Perdure, fièvre
Je te garde un pli de ma lèvre
En retour, attise mon front
qu'enfume, brume, un horizon
de rêves
prenant place pour la relève
au plus fort du conflit ouvert
entre les sillons de la terre
et les tranchées de feu coulant
les quotidiens épanchements
du désastre
intimant selon l'ordre établi au cadastre
le prompt repli sur leurs arrières
des laborieux faits accomplis
ou la charge à nouveau des tâches ménagères;
Fi !
Tristes pieds glacés, mon sang bout !
Frugalités de geste, au clou !
Ai mis en mode automatique
mes réfutations tectoniques
Fébrilité, duvet de songes
étire ma carne à rallonge
sur la table
des seules fraternités vraiment soutenables
discrètes comme virulentes
mais de fidélité constante
bonifiant au cours des années
leur saveur liquoreuse et leur goût charpenté
Hémorragiques rituels
Plaies saignées à même le ciel
préconisées, matin et soir
par des praticiens de comptoir...
Buvez, car ceci est mon sens
Puis courez, border aux céans
vos cafards
en prenant soin, de loin en loin
de leur conter vos cauchemars
Je brûle ! Je brûle ! Je tiens
un bon Quat'cent-cinquante-et-un !!
Et m'en vais, pip'lette à la main
prendre une bonne douche orange
et, s'y devant, écrire un mot
(chose promise !)
à mon étrange ami Pierre, haut
sur sa chemise :
« T'inquète pour ta Colombine...
Elle fume chez la voisine
un arrivage de pavots; qui ça dérange ?
C'est pas la fin des haricots ! »
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#136
Illustration photographesque : © ernesto timor
(Ah non, mais si ! Allez-y voir, hein)