Un cornet pleure ses pistons
sur le dernier de mes vestons
Et je n'ai rien pour essuyer
ces larmes qu'il vient appuyer
sur ma poitrine
Pas moyen que je me débine
Il m'a choisi pour déversoir
de son improbable foutoir
Il pleure ; il se mouche et il chante
(vous voudriez que ça m'enchante ?
gagné !)
Nom d'un violon désaccordé
Je vibre !
invoque le prochain félibre
au passage d'un coup de vent
survenu opportunément
m'astiquer l'âme - pis que cuivre !
Aussi, j'ouvre mon pavillon
et - ne sachant pas l'hélicon,
je sors
le meilleur de moi-même par le cor
Oui, bon ! et tant pis pour la veste
J'avais à coeur de faire un geste
pour le souffreteux moribond
dont s'écaillait le vieux laiton
comme le cheveu du barbon
Ni une, ni deux : je l'embouche
(suis pas d'un naturel farouche)
- le bugle !
sans m'inquiéter de ses remugles
résonne
Et - que l'harmonie me pardonne,
je couaque
(aussi, j'étais un peu patraque)
Voilà-t-y pas qu'il part à rire !
(peut-être auriez-vous dit : barrir)
Il s'esclaffe comme l'enfant
qui voit à ses pieds le géant
tombé, déchu
par quelque mystère impromptu
l'entier du cul par-dessus tête
Jugez comme est simple la fête
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration, d'après Mario Mariotti et ses peintures sur mains
Illlustration sonore ? Bééh... root ?