L'un et l'autre iront se coucher, pareils
    les poings sur les oreilles
    rêver de bras en croix
    et de viande en offrande au dieu Soleil

    Un terrain meuble un rien de vide
    entre deux blocs aux pieds humides
    Un vieux chien caillassé
    n'y montre pas le nez
    quelque autre chose en l'air
    lui perturbe le flair
    et me le fait piailler

    Les mimosas sont des genêts
    prisonniers de barrières
    protégeant des parterres
    les bulbes surannés
    nostalgies de naguère mère
    moins femme désormais
    l'époux dissout au cimetière
    (il ronfle ce dimanche
    qui tire l'autre par la manche)

    Une église trousse ses jupes
    elle a perdu au jeu de dupes
    intérêt capital
    et ressources fondamentales
    Son clocher rénové
    a cette mine à rais
    qui pointe roide à l'orient pâle

    Les rêveurs ont le sang malade
    ils peaufinent leur jérémiade
    avec la précision du rat
    dressé pour aller là
    où lui est dit de faire
    son caca, sa petite affaire
    avant de passer à la broche
    électrisé sur les balloches
    en gardant le sourire

    Un pavement désenchanté
    n'attend que d'être martelé
    par quelque talonnade
    de mauvais camarades
    au lever de rideau
    sur le renouveau des Salauds

    desolation.jpg

    ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK