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poésié - Page 159

  • comme est dit

    rideau

    A main gauche, l'histoire un livre ouvert
    du soleil plein le dos à même la peau
    sous un flot de lanières
    rivières lancées au galop
    entrelacées sur l'échevaut de chair

    A main droite, la faible lumière
    d'un loupiot

    Et au milieu, la mer
    rideau

    J'applaudis des yeux des lèvres des oreilles
    ce moment précieux, cet éveil
    une pièce de choix : allégresse, éloquence
    une perle de foi tendue dans le silence
    jusqu'au bout de la langue
    soupirs, murmures et ce peu de harangue
    à prendre tout de go

    J'approche les comédiens
    pour les connaître bien
    ils passent près de moi

    J'ai le talon haut du jabot
    la hanche blanche et généreuse
    J'ai le nez fin, le verbe haut
    et ses humeurs batailleuses
    J'ai le regard perdu d'avance
    à voir des anges, obstinément
    J'ai dans le geste une élégance
    et son naturel charmant

    Passée la porte des artistes, après le corridor
    un carré lumineux scintille auprès du monde mort
    alors, on se serre, on se presse
    on fait corps dans l'indifférence
    avec dans le regard inscrit en lettres d'or
    la chance

    Voici en pied la dithyrambe
    aux armes trempées de sueurs
    déclamée par-dessus la jambe
    avec bonheur

    Voici la fête des voix claires
    et des sourires résolus
    à jouer l'été en plein hiver
    sur l'avenue

    Voici le comptoir familier
    et des tournées la valse ronde ;
    l'heure est venue de célébrer
    le plus beau des métiers du monde.

     

    tsi hi

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tiki#45
    pour le thème hebdomadaire des Impromptus Littéraires

  • si renaissance il y a

    bon, tu viens, oui ?

    Les mains sur ton souvenir
    je me regarde l'intérieur
    éprouver de nos plaisirs
    l'inaltérable fraîcheur

    D'entre les parfums s'affinent
    l'âpre boisé de l'olivier
    le doux muscat de la cyprine
    le pavot dans la suée

    Une musique s'anime
    au moindre soupir déclinant
    l'harmonie des orgues intimes
    dont mon désir est friand

    Noix sombre dans le regard
    tu as su me percer à jour
    mieux que le tain de ces vantards
    ne sait me faire la cour

    Touchante fébrilité
    tes doigts partis à l'aventure
    s'en retournent plus étonnés
    patrouiller ta chevelure

    Saveur d'un pleur impromptu
    surgi dans le pli d'une lame
    mordillant sa lippe repue
    goutte un reste de nos âmes

    Dans le content de mes sens
    j'ai l'intuition d'un nouveau rêve
    où des amours la renaissance
    arpente déjà la grève

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • excédent de bagage

    (Question de paix sur le départ)

    glop ? pas glop ?

    Quel souvenir garder
    sans jamais soupirer que d'aise et d'indulgence
    quand viendront m'assaillir
    des nostalgies larvées toutes les remontrances ?

    Pour un pas chassant l'autre
    quelle empreinte laissée sur un sol impassible
    à l'instant dévolu
    saura mieux raconter mes joies inextinguibles ?

    Quel visage aura pris
    le soin de revêtir ma vision, la dernière
    d'entre ceux que j'ai fui
    ceux qui hantent encore un jour plus éphémère ?

    Et puisqu'il faut partir
    à quoi bon s'encombrer de tout ce paquetage ?
    J'ai l'intuition que nue
    s'offre la vérité à l'heure du voyage.

    Qu'est-ce donc qu'être sage ?

    Est-ce la légèreté
    de savoir se priver d'excédent de bagage ?

    Pourquoi tout ce verbiage ?
    Je n'ai pas de ticket.

    Restons-nous sur la plage ?
    Irons-nous nous baigner ?
    Qui sait ?

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • impropre exil

    (manifeste poLétique)
    autoportrait

    Ton exil est le mien, poésie vive en rêve
    sur les flots incertains charriant l'humilité
    dont ne sont pas nourries ni les âmes bien nées
    ni les peaux de chagrin pour qui l'aube est trop brève,
    nous voguons vent debout l'un vers l'autre portés

    Idiot celui qui croit - comme on croit un Jésus
    car l'aimer nous ferait une toute autre histoire !
    en l'exil volontaire, œuvre libératoire
    d'un génie supposé en connaître l'issue ;
    nous couchons sous le pont des frères à peau noire

    La prison, c'est l'idée aux forces surhumaines
    (l'espoir d'en réchapper en insulte la grâce)
    le séjour y est doux quand on sait la menace
    qui mange tous les corps et dehors se déchaîne ;
    nous y purgeons le temps que notre âme s'efface

    Pourtant nous la quittons quand nous prend le désir
    d'aller voir les ailleurs qui nous viennent en songe
    espaces infinis que le verbe prolonge
    en y faisant rimer le meilleur et le pire ;
    nous nous retrouvons là, affranchis du mensonge

    Mais les cailloux jetés à la crête des vagues
    forment bientôt les murs qui vont nous contenir
    chacun dans sa cellule à pousser des soupirs
    dessinant à la craie une raie pastenague
    ou sifflant dans le vent la nuit qui doit venir.

    Aussi vivant qu'il soit le rêve meurt un peu
    quand nous fermons les yeux sujets à nos effrois ;
    aussi bien ferons-nous malgré l'heure et le froid
    de veiller avec joie son objet merveilleux

    Et nous irons chanter sous le grand cacatois
    enviant d'un géant les plongeons gracieux
    triomphe d'innocence entre ciel et flot bleus.

    ouééééé, elle est bwooOonne !
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • ris marin

    whirlwindLéger ris (singulier)

    le souffle du marin
    chante un silence plein
    de mon plaint, ma sirène

    et cette vague amène
    d'une rive lointaine
    ta lente mélodie

    dans un soupçon de pluie
    les embruns qui s'enfuient
    un pleur s'est égaré

    il n'ira pas goutter
    sur le sable mouillé
    mais dans un pli du ciel

    une danse nouvelle
    ourle sa ribambelle
    et le prend par la main

    au souffle léger du marin

    pom polom pom pom
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tiki#44
    texte paru sur le site des Impromptus Littéraires