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polétique - Page 19

  • substantifs (pqr)

    Présomption :
     Oui, ça va, j'en conviens
     j'ai lâché tous mes chiens
     après le père et sa pucelle
     pour aller tirer l'hydromel
     au fût de la mère interdite
     en jouissant de sa chair maudite
     sans plus penser à rien
     ni à mal ni à bien

     Et la présomption d'innocence ?
     c'est pas fait pour les chiens, je pense.

     Ah mais d'accord !
     vous me jugeâtes déjà sur pièces
     il n'est que de passer à la caisse
     au bout du corridor ?
     Ah oui, mais... bon, d'accord.

     Et l'on m'accuse de quoi, ma belle ?
     de forfait contre le réel ?
     et c'est un délit, ça ?
     je ne le savais pas

     Oui, nul n'est sensé ignorer nia nia nia
     il se trouve que je ne le savais pas
     quand bien même je n'y porterai pas foi
     allons, condamnez-moi
     et qu'on en reste là.

     Ah oui, mais attendez !
     ...faute avouée à demi pardonnée !
     vous me devez la moitié d'une peine
     et n'étant pas vilaine
     un baiser de vous peut vous en amender

     Justine, voulez-vous m'embrasser ?
    ; supputation justiciable ou prétention exagérément orgueilleuse.
    - et la mer au matin comme une présomption de l’esprit [Saint-John Perse].

    Quête :
     - Grotte Alors !
     maugréait Minotaure en s’arrachant les cils
     Plus j'entends son babil, plus il paraît certain
     qu’Ariane m’embobine
     ou bien ?

     Comme à l’accoutumée, Thésée ne disait mot
     mais n’en pensait pas moins, le salaud !
     Il fredonnait par les narines :
     Je te tiens, tu me tiens… et sur sa banquette
     quel nigaud! le héros oubliait sa quête.

     - Bon, et moi ? s’écria la mythique Ariane
     épluchant, sans les dents, sa peau de banane.

     - Toi ? salope !
     - Nyctalope !
     s’écrient de concert
     le génie mal fini et son preux compère.

     Ariane fort dépitée
     se cura les trous du nez
     découvrant, pour sa gouverne
     qu’au plus profond des cavernes
     un émoi platonicien
     l’attendait sur le chemin.

     Qui eût prédit que cette morve
     pût la distraire de sa morgue
     - et que cela ne rime à rien
     qui s’en souciera jamais, tiens !
    ; sollicitude ou sollicitation, c’est selon le livre.
    - J'allume du feu dans l'été, / Dans l'usine je suis poète ; / Pour les pitres je fais la quête, / Qu'importe ! J'aime la beauté [Charles Cros].

    Rouge* :
     A portée de regard, célestes, légendaires
     elles sont devant moi les marches de Yu Gong
     taillées à même le roc sur les pas de Kui Fu
     entre le vieux Taihang et le rustre Wangwu
     et le souffle me manque à fouler cette terre.

     Je vous entends railler - comme autrefois Zhi Sou
     se moqua du vieillard attaquant ses montagnes,
     vous qui baignez vos pieds dans la rivière Han
     en rêvant de loisirs sur notre mer Bohai,
     vous me tenez pour fou.

     Elles sont pourtant là, réunies sous la lune
     qui vient de s'arracher à la verte lagune
     et je monte vers elles
     qui sont l'Eternité
     rouge et dorée.

     Je ne sais qui m'attend - peut-être une sirène ?
     il n'y a dans le vent plus rien qui ne m'aliène,
     j'en épouse les ondes.

     La pente n'est pas forte et mon pas leste encore ;
     deux génies bienveillants ménagent mes efforts
     et m'accueillent au ciel
     où je suis convié
     à demeurer.

     Je vais dire mon chant sur la source de Han
     aimer d'un même élan le sacré, le profane
     et embrasser le monde.
    ; ce que le vin dicte au populaire qui se le met au front.
    - Les repus ont le rouge aux yeux. / Et cela fait songer les gueux [Louise Michel].

    * poLèmes précédemment parus sur pavupapri

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • substantifs (stu)

    Sort :
     A la tablée du homard
     ayant copieusement soupé
     un vieux hareng goguenard
     entreprit de se vanter
     prétendant à l’assemblée
     qu’il était en son pouvoir
     quand tous étaient bien repus
     de se fendre d’une poire
     sur sa soupe à la tortue
     ce qu’il fit sans même choir
     du moins tant qu’il fut dedans
     sitôt dehors, dans le noir
     il en fut tout autrement :

     Rétamé sur le trottoir
     entraîné par son ventru
     il pesta contre le sort
     mais malgré tous ses efforts
     il ne se releva plus.

     Au matin du lendemain
     on le trouva dans la rue
     moitié mangé par les chiens
     moitié baignant dans son jus
     saisi dans sa puanteur. 

     On n’attendit pas une heure
     pour le jeter au rebut
     il n’est pas de pire odeur
     quand le saur sue la tortue !
    ; ce destin que l’on rejette sur l’autre en comptant améliorer le sien.
    - Oui, ce monde est bien plat ; quant à l'autre, sornettes. / Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort, / Et pour tuer le temps, en attendant la mort, / Je fume au nez des dieux de fines cigarettes [Jules Laforgue].

    Temps* :
     j'arrive au port - tic déposant laisse - tac je fais cinq pas - tic déjà tu m'as - tac tout couvert des - tic baisers doux et lents qui me manquaient tant

     j'peux bien t'le dire : le temps peut mourir ! –extrait
    ; l’espace d’un instant durant lequel l’univers a créé l’homme pour avoir, ne fût-ce qu’un moment, conscience de lui-même.
    - Et comment voudriez-vous que l'on passât son temps / Je pense à quelqu'autre paysage / Un ami oublié me montre son visage / Un lieu obscur / Un ciel déteint [Pierre Reverdy].


    Univers :
     Sel des larmes venues aux yeux stupéfaits
     mues par la force d’un regard entier
     élan qui ne souffre aucun rempart

     Œil fier
     proclamant l’univers
     ayant besoin d’espace

     Ecartez-vous maisons, forêts !
     Madame, Monsieur, s’il-vous-plaît
     Bougez-vous, allons, faites place !

     Ainsi portons-nous au loin
     - au plus loin que d’aussi loin,
     notre regard plein de grâce
    ; tout un monde en un rien de temps.
    - Je regrette les temps où la sève du monde, / L’eau du fleuve, le sang rose des arbres verts / Dans les veines de Pan mettaient un univers ! [Arthur Rimbaud].

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    Miró : Singing Fish

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • substantifs (vw)

    Verbe :
     Dans la nuit primordiale,
     distantes, esseulées
     les idées ont le regard biais
     chacune a son étoile
     brillances inégales
     pâle fantôme
     bang sidéral
     dans cette inanité
     d’un Rêve sans objet ;

     - Je m’ennuie grave, pense Lune, intérieure, brune.
     - Je brûle d’impatience, trépigne une nova sur son quant-à-soi,
     mais je ne sais pour quoi.

     Et toutes de se rapprocher
     (entendez : au sens figuré)
     autour de ce triste penser
     dans un profond silence.

     - Pouf-pouf
     ce-se-ra-toi-qui-par-le-ra-la-pre-mière
     ritourna Le Verbe Oublié
     soudain pris de l’envie de jouer

     Pointant son doigt vers la Terre, il dit :
     - C’est toi qui t’y colles.
     - Qui, moi ?
     - Et oui, voilà, c’est comme ça.
     - Pas d’bol !

     La Terre avait beau faire
     elle n’entendait rien à ce nouveau jeu
     Le Verbe lui caressant les cheveux dit :
     - répète après moi : Je Suis.
     - et puis quoi ?
     - répète…
     - Je Suis !

     Sur la Terre un doux rêveur
     entendit cette rumeur
     il la reprit, en fit un chant
     un hymne, un chœur, une mantra
     une jolie chanson à doigts
     le mode s’empara des hommes
     qui n’eurent de cesse depuis
     de nommer tous et tout ici
     de ci de là et tralala
     maximes, poèmes et blablas
     même ce qui n’existait pas
     ils le nommaient, à la fois
     pour leur propre et joyeux plaisir
     et le besoin d’avoir toujours
     sur la peine, la joie, l’amour
     le temps qu’il fait, le superflu
     quelques choses à dire et même plus.
    ; le seul qui puisse se targuer de n’en pas dire un de trop, puisqu’il est tous les mots.
    - Il s'exaltait et s'avançait comme ébloui / Dans ce monde créé par lui : / Le verbe [Emile Verhaeren].

    Western :
     Après ce plat de spaghetti
     je materais bien un western
     songeait en son palais de Berne
     un parvenu chez les nantis ;
     d’un clic sur sa télécommande
     le paradis à la demande
     bientôt il s’endormit dessus.

     Après la pluie, la pluie encore
     se lamentait à Douarnenez
     rangeant son étal de boucher
     bien marri le vieux matador ;
     quand il eut plié sa roulotte
     il ôta sa paire de bottes
     et quitta la ville pieds nus.

     Après six, le numéro sept
     précisait aux poupées de son
     défilé, de la collection
     le directeur dans sa jaquette ;
     encore un tour et je retrouve
     de vraies beautés, nus dans les douves
     - sur sa patère un par-dessus.

     Après tout, il n’en reste rien
     philosophait le nécromant
     devant le désastre évident
     du corps sans vie entre ses mains ;
     lui remodelant un sourire
     il contemplait son avenir
     et lui trouva bien des vertus

     Un cowboy au paradis
     se promène les pieds nus
     sur l’épaule un par-dessus
     et pour vertu son sourire.
    ; le genre de film qu'on se fait quand on est en mal de chevauchées fantastiques ; ce que l'on regarde à l'ouest sans qu'il s'y passe rien de nouveau, que le coucher du soleil, bientôt.
    - Le Moyen Age est un monde merveilleux, c'est notre western, et en cela il répond à la demande croissante d'évasion et d'exotisme de nos contemporains [Georges Duby].

     

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • substantifs (xyz)

    [x]

    ...

    [y]

    ...

    Zen :
     Le zen a jeté
     vers le sommet zénithal
     son nez à disette
    ; aspiration orientale pouvant tenir lieu d’inhalation spirituelle.
    - Une seule fleur, une seule pierre - c'est le zen [André Malraux].

    meditation.gif

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • coupable innocence

    Oui, certes oui, je l'avoue
    j'ai fracassé des crânes
    coiffés de bonnets d'âne
    pour leur tirer les poux de la tête
    et je m'en suis fait plus qu'une fête
    j'y ai vraiment pris goût
    certes oui, je l'avoue

    C'est bon, je le confesse
    j'ai volé des trésors
    pillés les palais de Neptune !
    dérobé l'or pâle des lunes !
    j'embarquerai donc ces richesses
    avec moi dans la mort
    sur l'aile du condor

    Oui, ça va, j'en conviens
    j'ai lâché tous mes chiens
    après le père et sa pucelle
    pour aller tirer l'hydromel
    au fût de la mère interdite
    en jouissant de sa chair maudite
    sans plus penser à rien
    ni à mal ni à bien

    Et la présomption d'innocence ?
    c'est pas fait pour les chiens, je pense.

    Ah mais d'accord !
    vous me jugeâtes déjà sur pièces
    il n'est que de passer à la caisse
    au bout du corridor ?
    Ah oui, mais... bon, d'accord.

    Et l'on m'accuse de quoi, ma belle ?
    de forfait contre le réel ?
    et c'est un délit, ça ?
    je ne le savais pas

    Oui, nul n'est sensé ignorer nia nia nia
    il se trouve que je ne le savais pas
    quand bien même je n'y porterai pas foi
    allons, condamnez-moi
    et qu'on en reste là.

    Ah oui, mais attendez !
    ...faute avouée à demi pardonnée !
    vous me devez la moitié d'une peine
    et n'étant pas vilaine
    un baiser de vous peut vous en amender

    Justine, voulez-vous m'embrasser ?

    justice_kiss.gif

     

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