laforgue
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malassila
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adada
Quand on allait chez Dadaà la sortie du cours de champ'on entrait avec, au brasqui son mignon et qui sa vampeLui, c'est le N'importe Quoiporté aux frontières du sensles yeux nus au bout des doigtsla Paix seule pour exigenceJ'ai pris le parti de Là!pour me présenter au tableauau galop sur mon dadaau vent ma cape de ZéroPierre m'a donné le Lapour que nos âges reverdissentJ'entends encor sous mes pascomme les cailloux, Cadou, glissentTrois Jules sonnaient le glasd'affres par trop académiquesDepuis, j'aime jouer à chatsur les poteaux télégraphiquesAu sortir de chez Dadale regard troublé d'omeletteles mille bras de Shivachatouillaient l'envers de nos têtesNos costumes d'apparatfaits de gravures à l'eau forteconfiés à quelque sofanous restait à baiser La Mortetiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#233 -
1000ème note
Emotion, amis de passage sur cet espace, voici la millième note publiée depuis son ouverture, il y a de ça - fiou !... déjà !
Les Impromptus Littéraires sont à l'honneur, dans ce millésime, auxquels je dois un vital soutien, pour la fraîcheur de l'accueil qu'ils me réservent sur leur site d'écriture ludique.
J'adresse un sourire cordial aux plus fidèles lecteurs et lectrices de 'pavupapri, poLétiquement connexe'; vos commentaires et vos regards me sont précieux.
Aux 1 296 "visiteurs uniques" de cet espace poLétique, merci !
Fidèlement vôtre,
tiniak--------------------------------1000ème--------------------------------
RUE L.
C'est la rue des pianos du dimanche, des orgues
des arbres vus d'en haut, de la fonte à leurs pieds
des lieux où se monnaient des élans de pitié
et des petits mourrons qui ouinent, pis que morgueTout du long, des ébats se veulent fraternels
avec des célibats joyeux et partisans
qui s'entendent passer, la nuit, tonitruant
et laissent des oiseaux en feuillets de misselLà, cure n'ont ceux qui n'ont plus que l'aube à boire
ni le vieux pachyderme à leur fouiller les poches
et si le chenapan mérite une taloche
c'est qu'il s'est cru malin à faire des histoiresIci, dans un crachat, se résument cent fins
à ce mal, pas fâché que souvent on l'oublie
et qui tombe à vos pieds, bavant son homélie
mais n'ayant de projet - pas l'Autre ! que le sienC'est la rue des petites misères de mai
où le printemps s'en veut d'être déjà low tone
où les "oh !" du mois d'août ne trompent plus personne
et la lune punktue tous les calendriersDes façades se fendent d'un numéro bis
que d'aucuns manqueront pour être allés au trot
pressés de s'allouer la douceur d'un cuissot
que vanta tel julot pour déniaiser tel filsAu sommet de la rue se domine le bourg
ses joies, ses vilénies, venelles dépotoirs
sages hypocrisies rangées dans les tiroirs
et, leur mouchoir dessus, monogames amoursC'est la rue ! C'est la rue qui râle son point d'orgue
dans le ventre meurtri du vent sur les faîtières
C'est la rue des amis aux noms pavés d'hiers
qui l'ont rebaptisée, cette nuit, Rue Laforguetiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#168(tiki#167 est une prose exclusivement publiée sur le site des Impromptus Littréraires, pour le thème "Vingt ans après")
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hommages
PAUVRE MERCURE
(à Laforgue)
Non, pas dimanche, je vous prie
pas dimanche, merci !Ça va, j'en ai des pianos dans la tête
ma tête comme une girouette
avec le nord en moins - trop loin,
et puis trop gris, et puis trop froid,
pas bon pour moi et mes myriades
de machins minuscul’s et malades.Lundi ?
...vous êtes occupée,
tant pis.Voulez-vous que nous disions Mercure ?
Allons, allons, joli poison...
Laissons-nous tenter l'aventure.J'aurai des ailes à mes pieds d' nez
ainsi, pour sûr, me reconnaîtrez
à mon visage pâle, aussi
- c'que c'est qu'être mâl' par temps gris !Passez, passants, vos routes obscures...
Je vous dis que j'attends l'aventure
et que n'en sachant le nom ni la mère,
je veux, mon neveu, que je l'espère !Oh, les mères !
tagada tsoin tsoin
tous cors dehors
dès le matin
Oh, les vilaines
- qui me gâcheraient la semaine !
avec elles, de l'art
... bon, mais de la manièr' donc !Ça ! j'entends des alleluias...
Est-ce que soyez déjà là ?
Je ne vous y vois pas !Vous n'auriez pas cette farine
à votre cou de gourgandine.
Vous ne coifferiez pas si haut
de si belliqueux oripeaux.Je vous voyais Cybèle
pas de ces robes isabelle !
Je vous rêvais Hermione
pas de ces sinistres dragonnes !Ah, dites-moi, dites
dites-moi tout...
Mais dites-moi que ce n'est pas vous !Ça ! j'entends des Væ soli
C'est-y qu'on s'rait déjà Ce Dimanche ?
Ah, non merci.Au clocher sonne un conciliabule
(je vais me faire appeler Jules).Alors adieu mon aventure
(puisque vous préférez l'Arthur).tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Ludger Larose, La leçon de piano.________________________________
DANS LA MAISON DE PIERRE
(à Reverdy)
Dans la maison bien élevée de Pierre
le vent
entre ses rochers blancs
titille un feu qui pleure et se fend
d'un souvenir passantDessus, l'horizon est assis
il médite
de tout son poids sur l'ardoise du toit
de tout son poids mort
loin des trottoirs corridors
où nul visage, aucun nom ne séjournent
il évite
le vol triangulaire d’une flèche criarde
et tous ces mots attendus qu’on ajourne
cependant qu'on bavardeSous sa maison, les maisons qui s'oublient
Les saisons froides sans aucun bruit
Leurs ombres roulent de lourds tapis
sur les cadavres des lampes éteintes
Tous les enfants n'y sont qu'une plainte
sourde
et morne
et jugée gourde par les yeux borgnesUn arbre
lavant au ciel ses pas de marbreEt, juste à coté, la rue qui tremble des pieds
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Joan Miró