polèsie - Page 3
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Sur prise
Quand, énorme, vient la surprise- qu'on se le dise et c'est tout vu !un vent me prend par le jouffluIl me massacre l'intérieurpour y attiser des ardeursque je ne savais pas nourrirsur le brasier de mes désirsTout oublié, mon nom, mon âgem'emplis, me gonfle d'un orageet fourbis un lent grondementoù s'accroît mon étonnementde n'en pas maîtriser la causeMaintenant, voici que j'explosemasquant mon trouble d'un éclatde rire fou d'être encor làla joue rougie d'inexpertise :une fille m'a fait la bise !!tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Défi du Samedi (à venir) -
La preuve par l'œuf
À quel endroit sévère et froid
ai-je oublié jusqu'à ton nom ?Mon rêve
Déraisonnable sèvetu m'égouttes l'ennui
sur les plis d'une grève
et le fleuve assouplit sa courbe fructifiéetu m'effeuilles la nuit
chaque jour indompté
volète au pied de l'arbre
volète dans l'allée
où promène
l'idée que je me fais du cours de la semaineÀ quel moment perdu de vue
t'ai-je laissé t'évanouir ?Mon songe
Manteau doublé d'épongetu couvres l'aujourd'hui
sous un dais lie-de-vin
m'en tapisse le ciel où je vais et je viens
les pieds nus
mains humides
avec une inconnue tirant quelques subsidesau bout de l'équation
un signe égal au vide en forme de cocontiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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pyrogravure
Ce que j'en dis... Je me le jure
(à m'en tatouer le cerveau) !
La chair où j'imprime ces mots
en usant de pyrogravure
même vouée aux déconfitures
c'est du brûlot !
que mes songes hydrocarburentCe que j'en vois...Je le délis
d'un regard affamé de sens
je projette des renaissances
l'inacuité des arguties
quand ce que je perçois d'ici
nébulescence
m'entoure et soudain me suffitPas compliqué
le monde naît
d'embrouillaminis de toituresCe que j'en sais...
Tout mon carné
cherche à y tenter aventuretiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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pas pagaille
petite clé d'or, fais ton office
ouvre ce jardin de délices
sur son juteux feu d'artificesnégoutu !
niabontesque, même
nétou régalatoire, dis
'core un niam
dans la chair fresque
et bonsoir, ma foliepetite clé d'or, fais-moi plaisir
que la galerie des soupirs
s'ouvre enfin grand comme un souriremérous, merlans
que vous avez de grands dedans !
sans médire, si votre palace
se rapporte à cette rascasse
vous êtes bien lotis, ça oui !petite clé d'or, fais ce que dois
ce coffre à secrets, ouvre-le moi
que s'en échappent d'autres voixloin de ces peureux séjours
le temps fuit dans la cour
nique l'os au canal vénitien
et commande un bon peu de vinpetite clé d'or, fais ton ouvrage
et rapporte-moi des adages
la promesse de doux présagesqui s'y flotte sismique
vole un neuf de trèfle ;
mais contre un affre de coeur ?
des nèfles!petite clé d'or, fais ton travail
laisse débouler en pagaille
des polésies tout l'attirailcet éventail en brins de paille
dont je pare le gouvernail
de mon Papagei.où je vous recommande aussi la lecture des textes de... -
Le Bel Aujourd'hui -1-
La nuit qu'a fait le bel aujourd'hui
chasse les autres
elle s’étend sur ma vie
elle se vautre
longeant son cours
bordant savamment ses contours
elle fait des vaguesJ’y croise une raie pastenague
et lui rends son large sourire
elle est mouette
(il faut pas le dire)J’ai laissé mon vers sur sa table
j’y reviendrai
je m’en servirai
quand tout sera plus aimableUn requin cause, au loin
discute avec le Petit Chien
c’est discutable et j’en conviens
mais ils refont le monde, alorsEcoutons-les un peu, encore
Le requin dit:
les astres ne me sont guère favorables
Le Petit Chien, lui :
à les entendre, c’est indéniable
allons, il faut passer à tableSur Terre, une cloche sonne
là-bas aussi, il y a maldonneC’est assez de pleurs
C’est assez de heurts
pour l’heureVoici que le bel aujourd’hui
éblouissant
étourdissant
reprend ses droits sur ma vie
il a suffi d’un mot de lui
laissé sur ma table de nuitpour que le jour s’efface l’heure
fadasse et terne et noirceur
qui fait tache sur le manteau
du ciel où meurt un braseropour que le jour se fasse jour
du jour qui fait la nuit sur tous les autres jours
et porte ma vie dans la tienne
sirènece vers servi
je t’en verse un autre ?dans tes yeux qui sont dans mes yeux :
ma vie dans ta vie qui l'entoure
et c'est le jour qui brille au coeur de la nuit profondeje n'ose encore lui ôter
l'aube orange qu'il a portée
pour me faire ce plaisir désuet
d'arborer tes couleurs, ma reinedans un soupir, la nuit s'étire
comme une femme plaine
et dans ses yeux, ta brillance
danse, souverainealors je meurs un peu moins vite
et tandis que demain son lendemain hésite
je déroge et me loge au pli de ces collines
ta réponse adorable et ronde et véritable
aux douceurs qui s'affinent sous les ciels velourés
que le bel aujourd'hui se prend à dessiner
sur son grand chevaletet je mange et je bois les secrètes saveurs
qu'apporte la marée sur ma table de nuit
et je cède mon vers à ce bel aujourd'huitiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : huile au couteau de Joëlle CHEN.