Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésié - Page 115

  • La Vigie des PoLésies

    raisin_blanc.JPGSentiment
    mon raisin blanc,
    n'as-tu d'autre raison d'être
    que d'égrener
    du tourment
    toutes les affres à naître ?

    La maison
    de ma raison
    a refermé les fenêtres
    sur les derniers
    lumignons
    à ses ogives de hêtre

    Dehors
    s'endort
    grand ouverte la bouche
    dont l'or
    dévore
    l'aquarelle à trois couches

    Poésies
    des pleurésies
    n'êtes-vous que la grisaille
    où le glacis
    de l'ennui
    rechigne à livrer bataille ?

    C'est-y long
    tout se mourron...
    sous ma couenne pi que blette
    court un lacis
    d' "allons donc"
    à la dure comprenette

    Dessous
    s'ébrouent
    - ravage vasculaire
    de proue
    à trou
    mes sangs immunitaires

    C'est assez
    d'arraisonner
    du vaisseau pirate en rade
    le bâtiment
    éprouvé
    par trop d'âpres escapades

    La raison
    des cargaisons
    suffise à plier l'adage
    et redore
    le blason
    de plus brillants avérages

    Dessus
    la vue
    envisage autre chose
    de plus
    charnu
    que la métempsychose

    Et de ce que vigie lance
    naisse vivace ma stance !

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    raisin_blanc.JPG
  • En un mot comme en sang

    chiffres1.jpg
    En un mot comme en cent
    au bas du monument
    il dit : « C’est là qu’on signe »

    Extirpant son sein blanc
    de son compartiment
    sans en être moins digne

    Elle en trempa le bout
    dans l’encre aux reflets roux
    pour apposer sa marque

    Son joli tétin mou
    devint dur comme un clou
    dessinant un bel arc

    Elle opina du chef
    entama derechef
    un tracé longiligne

    Un air de Prokofiev
    éleva sous la nef
    une valse à Pouchkine

    Cet accent franchouillard
    enrobait l’œuvre d’art
    du maître iconoclaste

    Assaillant sur le tard
    le suprême rempart
    de l’Église et ses fastes

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    100% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    E = mC2

    H-BOMB.JPGLa masse que multiplie
    au carré la cinétique
    n'est pas l'arbre dont le fruit
    serait la bombe atomique

    C'est plutôt de la compote
    cet engin catastrophique
    que cuisinent et complotent
    les maîtres de nos paniques

    Contre cette ignominie
    aux stupeurs catatoniques
    j'objecte un élan de vie
    exponentiel et logique

    sur quoi je démultiplie
    de gris sourires cyniques
    la formidable énergie
    que régit la poLétique

    De hurlements à la nuit
    en orgies panégyriques
    jaillissent du fond du puits
    mes impulsions organiques

    je ne crains plus que s'enfuient
    dans leur désordre anarchique
    ni le neutron de l'ennui
    ni l'ardeur électronique

    non

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    90% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    parole !

    K-RAMBOL.JPGmon sang, parole !
    c'est du jus de mangue
    sous ma peau de carambole
    au bout de ma langue

    quand ta pivoine s'étiole
    à l'automne humide
    et préserve sa corolle
    de printemps arides

    mon sang jaillit
    sucrer les étoiles
    et tombe en pluie
    lisser la grand voile

    que ton ciel endolori
    sublime sa trame
    et que ta nef asservie
    délivre sa rame

    pour qu’à ce front
    orné de pivoines
    siéent d’autres tons
    aux couleurs idoines

    pivoine_aqua.jpgpeut-être entendras-tu dire
    comme mon sang t’aime
    et t’offre pour élixir
    un cent de polèmes

    des caraïbes
    au crachin normand
    parle mon sang

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    80% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    Centenaristes ? (tiniak)

    dds01.jpg

    • Adrienne
    • Alice
    • Anthom
    • Aude
    • Berthoise
    • boitagants
    • Brigou
    • Captaine Lili
    • Caro_Carito
    • Cartoonita
    • Claudio
    • Didier
    • Droufn
    • enfolie
    • Flamm Du
    • Flo
    • Fred Cokenpat
    • Jaqlin
    • J-F
    • Joe Krapov
    • Joye
    • Kate
    • Kloelle
    • LaTartine
    • Lorraine
    • MAP
    • Martine27
    • Moon
    • Oncle Dan
    • Ondine
    • Papistache
    • Phil
    • Pierreline
    • Pivoine
    • Poupoune
    • Riri
    • rsylvie
    • Sebarjo
    • Sol-eille
    • Stipe
    • Teb
    • Tendreman Spice
    • Tiniak
    • Tiphaine
    • trainmusical
    • Val
    • Vanina
    • Vegas sur sarthe
    • Venise
    • Virgibri
    • Walrus
    • Zigmund

    manquent pour cent, quarante encore
    (quarante-huit et puis c’est mort
    on l’aura tordue la consigne !)

    mais quoi ? des voleurs, des fous des Sabines ?
    c’est pis que carême
    d’écrire un polème
    pour demeurer défiant et digne


    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    70% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    binettes (tiniak)

    binette.jpgSi le jardin d’Emile est décent
    c’est qu’il y met du savoir-faire
    le geste savant
    et le sentiment
    de ceux qui vivent de la terre

    Il en va autrement de Pierre
    dont le parterre est un tourment
    un lot de galères
    pire que l’enfer
    de creux, de cailloux, de chiendent

    C’est que Pierre est citadin
    quand Emile est campagnard
    tous deux bons voisins
    presque des copains
    dans le train des banlieusards

    Mais chacun chez soi, sur le tard
    à s’occuper de son jardin
    qui est moins bavard
    qui est moins vantard
    on voit qui a verte la main

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    60% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    Olympiade (tiniak)

    piment_oizo.jpg
    Je goûte mieux la chose simple
    pour ce qu’elle vient compliquer
    l’ordre de mes pensées
    sur mon petit Olympe


    Mais de tous les poisons du cœur
    - de ceux qui vous pourrissent l’âme,
    quel est celui, madame
    qui vous assombrit l’heur ?

    Car je vois bien à votre mine
    à votre regard qui fulmine
    que vous avez le sang
    passé de rouge à blanc

    Quand s’agissant de vous quitter
    tout est alors si compliqué
    que je ne sais que faire
    pour ne pas vous déplaire

    Où je retrouve mon Olympe
    et cueille en son jardin aux simples
    du piment

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    50% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

     

    kamikaze (tiniak)

    Quatre centimètres plus bas
    et c’en était fini
    des youkaidi des youkaida
    et de ces fantaisies
    qui nous font la vie belle
    enivrante et charnelle
    propre à satisfaire à l’envi
    les plus vifs de nos appétits
    quel que soit sur l’échelle
    le barreau où l’on prend appui

    Mais c’est à deux doigts du nombril
    qu’une lame écourte ma vie
    et me taille dans la largeur
    quand, sous l’injonction de l’honneur
    je souscris à ce que commande
    l’ordre qui me met à l’amende
    préside au sacrifice ultime
    dans un acte digne et sublime
    en un geste précis
    j’exécute l’hara-kiri

     

    hara-kiri1.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    40% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    Bon sang ne saurait mentir (tiniak)



    lorgnon.jpg
    « Bon sang ne saurait mentir »
    avait coutume de nous dire
    depuis son fauteuil en rotin
    la canne calée sous le poing
    le chignon terne et austère
    notre fière arrière-grand-mère

    Un vieux lorgnon d’entre-deux-guerres
    aiguisait cet œil sévère
    dont elle usait d’un air mesquin
    glaçant nos mines de bambins
    et fustigeant de son venin
    les délires badins
    d’un âge pré-pubère
    à son goût par trop enfantin
    et quelle n’appréciait guère

    Quelque infamie congénitale
    nous aurait donc voués au Mal
    et prédisposés aux tourments
    de la Grand-Mère Malesan ?

    Après tout, quel revirement !

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    30% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    minéralostalgie (tiniak)

    Un – lin ;
    Deux – laine ;
    Trois, ma folle a lié
    pour me coudre des mitaines
    trois petits filets

    Trois petits filets de laine
    pour un brin de lin
    trouvé en fin de semaine
    à Saint-Maximin

    Dix – l’aube ;
    Onze – l’eau de
    mon petit matin
    quand nous la verrons, Anduze
    ne sera plus loin

    Les bambous de ma cambuse
    ma meilleure école
    sous leur lumière diffuse
    d’orient cévenole…

    Nos départements de France
    je les ai appris
    sur la route des vacances
    petit à petit

    Ces trajets longue distance
    en voiture, en train
    forment à la tolérance
    l’enfant citoyen

     

    MINERAL1.JPG

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    20% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    absolut100a.jpg

    En un mot commençant par taire
    - le fin mot de l’affaire,
    vous en dire le cent
    que votre sentiment
    vous porte un vent par le travers
    et vous mène au-devant
    du mystère brûlant
    qu’est cet astre au fond de mon vers
    debout d’un seul tenant
    longiforme dépositaire
    inamovible secrétaire
    de mes notes claires dans l’air vibrant       

    Atmosphère, mon suaire
    recueille mon sang volontaire
    projeté depuis notre Terre
    sur ton drap scintillant
    qu’en un mot comme en sang
    s’y inscrivent au ban
    des aspirations fragmentaires
    mes velléités parcellaires
    de songes récurrents, stellaires
    parcourant océans et mers
    du coucher au levant

     

    chiffres.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    10% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

  • Personne en vue

     

    JOUEF_aiguillage1.JPG

    Au quai des brunes
    qu'un rire
    désole
    la femme prune
    sans fuir
    s'étiole

    Dans l'ombre pleure
    son nombre
    intime
    où ses humeurs
    s'abîment

    Le train
    qui vient
    a du
    retard
    et rien
    ne tient
    le train
    qui part

    Un aiguilleur
    a fait
    la sieste
    et laisse à quai
    la femme
    en reste

    La journée couve
    une nuitée
    qui tout réprouve
    du passé

    Le train qui vient
    le train qui part
    plus rien ne tient
    dans ce regard

    Allers, retours
    fumées
    sans feu
    passent au four
    les jours
    heureux

    L'aiguilleur prend
    son tour
    de garde
    un train qui vient
    un train qui part

    Personne en vue
    au quai des brunes
    a disparu
    la femme prune


    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    JOUEF_aiguillage.JPG

     

  • Nietzsche et Veau

    nietzsche.jpg

    Ou personne parle et c'est intéressant, ou L'On bavarde et c'est navrant.

    Un veau dépouillé de dorure
    allongé sur son piédestal
    voit passer d'altière posture
    un homme au front philosophal

    L'homme paraissant l'ignorer
    le veau en mal de bavardage
    le harangue et veut questionner
    au fond cette personne sage :

    - Qu'appelles-tu vanité pure ?
    - Dire : "Je sais que je n’ sais rien".
    - Qu'appellerais-tu raison pure ?
    - Savoir qu'il n'est dieu ni de bien.

    - S'il n'est pas de bien quoi de bon ?
    - Tout ce que l'on jugera tel.
    - Et comment en jugerait-on ?
    - Ainsi que l'on goûte le miel.

    - Que définis-tu propre à l'Homme ?
    - Songe, parole et intention.
    - Quel en est le Pandémonium ?
    - La peur et ses compromissions.

    - Où peut se trouver le courage ?
    - À prendre la mort par le bras...
    - N'en diras-tu pas davantage ?
    - ...pour la mener où l'idée va.

    - Quoi de la vie et de la mort ?
    - Qu'il en va du chaos, de l'ordre.
    - Et d'après la vie, quoi encore ?
    - Ce qu'il peut en rester à mordre.

    - Où perçois-tu de la beauté ?
    - Au-delà des choses sensibles.
    - Qu'est-ce que l'acte de créer ?
    - Faire de la beauté tangible.

    - Qu'as-tu fait de beau, aujourd'hui ?
    - Regarder voler une mouche.
    - Et de ce vol, qu'as-tu appris ?
    - Par grand vent, de fermer la bouche.

     

    veau.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Edvard Munch, Friedrich Nietsche, 1906.

  • Cor de garde

     

    TAMBOUR.jpg

    Le souffle en arrêt sur le pas de la porte
    quelqu'un vienne
    quelqu'un sorte
    et l'écho du jour qui ne peut en finir
    de nuire
    de nuire

    Ah, mais voici les amis véritables
    avec leurs mines de tours pendables
    Ils forment tous un joyeux rigodon
    é-hon
    é-hon

    Éclats de voies...
    Fracas de vers...
    À chacun son lampadaire !

    La ville en arrêt sous le ciel indécis
    quelqu'un meurt
    quelqu'un vit
    Nos belles amours à n'y prendre pas garde
    bavardent
    bavardent

    Ah, mais voici les femmes et les sœurs
    le cul béni et la mouche en pleur
    qui s'en récrient "c'est la faute aux garçons"
    é-hon
    é-hon

    Joli minois...
    Jupes en l'air...
    Cauchemar communautaire !

    Avez-vous vu passer la garde
    avant de narguer la Camarde ?
    Votre Père est-il endormi
    avant de m'ouvrir votre lit ?

    Le chœur en arrêt d'une armée sans bataille
    quelqu'un perde
    quelqu'un graille
    Les sillons gavés de tout le Sang Impur
    s'émurent
    s'émurent

    Ah, mais voici nos héros fatigués
    avec leurs gorges bien cravatées
    Ils viennent mordre au dernier piège à cons
    é-hon
    é-hon

    Bourse aux abois...
    Loup grabataire...
    Euthanasie solidaire !

    La truffe en arrêt devant la femme accorte
    quelqu'un vienne
    quelqu'un sorte
    Un autre marri d'une autre peine à jouir
    soupire
    soupire

    Ah, mais voici les ennuis délicieux
    avec leurs baisers les yeux dans les yeux
    Ils vont s'encastrer en large et en long
    des hans
    des hons

    Bourgeois émois...
    Élans primaires...
    Aliénations volontaires !

    Eussiez-vous pu rameuter la garde
    vous n'en auriez pas moins la Camarde
    prête à bondir
    pour son plaisir
    de nuire
    de nuire

     

    cor.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : poLésiaques 1 commentaire