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polétique - Page 15

  • verbes hauts (pqr)

    plaire :
     Il me plaît qu’il ait plu avant la nuit venue
     étouffer dans la gorge mes songes
     le pavé roucoule un mensonge
     au brillant d’une lame nue
     
     Tu n’as pas reparu et ne paraîtras plus
     trottinant vivement dans le square
     à ton cou la tulipe noire
     vague de jais borde l’écru

     Ainsi ai-je connu que tu ne l’aimais plus
     notre fol écrin de turbulences
     où nous apprivoisions la danse
     enivrés de chair et de jus

     Il pleut encor, mon cœur, sais-tu ?
     et longue la nuit commence
    ; être agréable au point de séduire et réciproquement.
    - Si le mot plaire ne vient pas seulement du mot plaisir, mais du mot biche en émoi, du mot amande en fleur, Alcmène, tu me plais [Jean Giraudoux].

    quitter :
     Pour une gorgée d'hydromel
     pour un plongeon dans l'aube bleue
     pour un envol parmi les fous
     pour un vers dit dans le marin

     Pour une simple goutte même
     pour un seul rais entre les yeux
     pour un semblant de duvet doux
     un dernier cri de mon chant plein

     Boire à la source de ton sein
     jaillir depuis la rive atlante
     raser la paroi des falaises
     être un écho à ton appel

     Plutôt que de damner un saint
     plutôt que revisiter Dante
     plutôt qu'un saut dans la fournaise
     puisqu'il n'est de péché mortel :

     je me quitte

     Le goût du sang m'est odieux
     mais le vertige délicieux
     c'est les mains riches de parole
     que je veux vivre libre et fol

     et m'être quitte
    ; ne laisser pour solde de tout compte que la résolution à l’absence et celle de dettes.
    - Fais-moi quitter mon corps visible (…) / Ma vie est le rêve d'un rêve / Hanté de fantômes trop tendres[Léon-Paul Fargue].

    révoquer :
     Deux tableaux se font face
     l'un grisonnant, l'autre vivace ;
     ce qui se passe entre eux
      - je l'observe, ne saute pas aux yeux
     et comme ils parlent peu
     il me faut deviner leur dialogue discret
     
     Le naturel de l'un semble incommoder l'autre
     dont le sourcil arqué, torse, froissé, se vautre
     sous la paroi exsangue du front inquiet
     grogne, rogne à la base du nez la trogne
     d'un coup de griffe de jais

     appelons-le Visage
     (malgré son teint de pitre)
     
     Une France de rois pourrait mener sa courre
     par les allées du bois que celui-là présente
     à travers les frimas une frondaison lente
     révoque le regain de plus franches amours
     dans l'or timide et pâle d'une aube naissante

     nommons-le Paysage
     (d'ailleurs, c'est dans le titre)

     Comme tout les oppose
     je ne sais pas trancher où va ma préférence
     à cette austère pose ? à ces luminescences ?
     je n'ose... je balance...

     Tu m'es plaisant, Visage, avec ta mine sombre
     il y a du ridicule à ta colère noire,
     tandis que ta tristesse nourrit quelque espoir
     forêt de Paysage où s'effacent les ombres

     Je ne veux pas choisir, laisse ouverte la porte
     et mon âme bondir dans ces natures fortes.
    ; rappeler à son (bon ?) souvenir ; où renier n’est pas jouer.
    - Plus je me tais et plus je suis marrie, / Car ma mémoire, en pensant, me révoque / Tous mes ennuis, dont je me moque [Marguerite de Navarre].

    * poLèmes précédemment parus sur pavupapri

    (ié soui fou dé) sula bassanus

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • verbes hauts (stu)

    savoir :
     A quoi bon dire ce que l’on sait
     quand il nous faut toujours apprendre
     et qu’il reste tant à comprendre
     et qu’on n’atteint jamais le vrai.
     
     J’aime autant redire ce que je vois
     ce que je ressens à travers toi
     ou ce que je peux toucher du doigt…
     De toutes ne prends qu’une loi :

     «  Je sais bien que je ne sais pas »

     Mais : je rêve ; il me semble ;
     et : si nous marchions ensemble.
    ; c’est selon, croire ou connaître, grâce ou vanité de l’être.
    - Je ne sais en quels Temps c'était, je confonds toujours l'Enfance et l'Eden [Léopold-Sédar Senghor].

    tancer :
     Pan ! Pan ! Cul ! Cul !
     C’est la danse, c’est la danse
     Pan ! Pan ! Cul ! Cul !
     C’est la danse des fessues
     
     Cul ! Cul ! Pan ! Pan !
     C’est la ronde, c’est la ronde
     Cul ! Cul ! Pan ! Pan !
     C’est la ronde des nian-nians

     Tireli pon pon
     garde-la bien offerte
     Tireli pon pon
     garde-la bien ouverte

     Tireli pon pon han han
     donnez-moi du bois et du bien vert
     Tireli pon pon han han
     que je la tance vertement

     Tireli pon pon han han
     donnez-moi du bois et du bien vert
     Tireli pon pon han han
     que je la tance vertement

     Pan ! Pan ! Cul ! Cul !
     C’est la danse, c’est la danse
     Pan ! Pan ! Cul ! Cul !
     C’est la danse des fessues

     Cul ! Cul ! Pan ! Pan !
     C’est la ronde, c’est la ronde
     Cul ! Cul ! Pan ! Pan !
     la ronde des culs béants
    ; action violente, consistant à réprimander vertement qqn sous l’effet d’une colère noire ; mettre une danse à la teutonne.
    -…elle se met en colère, et dans ces cas-là ses origines africaines prennent le dessus, elle tance en arabe [Mehdi Charef].

    unir :
     Dans l’univers et son grand huit
     que mon regard époussète
     j’unirai mon abscisse
     à son grand dessein
     afin de battre
     l’air à froid
     - ’de dieu !
     hein ?
    ; rassembler de la façon la plus confondante.
    - Musique, c'est ton eau seule qui désaltère ; / Et l'âme va d'instinct se fondre en ton mystère, / Comme la lèvre vient à la lèvre s'unir [Albert Samain].

     * poLèmes précédemment parus sur pavupapri

    barbapapa06.gif

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • verbes hauts (vw)

    voiler :
     Un sommeil amène
     la voile de nos yeux
     qu’un regard en peine
     empanne près du port

     Il n’est de sirène
     qui n’ait de triste sort
     ni de capitaine
     qui meure sous les cieux

     Une ombre formelle
     éponge l’océan
     penniforme ombrelle
     signe la fin des temps.
    ; tisser le masque désuet de la honte sur un secret objet de fierté ridicule, ce qui fait ostensiblement injure à la liberté de l’œil.
    - Et quand j’y lance l’appât d’une seule parole / Tes yeux se rident se brisent de petits sourires / Et se voilent soudain de mes désirs [Ivan Goll].

    [w]

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  • verbes hauts_xyz

    [x]

    [y]

    zigzaguer :
     A la zigue-niqu'douille
     fripouille
     j'me fouille
     et j'trouv' peau d'couille-euh

     A la zigue-niqu'douille
     larsouille
     j'ai pu r'en dans les fouilles

     ouïe ! (chanson)
    ; quand le zigue ne file pas droit au sortir du zinc.
    - Un ivrogne disait: - De la naissance à la mort, la route est bien courte. - Je la prolonge en zigzaguant. [Claude Aveline].
     

    ...en chanson, vouiche !

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  • désordre de grandeurs

    I

    Il passe une lactose
    là-haut dans le cosmos
    coulée sur la nécrose infinie
    et l'ennuit profond isolé de l'étoile
    dont l'appel muet déjà mort étincelle
    et que l'on croit fidèle et nous trompe
    pour qu'on le magnifie
    et que les gens d'ici avec leur nez en l'air
    tenus dans l'univers
    se trouvent bien petits.


    II

    Par vagues longues, l'onde, l'onde
    répète mon tourment aimant et ment
    et quand mes yeux las sondent
    les volutes de l'onde
    je ne vois qu'océan
    et pas de Nouveau Monde.


    III

    D'un pas l'autre et le suivant
    sur la route, sur la route
    un regret ne me coûte
    que de le quitter là

    Je ne le chasse pas
    je demeure à l'écoute
    lapereau sur la croûte
    allant vers son trépas.


    IV

    Les mains toujours plus grand ouvertes
    à cette carne offerte
    à mon corps dépendant

    J'embrasse cette âme déserte
    soit qu'elle est vraiment pauvre
    soit qu'elle fait semblant

    L'aimer c'est s'émouvoir à perte
    et je n'ai pas le temps.


    V

    Quand rien ne s'y oppose
    l'immensité des choses
    me saisit par le bras
    me montre une lumière
    tendue par la forêt
    où le rêve n'attend
    que de me dévorer

    N'ayant pas de cailloux
    pas même un bout de pain
    je poursuis le chemin
    les cheveux en désordre
    vers la maison de l'Ogre
    sous le regard meurtri de ma fratrie.


    VI

    Elle est grande
    et même plus que cela
    ne se sait ni ne se voit

    VII

    Il avait soif ce berger
    là-haut perché

    Il a plongé la longe
    dans la gorge de nuit ouverte
    et le puits l'a mangée ;
    certes, il aurait pu attendre
    avant de l'avaler
    mais c'est mensonge de dire, enfin !
    qu'il existe des puits sans faim

    Il est mort ce berger
    sans revoir jamais sa vallée.

    VIII

    Elle est grande
    et m'aime plus que cela
    ne se sait ni ne se voit.

     

    puits-pouldergat.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (à paraître dans l'abécédaire poLétique)

    01/09/2009