
polésie - Page 3
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Sur priseQuand, énorme, vient la surprise- qu'on se le dise et c'est tout vu !un vent me prend par le jouffluIl me massacre l'intérieurpour y attiser des ardeursque je ne savais pas nourrirsur le brasier de mes désirsTout oublié, mon nom, mon âgem'emplis, me gonfle d'un orageet fourbis un lent grondementoù s'accroît mon étonnementde n'en pas maîtriser la causeMaintenant, voici que j'explosemasquant mon trouble d'un éclatde rire fou d'être encor làla joue rougie d'inexpertise :une fille m'a fait la bise !!pour un Défi du Samedi (à venir)
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La preuve par l'œuf À quel endroit sévère et froid 
 ai-je oublié jusqu'à ton nom ?Mon rêve 
 Déraisonnable sèvetu m'égouttes l'ennui 
 sur les plis d'une grève
 et le fleuve assouplit sa courbe fructifiéetu m'effeuilles la nuit 
 chaque jour indompté
 volète au pied de l'arbre
 volète dans l'allée
 où promène
 l'idée que je me fais du cours de la semaineÀ quel moment perdu de vue 
 t'ai-je laissé t'évanouir ?Mon songe 
 Manteau doublé d'épongetu couvres l'aujourd'hui 
 sous un dais lie-de-vin
 m'en tapisse le ciel où je vais et je viens
 les pieds nus
 mains humides
 avec une inconnue tirant quelques subsidesau bout de l'équation 
 un signe égal au vide en forme de cocontiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
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pyrogravure Ce que j'en dis... Je me le jure Ce que j'en dis... Je me le jure
 (à m'en tatouer le cerveau) !
 La chair où j'imprime ces mots
 en usant de pyrogravure
 même vouée aux déconfitures
 c'est du brûlot !
 que mes songes hydrocarburentCe que j'en vois...Je le délis 
 d'un regard affamé de sens
 je projette des renaissances
 l'inacuité des arguties
 quand ce que je perçois d'ici
 nébulescence
 m'entoure et soudain me suffitPas compliqué 
 le monde naît
 d'embrouillaminis de toituresCe que j'en sais... 
 Tout mon carné
 cherche à y tenter aventuretiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
 
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pas pagaillepetite clé d'or, fais ton office 
 ouvre ce jardin de délices
 sur son juteux feu d'artificesnégoutu ! 
 niabontesque, même
 nétou régalatoire, dis
 'core un niam
 dans la chair fresque
 et bonsoir, ma foliepetite clé d'or, fais-moi plaisir 
 que la galerie des soupirs
 s'ouvre enfin grand comme un souriremérous, merlans 
 que vous avez de grands dedans !
 sans médire, si votre palace
 se rapporte à cette rascasse
 vous êtes bien lotis, ça oui !petite clé d'or, fais ce que dois 
 ce coffre à secrets, ouvre-le moi
 que s'en échappent d'autres voixloin de ces peureux séjours 
 le temps fuit dans la cour
 nique l'os au canal vénitien
 et commande un bon peu de vinpetite clé d'or, fais ton ouvrage 
 et rapporte-moi des adages
 la promesse de doux présagesqui s'y flotte sismique 
 vole un neuf de trèfle ;
 mais contre un affre de coeur ?
 des nèfles!petite clé d'or, fais ton travail 
 laisse débouler en pagaille
 des polésies tout l'attirailcet éventail en brins de paille 
 dont je pare le gouvernail
 de mon Papagei. où je vous recommande aussi la lecture des textes de... où je vous recommande aussi la lecture des textes de...
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Le Bel Aujourd'hui -1-La nuit qu'a fait le bel aujourd'hui 
 chasse les autres
 elle s’étend sur ma vie
 elle se vautre
 longeant son cours
 bordant savamment ses contours
 elle fait des vaguesJ’y croise une raie pastenague 
 et lui rends son large sourire
 elle est mouette
 (il faut pas le dire)J’ai laissé mon vers sur sa table 
 j’y reviendrai
 je m’en servirai
 quand tout sera plus aimableUn requin cause, au loin 
 discute avec le Petit Chien
 c’est discutable et j’en conviens
 mais ils refont le monde, alorsEcoutons-les un peu, encore Le requin dit: 
 les astres ne me sont guère favorables
 Le Petit Chien, lui :
 à les entendre, c’est indéniable
 allons, il faut passer à tableSur Terre, une cloche sonne 
 là-bas aussi, il y a maldonneC’est assez de pleurs 
 C’est assez de heurts
 pour l’heureVoici que le bel aujourd’hui 
 éblouissant
 étourdissant
 reprend ses droits sur ma vie
 il a suffi d’un mot de lui
 laissé sur ma table de nuitpour que le jour s’efface l’heure 
 fadasse et terne et noirceur
 qui fait tache sur le manteau
 du ciel où meurt un braseropour que le jour se fasse jour 
 du jour qui fait la nuit sur tous les autres jours
 et porte ma vie dans la tienne
 sirènece vers servi 
 je t’en verse un autre ?dans tes yeux qui sont dans mes yeux : 
 ma vie dans ta vie qui l'entoure
 et c'est le jour qui brille au coeur de la nuit profondeje n'ose encore lui ôter 
 l'aube orange qu'il a portée
 pour me faire ce plaisir désuet
 d'arborer tes couleurs, ma reinedans un soupir, la nuit s'étire 
 comme une femme plaine
 et dans ses yeux, ta brillance
 danse, souverainealors je meurs un peu moins vite et tandis que demain son lendemain hésite 
 je déroge et me loge au pli de ces collines
 ta réponse adorable et ronde et véritable
 aux douceurs qui s'affinent sous les ciels velourés
 que le bel aujourd'hui se prend à dessiner
 sur son grand chevaletet je mange et je bois les secrètes saveurs 
 qu'apporte la marée sur ma table de nuit
 et je cède mon vers à ce bel aujourd'huitiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
 illustration : huile au couteau de Joëlle CHEN.
 
