Lever le nez au ciel et se sentir chez soi
où Castor et Pollux tiennent à bout de bras
(passez-moi un gourdin, j'ai l'âme cro-magnonne !)
et puis rire au tonnerre – euh, qui tonne ?
qui pique sa colère et donne de la voix
Écouter qui chantonne ailleurs – une autre voie ?
dans le bois qui sommeille
quand, sur la route vieille où s'enroulent les vents
les talons des enfants rangés pour la bataille
n'attendaient que ce signe et maintenant s'égaillent
par les prés, les ruelles
et toute autre échappée où se la tailler belle
en hurlant
aux étoiles :
« Éhan batoa vouaaaleu »
Donner à un caillou l'élan qui lui manquait
la hanche sous le coude en cassant le poignet
ou d'un savant brossé de la pointe extérieure
du pied
- qu'on n'avait pas voulu aussi endimanché
ce matin, au moment de partir
quand la viande eut fini de rôtir
pile à l'heure
pour gagner l'autoroute avant les emmerdeurs
et rejoindre les cousins germains sous le pont
enjambant le ruisseau qui borde leur maison
pour le décompte à la loyale, en moyenne
de nos joutes dominicales – en Mayenne...
et ça flique et ça floque et ça ratatataque
les recommandations que les vieux nous matraquent
« Pas possible !
Vous en êtes encore à ce stade ?! »
s'indignait haut et fort un ancien camarade
qui me croisait hier au sortir d'un endroit
où la paille et la poutre emportent les émois
d'une foule aux couleurs dûment incompatibles
(qui se prennent de fait également pour cibles)
« Euh, ben oui » ai-je donc répondu
comptant que ça suffise et qu'on n'en parle plus
« Eh ben, c'est du joli, à votre âge »
Je le remerciai du chaleureux message
et lui donnai congé prétextant quelque urgence
- m'attendais-tu, peut-être pour une danse ?
Tu penses ! Pour sûr !
Tu venais de t'offrir de nouvelles chaussures
tiniak - totalités mineures
© 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK