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polétique - Page 22

  • impropre exil

    (manifeste poLétique)
    autoportrait

    Ton exil est le mien, poésie vive en rêve
    sur les flots incertains charriant l'humilité
    dont ne sont pas nourries ni les âmes bien nées
    ni les peaux de chagrin pour qui l'aube est trop brève,
    nous voguons vent debout l'un vers l'autre portés

    Idiot celui qui croit - comme on croit un Jésus
    car l'aimer nous ferait une toute autre histoire !
    en l'exil volontaire, œuvre libératoire
    d'un génie supposé en connaître l'issue ;
    nous couchons sous le pont des frères à peau noire

    La prison, c'est l'idée aux forces surhumaines
    (l'espoir d'en réchapper en insulte la grâce)
    le séjour y est doux quand on sait la menace
    qui mange tous les corps et dehors se déchaîne ;
    nous y purgeons le temps que notre âme s'efface

    Pourtant nous la quittons quand nous prend le désir
    d'aller voir les ailleurs qui nous viennent en songe
    espaces infinis que le verbe prolonge
    en y faisant rimer le meilleur et le pire ;
    nous nous retrouvons là, affranchis du mensonge

    Mais les cailloux jetés à la crête des vagues
    forment bientôt les murs qui vont nous contenir
    chacun dans sa cellule à pousser des soupirs
    dessinant à la craie une raie pastenague
    ou sifflant dans le vent la nuit qui doit venir.

    Aussi vivant qu'il soit le rêve meurt un peu
    quand nous fermons les yeux sujets à nos effrois ;
    aussi bien ferons-nous malgré l'heure et le froid
    de veiller avec joie son objet merveilleux

    Et nous irons chanter sous le grand cacatois
    enviant d'un géant les plongeons gracieux
    triomphe d'innocence entre ciel et flot bleus.

    ouééééé, elle est bwooOonne !
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • tiniak ?

    T out, un jour durant
    luminescent de rêve

    lot, le monde suspendu
    caillou serti d'une onde claire

    N ul dieu ni rien d'utile
    que le trait nécessaire

    I mminence de dire à l'aube sa pâleur
    un bouquet de soupirs brandi au poing du jour

    cousto.jpgA vec à dire encore
    tous les mots amoureux de vivre par amour

    K heops a eu sa gloire
    vienne celle de Mû

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • adagio cantabile

    (manifeste polétique)
    oeil de vers

    Je garde précieusement
    à l’abri mes yeux dans les poches
    aussitôt que l’envie me prend
    d’aller me vider la caboche

    ne rien voir que de l’intérieur
    pénétré de songe et d’odeurs
    de tous les bruits que fait la vie
    de la caresse de l'ennui

    et j’ai délivré tout mon dit
    à l’infini

    J’ai raconté, je raconte

    le miracle de l’aujourd’hui
    où le temps s’accorde à l’oubli
    pour aller loger dans les cœurs
    la paresse et son doux bonheur

    la beauté crue de l’invisible
    et ce désordre irrépressible
    qu’elle expire du bout des doigts
    avant de s’emparer de moi

    le chant lancinant des sirènes
    courant l’océan vers la plaine
    dont je goûte la destinée
    vague après vague abandonnée

    le rêve des rives atlantes
    que je salive et que j’arpente
    et dont je reprends à mon tour
    l’ode aux impossibles amours

    J’ai dit tout cela et bien plus
    qu’importe que l’on ne m’ait cru
    aux bras de Cassandre et Pandore
    je persiste à le dire encore

    cent fois sur le métier l’adage
    nous dit de remettre l’ouvrage.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tiki#43
    ______________________________________
    Impromptu Littéraire, thème : proverbe.

    (livré en premier jet là-bas, affiné ici)

  • depuis sa turne

    qui fait le pont ?

    Toisant le fleuve assagi
    dans le redoux qui l’assèche
    une nef ourle son nid
    où quelques oiseaux revêches
    font escale avant la nuit
    protégeant du vent une mèche
    frêle plume où s’attendrit
    sous la mûre un filé de pêche

    Promeneur inassouvi
    - l’âme en quête de posture ?
    lève tes yeux vers les plis
    de ce front de pierre dure
    tout d’un livre y est écrit
    et dans cette littérature
    un destin s’est accompli
    dont tu foules la devanture

    Sur l’onde passent des ris
    qui emportent les échos
    où se mêlent de la vie
    les heurs, les pleurs et les mots
    les ponts retiennent des cris
    mieux que les feux des braseros
    qu’une mitaine assombrit
    sous la voûte d’un vieux manteau

    Si j’ai perdu l’appétit
    pour les agapes nocturnes
    c’est que le bel aujourd’hui
    régit mon rêve diurne
    et que sa douce anarchie
    pioche à l’aveugle à même l’urne
    où s’anime un franc roulis
    de menus fragments de Saturne.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • PoLésie (1)

     tiniak

    I

    s'il me vient des poLèmes, par foi
    dans mon sous-marin sous les toits
    c'est que ma peau l'aime, là!

    II

    si je réside en PoLésie
    c'est pour être
    pas vu
    pas pris
    mais lu, Mehdi.

    III

    si je happe sur l'île en pente
    le vent chargé de sel atlante
    c'est pour mieux sceller sur mes lèvres
    le rêve! le rêve!

    IV

    si je reviens parmi les chiens
    ce n'est pas pour la compagnie
    c'est que j'ai faim, dis

    V

    si, si!

    l'être, poLète
    c'est chouette
    c'est souvent fête

    sur le chemin
    à l'aveuglette
    je lance des mots
    et tu tètes

    et ça fait
    pouet
    tut
    tiroulirouli

    ça va pas la tête ?
    c'est la poLésie!

    VI

    si six est sexe
    sept ailleurs
    que l'huître abrite ses arbitrages
    dans le secret d'un ermitage
    meublé à neuf
    tandis qu'ici, en Polésie
    au paradis des coquilles d'oeufs
    on entonne un De Profundis

    VII

    à vous de voir

    qui de l'ascète ou de Isis
    corne les pages du grimoire
    assis à son trône d'ivoire

    VIII

    où j'ai plaisir à recouvrer
    le goût de l'huître parfumée
    arrivant de Cynopolis
    entre tes cuisses

    IX

    si je promène en PoLésie,
    que sur le chemin des allers
    la fine sente du retour
    me ramène à toi
    mon amour.
    oui

    _______________________ 
    tiniak (norbertiniak)
    © [1983] 2008 DUKOU ZUMIN
    &ditions TwalesK