(mon trésor)
 Sous la masse du ciel poisseux
 où je ne gâche pas mes yeux
 une terre en friche
 j'y fiche mon pieu
 en découpe les couvertures
 toute une équipée de voilures
 bientôt sous le vent
 par tribord amures
 bombe le torse et me force l'allure
Oui, je sais... je pars (encore !)
 en quête de mon trésor
Un océan de lin m'adresse
 un soyeux drapé de caresses
 mon petit canot
 s'y frotte les fesses
 tandis que ma paume experte
 en éprouve l'onde offerte
 mon regard en brasse
 la surface verte
 où trace n'est qui ne courre à sa perte
Je ne suis qu'un météore
 en quête de son trésor
   Mer ! Mer !
    Voici ton doux visage
    que borde le rivage
    de terres que je voudrais oublier
   Mer ! Mer !
    En dire davantage
    c'est remettre à l'ouvrage
    le forgeron de ton coffre à secret
Sur la vague caribéenne
 l'esprit à vif et l'âme pleine
 quittant l'océan
 ses peurs et sa peine
 mon voyage arrive à son terme
 déjà s'étend la terre ferme
 où gît mon trésor
 dont l'or est en germe
 et le miel appelle mon épiderme
   Terre ! Terre !
    Voici ton long rivage
    que borde le visage
    aux lèvres que je reviens aboucher
   Terre ! Terre !
    En taire l’alliage
    c’est garder le breuvage
     au doux giron de ton coffre à secret
au doux giron de ton coffre à secret
(ce petit pot de miel au bout du monde)
Je demeure promeneur
 au milieu d’un champ de fleurs.
tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
 pour un Défi du samedi
 
Commentaires
Tres sensuel, je trouve.
moi quand j'ai le teint jaune et le cuir poisseux, personne traverse ni des océans ni même des rues ni rien d'autre qu'un mauvais quart d'heure pour ma taille d'abeille...
puisque les femmes sont des îles, avec une aussi belle poésie les escales doivent se passent fort bien pour un forban de talent :-)