Ah, l'ennui allant
nuit
à l'ennuitement, dis
L'âme hors du jour
battant ses tambours
s'aime davantage bohème
que prise d'amour
à tirer sa flemme
et sucer des glaces la crème
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Ah, l'ennui allant
nuit
à l'ennuitement, dis
L'âme hors du jour
battant ses tambours
s'aime davantage bohème
que prise d'amour
à tirer sa flemme
et sucer des glaces la crème
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Je prends tout et je retiens d'eux - enfer !
la foire à la rescousse
des affolements pécuniaires
Mon cArnet s'en émousse et - t'en fich' mon billet,
le front grave des frontispices
voudra bientôt le mettre au supplice
et combien ! et comment !
Chaque mot vaudra bien son pesant d'artifices
Ô Quatorze Juillet !
Au cours de l'exercice, il sera mesuré
combien valeur attente au nombre des âm'nées
Que tous les dividendes
soient dûment reversés à ceux qui y prétendent
(bien avisé l'auteur sachant mettre en veilleuse, alors
de sa fibre verbeuse le secret or)
De l'écrit, l'économe
y verra le rachat potable des "pense homme"
"songe un peu"
"sais-tu que cet ennui peut-être fructueux ?"
quand, aux et cætera
seront sacrifiés les artistes fatras
Des économies d'écriture
l'On gagnera le temps de lasser ses chaussures
aux allers et retours quotidiens et bravasses
que recommande aux biens l'Ordre de l'Efficace
Œuvrez, ministres parapluies !
Retournerez à vos baleines
la peau pleine de collagènes;
tendues, vos sinistres envies
sauront comment faire vos lies
pour la semaine
(bien avisé le sot - enfer !
mettant par devers lui, couvert
le Verbe sous le coup d'arrêt du secret taire)
On entendra, c'est décidé
comme vous nous haut-parlerez
en long, en large et à travers
nos rues de cités populaires:
Allégoriques salves
songeuses métaphores
Ah, ça !
Vous coucherez dehors
avec la pute slave et son charivari
...deinde philosophari
Moi, si je gâche ma salive
c'est qu'elle est déjà maladive
Quant à l'encre
voyez dans votre dos ce qu'en ont fait les cancres !
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Méchant songe, tu me ressembles
exsangue dans les bras du père
au chant des aulnes et des trembles
par la lande crépusculaire
Cette lueur au loin qui brûle
je la vois, juché sur mon arbre
mais c'est un autre crépuscule
qui m'ouvre sa porte de marbre
Comme toi, j'attendais que vienne
Anne, Ma Sœur Anne au regard
porté aux confins de la plaine
notre fraternel étendard
Car c'est par le choix de la terre
au terme écrit sans indulgence
que la mort et non la misère
forge le songe à l'évidence
Je n'aurai pas d'humilité
de pudeur, ni de peur aucune
au moment de laisser passer
ma vie dans un rayon de lune
Je les aurai données déjà
en pâture à d'autres ressources;
que l'enfant marchant dans mes pas
relance et poursuive la course
tiniak - mes chanSonges
© 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#83.
précédente participation, par ici - tiki#82.
(thème : A la place du loup)
Au val perdu
foin d'Élysées
l'écheveau n'y est plus auprès
Adieu métiers, bures et Parques !
Ovale n'est plus
des Arts, Monique
le flux solidaire et mythique
d'où les règnes académiques ou monarques
piédestant tour à tour Mireille ou Jeanne d'Arc
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
L'ombre de la forêt s'est jetée dans le ciel
pour en atténuer le regard insistant
que cet œil sale et borgne et tout croûté de sel
cesse d'intimider les bras de ses géants
Moi, dans cette trouée, je sais ce qui m'aspire
délesté de l'aplomb des charges familières
dont je laisse bailler sur l'herbe qui transpire
le contour élimé des trop fines lanières :
Je voudrais que se jouent à m'éloigner du sol
une feuille après l'autre au gré d'un vent léger
les capricieux tracés d'anarchiques envols
pour le précieux vertige d'être et l'oublier
Je pourrais croire un peu aux légendes païennes
attachées à peupler d'animales furies
les trompeuses lueurs que le chaos promène
en donnant à leurs morts apparence de vie
Sinon, pourquoi lever vers les cieux nos regards
cherchant obstinément de ceux qui ne sont plus
un signe, un mouvement, un rêve, un avatar
quand ils sont dispersés, quand nous marchons dessus ?
Je me hurle en ton nom, feignant que tu m'entendes
et me chante le tien pour que vibrent encore
les cordes et les bois que leurs syllabes tendent
sur le bourdon têtu d'un monde qui t'ignore
Les bras de la forêt contiennent cet élan
qui me vient à l'idée par excès d'hydromel;
je me charge à nouveau du bagage pesant
de mon nom qui chemine, atavique et mortel.
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : © Gaëna da Sylva, "De l'ombre à la lumière..."