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automne - Page 2

  • Des flores, guéris donc !

    Me suis allongé là, sur la mousse anonyme
    moelleuse comme un cœur (ou sa bouche éponyme)
    avec un pli du soir dans le linge des ormes
    où je rêvais le nom de ma prochaine forme

    Il a plu sur mon dos les frissons lumineux
    arrachés aux grands cieux par ses ongles vengeurs
    une invisible humeur, éprise de mes yeux
    d'accord avec mon âme, au rire baladeur

    Calme, une chanson née d'un souffle rassagi
    murmura des ennuis l'orage passager
    sur un mode mineur à quoi j'abandonnais
    la dernière curée qui m'aura bien nourri

    Rendu à l'évidence allongée près de moi
    je lui ai pris le bras comme au bal on s’appelle
    ou, finie la semaine, on se promène au bois
    des embruns dans la voix pour faire un brin de zèle

    Oubliés les grands cieux (le ciel à son barnum
    avec ses chauds, ses froids, sur la carne des hommes)
    je me suis réfugié en douce compagnie
    fébrile... virginale ?

    Bacillaires orgies, gavons-nous de sang frais
    Parcourons le séjour sans craindre son loyer
    Désordres saisonniers, à nos hémophilies
    d'avides carnavals !

    Il y a de la place, où bien s’organiser
    des alcôves spongieux bordés de rouges fleuves
    de la chair amollie qu’enfin je m’y abreuve
    en son Café de Flore aux guéridons cirés

    Eh ! Qui m'a reconnu ? Qui a donné l'alarme ?
    À peine si j'ai pu... voici qu'on me désarme !
    Qui me juge, m'assaille avec force dédain ?
    Horreur, la médecine ! Au diable, ses vaccins !

    santéNon, mais quelle ironie… !

    Saloperie de science ! Ah, pleure, maladie !

     

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#170
     

  • 1000ème note

    711714632.JPGEmotion, amis de passage sur cet espace, voici la millième note publiée depuis son ouverture, il y a de ça - fiou !... déjà !

    Les Impromptus Littéraires sont à l'honneur, dans ce millésime, auxquels je dois un vital soutien, pour la fraîcheur de l'accueil qu'ils me réservent sur leur site d'écriture ludique.

    J'adresse un sourire cordial aux plus fidèles lecteurs et lectrices de 'pavupapri, poLétiquement connexe'; vos commentaires et vos regards me sont précieux.

    Aux 1 296 "visiteurs uniques" de cet espace poLétique, merci !

    Fidèlement vôtre,
    tiniak

     

    --------------------------------1000ème--------------------------------

     

    RUE L.


    C'est la rue des pianos du dimanche, des orgues
    des arbres vus d'en haut, de la fonte à leurs pieds
    des lieux où se monnaient des élans de pitié
    et des petits mourrons qui ouinent, pis que morgue

    Tout du long, des ébats se veulent fraternels
    avec des célibats joyeux et partisans
    qui s'entendent passer, la nuit, tonitruant
    et laissent des oiseaux en feuillets de missel

    Là, cure n'ont ceux qui n'ont plus que l'aube à boire
    ni le vieux pachyderme à leur fouiller les poches
    et si le chenapan mérite une taloche
    c'est qu'il s'est cru malin à faire des histoires

    Ici, dans un crachat, se résument cent fins
    à ce mal, pas fâché que souvent on l'oublie
    et qui tombe à vos pieds, bavant son homélie
    mais n'ayant de projet - pas l'Autre ! que le sien

    C'est la rue des petites misères de mai
    où le printemps s'en veut d'être déjà low tone
    où les "oh !" du mois d'août ne trompent plus personne
    et la lune punktue tous les calendriers

    Des façades se fendent d'un numéro bis
    que d'aucuns manqueront pour être allés au trot
    pressés de s'allouer la douceur d'un cuissot
    que vanta tel julot pour déniaiser tel fils

    Au sommet de la rue se domine le bourg
    ses joies, ses vilénies, venelles dépotoirs
    sages hypocrisies rangées dans les tiroirs
    et, leur mouchoir dessus, monogames amours

    C'est la rue ! C'est la rue qui râle son point d'orgue
    dans le ventre meurtri du vent sur les faîtières
    C'est la rue des amis aux noms pavés d'hiers
    qui l'ont rebaptisée, cette nuit, Rue Laforgue

     

    Caillebotte

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#168

     

     

    (tiki#167 est une prose exclusivement publiée sur le site des Impromptus Littréraires, pour le thème "Vingt ans après")

     

     

  • Un jour de pluie sans nom

    Voici que tombe un nom, à nouveau, sur le sol
    de ma poche trouée ou d'un trop long envol
    J'en connais la musique; où reste son visage ?
    J'allais marcher dessus, mais je l'ai contourné
    Il avait beaucoup plu, il pleuvait davantage
    et j'avais de parures neuves pieds chaussés
    Je m'arrête un moment devant ce nom qui flotte
    dans la flaque où trempaient des feuilles déjà mortes
    Il perd de sa superbe et ses lettres s'étalent
    ou se font bombarder par la pluie qui redouble
    Le temps de respirer, la flaque est plus que trouble
    et fredonne ma bouche un nom moins abyssal

    poésie,anonymat,mémoire,automne,superbe,boisset



    iniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ...ce qu'à l'automne, craie

    Sa charge grisonnant au-delà des ardoises
    l'orage vient frapper les demeures trop sûres
    d'elles, de leur valeur et des investitures
    dont veulent se targuer les comédies bourgeoises

    Sur les fronts étonnés, ça va goutter, bientôt
    un jus mêlé de craie par les cheveux en ruine
    Ça tombe ! à coups d'averse et de frigide bruine
    à tout catastropher de nos jours blonds et chauds

    Navrée, l'épaule nue se couvre d'une laine
    Sous les pas empressés, l'ombre se porte pâle
    Le rhume prend son pied aux sandales troyennes

    Des véhicules glisse un écho littoral
    À l'abri du rideau, la fenêtre est en peine
    Automne s'est chargé de miner le moral 

     

    Elle a bon dos, la Troyenne !

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    - juillet 2012 -

  • L'automne, en pire

    arb_automne_056.gifAutomne... éminemment !
    Ton miroir froissé d'or
    arrache à la terre l'effort
    d'un sanglot vers le ciel
    tyran de gris, de blancs
    et jusqu'à la saison nouvelle
    géant
    couché sur les champs engourdis

    Automne ! Automne ! Automne !
    Suffit !

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#129