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poésie - Page 31

  • fuites plurinerfs

    Réveil mâtin, ne me dis rien
    je n'ai pas dormi cette nuit
    occupé que j'étais
    à tenir à mes pieds mon Chien
     
    Et quel fut mon dernier tourment ?
    Ah oui, Quelque Perdue...
    Le temps de remonter la rue
    à peine !
    Pas de quoi bâtir une antienne
     
    J'ai fait ce rêve immense et récurrent
    de toi, que j'ai connue pour intime sarment
    et qui ne me sais plus
    tel un ciel évident
    coule au bout de la rue
    changeant et méconnu
     
    Et tu pars
    sur un air de victoire
    chantant
     
    Tacite épure
    si rien ne dure
    que fait ce rêve dans les nuits
    qu'obstinément je négocie
    comme le marin sa voilure ?
     
    Sanglé à l'aube s'attachant
    à me dire que tout est cuit
    je n'entends, Guerre! que ta nuit
    renonçant à pas de géant
    fuit
     

    poésie,fuites urinaires,incontinence adulte,je lui pisse dessus en fait,bon avec un,acrostiche,quand même

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (mais ce n'est que songe, bien sûr
     car tu es , mon Aventure)
     

  • sonne, art !

    Spirale en vrille à ton oreille
    des violons s'étirent des fleurs
    Qu'en sais-je et puis qu'importe l'heure
    quand je pense à toi, m'appareille
    toutes voilures vers ton seuil, sommeil
    des hurlements cernés de pleurs sous les orteils
     
    Le dire - ce mal nécessaire...
    "je t'aimerai jusqu'en enfer"
    c'est mourir avant d'aspirer
    aux simplicités supérieures
    où ne s'égarent ni le cœur
    ni le sentiment incongru
    qu'il n'est aucune autre vertu
    que celle d'aimer sans bannière et sans visu
     
    Un sonar monte des abysses
    "Annus ! Annus horribilis!"
    L'Une âpre et l'Autre... mes oignons !
    Je raffute mon aiguillon
    pour me garder des pauvres âmes
    qui m'ont ravagé le quidam
    et propulsent mon érection
    vers un ineffable giron
    de torpeurs
    où j'apprends à dompter mourant mon furieux chœur
     
     

    Laurence Le Masle, Pygmalion

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Okay to share dis wan? (but you'll have to listen to it, anyway, 'til 'em violins knock you out)
     

  • hush

    Shh... Shh...
    la pantoufle et son bruit de bottes
    par les coursives monoglottes
    des pensionnats
    où le mariage les jetta
    l'Un contre l'Autre
    transformant leurs ris d'or en triste épeautre
     
    Litanie des monogamies...
     
    Shh... Shh...
    What are my favourite things, at last?
    when jazz
    blows on a freezing breeze, alas!
     
    Shh... Shh...
    Wozu
    soll ich dich vergessen, wenn Du
    warst meine lezte Übung, ab und zu
     
    Shh... Shh...
    Chto eto znatchit ?
    Sûrement que le do-it m'habite !
     
    Orage des compromissions...
     
    Messie ?
    Ménon !
     
    Shh... Shh...
    Oh, passiflore !
    J'aime t'entendre hurler, mais pas si fort
     
     

    inception,husuh,silence,dessin

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • adada

    Quand on allait chez Dada
    à la sortie du cours de champ'
    on entrait avec, au bras
    qui son mignon et qui sa vampe
     
    Lui, c'est le N'importe Quoi
    porté aux frontières du sens
    les yeux nus au bout des doigts
    la Paix seule pour exigence
     
    J'ai pris le parti de Là!
    pour me présenter au tableau
    au galop sur mon dada
    au vent ma cape de Zéro
     
    Pierre m'a donné le La
    pour que nos âges reverdissent
    J'entends encor sous mes pas
    comme les cailloux, Cadou, glissent
     
    Trois Jules sonnaient le glas
    d'affres par trop académiques
    Depuis, j'aime jouer à chat
    sur les poteaux télégraphiques
     
    Au sortir de chez Dada
    le regard troublé d'omelette
    les mille bras de Shiva
    chatouillaient l'envers de nos têtes
     
    Nos costumes d'apparat
    faits de gravures à l'eau forte
    confiés à quelque sofa
    nous restait à baiser La Morte
     
     

    dada

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#233
  • des branches et le jus

    J'avais trois vers, là, sous la manche
    l'un de travers et l'autre étanche
    et le troisième un rien de biais
    pour ne pas gâcher son effet
    en fin de strophe
    et clamer sous le Grand Dais Niais son apostrophe
     
    Un regard plus loin a suffi
    à flamboyer l'étrange cri
    jailli de son puits vespéral :
    "Où siège ton sentimental ?"
    "Ici : ailleurs !
     à ces endroits vraiment perdus pour les vains chœurs"
     
    Sobre avarie de Vieille Branche
    ployant sous d'octobreux dimanches
    que fait ton nom dans mon sommeil ?
    dans le capricieux appareil
    de cet oubli
    qui me donne à goûter au plus Bel Aujourd'hui
     
    Ding ! Ding ! Ding ! Dong !
     
    Oh, non ! Mais non, pas cette cloche...
    Pas à moi... Rien ne s'effiloche !
    que les graves amours humaines
    faites pour endurcir la couenne
    à en crever
    la dernière toiture avant le plafonnier
     
    Retour à la case des parts
    prélevées sur le moindre hasard
    que nous offre, au petit bonheur
    la chance d'être à la même heure
    la même joie
    de cheminer, étonnés, sur la même voie
     
    Alors qu'il n'est que leurre étrange
    tout soudain, la vie nous démange
    et nous recrache sur le lit
    où se confondent nos oublis
    nos molles chairs
    pour qu'il soit plus aisé de les marquer au fer
     
    N'est-ce pas ? N'est-ce pas, mon Cru
    qui jetas tout ton dévolu
    ton ardeur et mon dernier cent
    dans le désintéressement
    qu'elles en eurent
    ces Voraces parées comme des créatures
     
    Gloutonnerie des possessions
    vidant les intimes passions
    de leurs substances intrinsèques
    Finis tous les salamalecs
    on passe à table
    et cette fois au titre de met périssable
     
    En veux-tu des raisons d'aimer ?
    choisis d'abord le bassinet
    où rassembler tes vomissures
    Carguée au mat toute voilure
    attends que passe
    à jamais l'envie de glisser à la surface
     
    Sirote un jus d'orange amère en attendant
    Appelle à toi quelque fluvial émolument
    Nage sans bruit, que la vague même t'ignore
    Gage les fruits de tes ordinaires débords
    Une rythmique rogne éructe à son taquet
    Il ne sera pas dit qu'elle fut sans objet
    Nomme-la dans un fin et liquoreux murmure
    Elle viendra, sanguine au ponant, l'épissure
     
    Vieille branche
    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK