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poésié - Page 99

  • présupposés

    J'aurai vu des maisons s'affaler sur le ventre
    au point que rien n'y entre plus des anciens courants d'air
    que le soupir au flux saturé de poussières
    de qui vient à souffler dessus
    parmi les intrus volontaires
    acharnés à en restaurer
    - fût-ce à seule fin d'inventaire,
    le prestige qui prévalut
    à leur charme, naguère

    J'aurai tendu l'oreille aux orgues sidérales
    et leur verve orchestrale aux cycles chaotiques
    sur les mers en sommeil, vides palais antiques
    avec, aux plafonds mis à mal,
    le désastre des céramiques
    où ne se peut plus déchiffrer
    de l'ample partition lyrique
    toute la puissance animale
    dans le concert mythique

    J'aurai flairé le sang des virulents carnages
    qui fondent sur les âges sourds aux avertissements
    que leur donne à connaître le rêve béant
    où s'est engouffré tout de l'être
    et tout de l'être en résultant
    qu'une intuition de la beauté
    exonérée du cours de temps
    s'offre et se refuse à paraître
    autre que librement

    J'aurai caressé l'or des fortes alchimies
    qui décantent les fruits des corps ivres de fulgurance
    quand désir et amour disputent la balance
    et se découvrent au détour
    d'une soudaine et vive danse
    parvenue à en allier
    dans un vertige de jouissances
    la brutalité, le velours
    par égale incidence

    J'aurai pris à mon compte une saveur de l'ombre
    où s'amoindrit le nombre de passes jusqu'à sa rive
    et la fraîcheur du temps brunit comme l'olive
    où je déguste mon content
    économisant ma salive
    en ayant à cœur de conter
    mes contemplations électives
    à ce lot d'arbres bien vivants
    plutôt qu'à la solive

    Pour la ruine d'un siècle
    à nouveau le spectacle

    À l'œuvre magicienne
    l'écho des profondeurs

    À l'homme et sa folie
    l'essence des profondeurs

    Aux impétueux élans
    l'amour en élixir

    Pour finir en beauté
    la poésie encore

    ça, c'est plié !
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • arrêt : fléchir

     

    dare press the button

    N'espère pas comprendre, à suivre du regard
    le trajet lumineux des trop rapides phares
    que sont les météores

    Un présage de mort dans une pluie de cendre
    voici tout leur message, à lire ou à entendre
    au revers de nos jours

    Comme tout est fini des étoiles qui brillent
    qu'importe que vacille à nouveau l'autre face
    le ciel est un menteur où les rêves s'effacent
    demeure l'aujourd'hui
    lenteur, lueur et nuit

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Sandwich

    Milord, dis-moi si je me trompe :
    ...tout ce bleu sur le gris vert du monde
    ...il me semble que c'est justement ça, la guerre
    Ah, rêverie féconde ! Ah, mystère !
    tiens, j'en resterais là, pour moi - si je pouvais
    mais il me faut compter sur chacun de mes doigts
    ...cette tranche
    ...cette feuille
    pour le jambon-salade où je fais mon cercueil
    (la salade, j'en ai ; je ferai le jambon)
    Ah, rêverie féconde ! Ah, passion !
    Ah, mystère des contemplations...

    Encore une tranche ?
    Brisons là, galéjade !

    Il manque un cornichon à mon jambon-salade

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    tiniak - ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    La 800ème !

  • arpège

    Quel est ce feu
    qui ronge mes yeux
    réchappés d'un songe incendiaire ?
    Est-ce à la traîne
    une autre rengaine
    qui peine sous le réverbère ?

    Ce que je laisse
    de notre jeunesse
    en fermant la porte après moi
    qu'en gardes-tu
    je ne le sais plus
    qu'au souvenir cru de ta voix

    Que ne s'émeuvent
    des saules qui pleuvent
    les doigts tenant pour impossible
    aucun retour
    malgré ses détours
    sur le fleuve au cours impassible

    Ce que je quitte
    cependant m'habite
    où que je t'abrite, mon sang
    Quoi qui s'agrège
    en amas de neige
    demeure l'arpège fondant

     

    CRANE_F.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • du rail

    par là

    Le Ventoux
    et dessous
    les Dentelles de Montmirail
    encore à vue depuis le rail
    avant que les aient avalés
    le fleuve Rhône et sa vallée

    À quoi bon feindre et contenir
    tout ce que mon cœur veut en dire
    La douleur me met à genou
    Une lave brûle mes joues
    Ma peau se déroule à mes pieds
    Une vie entière à crier
    me ronge la chair jusqu'à l'os
    Vos enfers seront moins atroces
    dès que je m'y serai rendu
    l'esprit et le regard perdus
    pour les deux anges
    dont les rires lointains me mangent

    Mes mains qui reposent n'osent
    rien de plus qu'autre chose

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK