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poésié - Page 155

  • substantifs (stu)

    Sort :
     A la tablée du homard
     ayant copieusement soupé
     un vieux hareng goguenard
     entreprit de se vanter
     prétendant à l’assemblée
     qu’il était en son pouvoir
     quand tous étaient bien repus
     de se fendre d’une poire
     sur sa soupe à la tortue
     ce qu’il fit sans même choir
     du moins tant qu’il fut dedans
     sitôt dehors, dans le noir
     il en fut tout autrement :

     Rétamé sur le trottoir
     entraîné par son ventru
     il pesta contre le sort
     mais malgré tous ses efforts
     il ne se releva plus.

     Au matin du lendemain
     on le trouva dans la rue
     moitié mangé par les chiens
     moitié baignant dans son jus
     saisi dans sa puanteur. 

     On n’attendit pas une heure
     pour le jeter au rebut
     il n’est pas de pire odeur
     quand le saur sue la tortue !
    ; ce destin que l’on rejette sur l’autre en comptant améliorer le sien.
    - Oui, ce monde est bien plat ; quant à l'autre, sornettes. / Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort, / Et pour tuer le temps, en attendant la mort, / Je fume au nez des dieux de fines cigarettes [Jules Laforgue].

    Temps* :
     j'arrive au port - tic déposant laisse - tac je fais cinq pas - tic déjà tu m'as - tac tout couvert des - tic baisers doux et lents qui me manquaient tant

     j'peux bien t'le dire : le temps peut mourir ! –extrait
    ; l’espace d’un instant durant lequel l’univers a créé l’homme pour avoir, ne fût-ce qu’un moment, conscience de lui-même.
    - Et comment voudriez-vous que l'on passât son temps / Je pense à quelqu'autre paysage / Un ami oublié me montre son visage / Un lieu obscur / Un ciel déteint [Pierre Reverdy].


    Univers :
     Sel des larmes venues aux yeux stupéfaits
     mues par la force d’un regard entier
     élan qui ne souffre aucun rempart

     Œil fier
     proclamant l’univers
     ayant besoin d’espace

     Ecartez-vous maisons, forêts !
     Madame, Monsieur, s’il-vous-plaît
     Bougez-vous, allons, faites place !

     Ainsi portons-nous au loin
     - au plus loin que d’aussi loin,
     notre regard plein de grâce
    ; tout un monde en un rien de temps.
    - Je regrette les temps où la sève du monde, / L’eau du fleuve, le sang rose des arbres verts / Dans les veines de Pan mettaient un univers ! [Arthur Rimbaud].

    miro-joan-singing-fish-2104880.jpg
    Miró : Singing Fish

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • substantifs (xyz)

    [x]

    ...

    [y]

    ...

    Zen :
     Le zen a jeté
     vers le sommet zénithal
     son nez à disette
    ; aspiration orientale pouvant tenir lieu d’inhalation spirituelle.
    - Une seule fleur, une seule pierre - c'est le zen [André Malraux].

    meditation.gif

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • L'ombre, elle...

    ombre.jpg

    Elle a parfois tant de bras que les bras m'en tombent
    Elle est aussi petits pois sous un chapeau vert
    Elle a fondu sous le toit d'un chagrin d'hiver
    et dort sous le marbre froid qui couvre les tombes

    Elle est soeur de cet émoi que l'on nomme peur
    Elle inquiète le prélat, un enfant qui pleure
    Elle est ce qu'il adviendra des joies les plus douces
    et son terme emportera l'un et l'autre, tous

    Elle est complice déjà des échappatoires
    Elle sait bien où les gars se trouvent le soir
    Elle avance pas à pas et sans réfléchir
    que des portraits que dada signerait sans rire

    L'ombre, elle
    s'ignore sous le ciel.

    Elle est tapis dans le bois, banc contre le mur
    Elle est abri pour le rat comme le murmure
    Elle est l'arc sous le sein droit que ta main libère
    et son toucher délicat me radoucit l'air

    Elle mène guérilla parmi les ruelles
    Elle y brise tout l'éclat de nos francs midis
    Elle enveloppe le drap, caresse de nuit
    et lui, rapporte tout bas nos joutes fidèles

    L'ombre, elle
    n'en dira rien au ciel.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (à paraître dans l'abécédaire poLétique)

    source de l'illustration : par ici [Crédit photo, Bart Kootstra]

  • hippothèse

    Hippopotame2.jpg

    Sur le fleuve un hippopotame
    évolue dans son élément
    plus aisément que vous, madame
    auprès de votre amant

     Il est Américain, madame,
     quand vous êtes Française
     et ne quitte sa chaise
     que pour voler votre âme

     Il ignore que son base-ball
     lui vient de notre thèque
     et croit que les Aztèques
     ont envahi la Gaule

     Je vois que vous l’aimez, madame
     pour ce qu’il vous délivre
     de ces mots de vos livres
     la puissance des flammes

     Lors - vous y revenez toujours,
     la bibliothèque est
     où vous hypothéquez
     d’autres folles amours

    Près du fleuve l’hippopotame
    s’ébroue et marche pesamment
    que n’êtes vous tentée, madame
    d’en faire autant ?

    don't believe the hype!


    (à paraître dans l'abécédaire poLétique)

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • chaud effroi

    N'ayant pas autre chose à faire
    - ayant déjà tué le temps,
    Va_MIX53.JPGje te regarde l'aire
    belle carne dont se répand
    toute la haute atmosphère
    et je claque des dents

    C'est que tu es froide au-dehors
    tellement plus au demeurant
    que tu ne l'es vraiment dedans
    - et ce, par quel mystère encore ?

    Ah, c'est vrai, tu me l'avais dit
    - comme ça, j'étais prévenu,
    mais à l'instant m'est apparu
    tout de ta complexe alchimie

    C'est donc ainsi que te composent
    - contradictoires éléments,
    et des hivers le linge blanc
    et les rouges feu de la rose

    Sous le pli mongol de ton œil
    l'or en fusion de ton regard
    semble m'inviter sur le tard
    à te raboter le cercueil

    Puis tu me prends d'une main fraîche
    et je brûle de bout en bout
    le couperet au ras du cou
    au moindre mouvement revêche

    Ailleurs, le givre d'un sourire
    obture l'élan d'un discours
    pourtant je te parlais d'amour
    mais tu y percevais le pire

    Et j’entends tous les chants muets
    moucher la flamme des bougies
    d'un poignant désir éconduit
    quand l'orchestration y était

    Voilà, j'ai pris ton courant d'aire
    et cet automne où l'été fume
    je pars avec un mauvais rhume
    et je sais qu'il gèle en enfer.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK