Je garde précieusement
à l’abri mes yeux dans les poches
aussitôt que l’envie me prend
d’aller me vider la caboche
ne rien voir que de l’intérieur
pénétré de songe et d’odeurs
de tous les bruits que fait la vie
de la caresse de l'ennui
et j’ai délivré tout mon dit
à l’infini
J’ai raconté, je raconte
le miracle de l’aujourd’hui
où le temps s’accorde à l’oubli
pour aller loger dans les cœurs
la paresse et son doux bonheur
la beauté crue de l’invisible
et ce désordre irrépressible
qu’elle expire du bout des doigts
avant de s’emparer de moi
le chant lancinant des sirènes
courant l’océan vers la plaine
dont je goûte la destinée
vague après vague abandonnée
le rêve des rives atlantes
que je salive et que j’arpente
et dont je reprends à mon tour
l’ode aux impossibles amours
J’ai dit tout cela et bien plus
qu’importe que l’on ne m’ait cru
aux bras de Cassandre et Pandore
je persiste à le dire encore
cent fois sur le métier l’adage
nous dit de remettre l’ouvrage.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tiki#43
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Impromptu Littéraire, thème : proverbe.
(livré en premier jet là-bas, affiné ici)