icare
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Chut !
Jusqu'ici, ça va, mais je me demande où tombe la mer, ainsi, plus dense que la pluie, avec mon corps en parallèle, bercé par des étoiles froides la sourde ritournelle ?Je suis sorti, ce vendredide chez quelque fidèle amiIl m'avait jeté ce défi :« Prouve-moi que la terre est ronde,toi qui dis embrasser le monde »Jusqu'ici, ça va, mais ne devrais-je pas étouffer ? Comment puis-je encore respirer, dans ce qui est, à l'évidence, le cosmos où mes membres dansent ?J'ai marché (et j'allais bon train)de villes en lieux peu communsJ'ai rétorqué : « Bon, tu m'attends !Surveille mon ombre au ponant »Jusqu'ici, ça va, mais ça commence à chauffer dur ! Ma peau n'est plus que craquelures; et, sous mon crâne, ma cervelle bouillonne pis que tagliatelle !J'ai vu, sur la ligne océanepoindre l'astre aimé des profanesJ'ai embarqué tous mes organesdans une élémentaire lutteet puis, soudain, ce fut la chuteJusqu'ici, ça va... On est d'accord, hein ? mes atomes... Plus question de retour at home. Adieu, cirque de Galilée. Seuls règnent les cercles d'Icare et Prométhée.Pour toi, je n'ai pas de soucimon cher et si fidèle amicar le ponant te l'aura dit :« Tu avais raison, mais quel drame !pour la démonstration d'y sacrifier une âme ? »Jusqu'ici, ça va, mais taisons-nous !Le cercle est large aux cycliques atouts -
Icarion
Imprégné par l'oubli d'un fantôme de songe
un vertige me ronge
et le corps, et l'espritJe connais la partie
mais je ne puis simplement pas jeter l'éponge...Étant seul à jouer
(mon carnet tenant lieu d'un infantile hochet)
je prends mon quart d'inventaire au chemin de rondeAlas, poor Yorik...
Et non, ce pavé n'est pas fait de jaunes briquesMe voici convoqué en un céleste tribunal
pour un méfait fondamental« Avoue ! » m'intime une ample robe noire
(je ne plaidais qu'un mésespoir
et suis renvoyé dans mes cordes)
« Avoue ! Tu cherches la discorde ! »Mais non, Ménon, dis-leur !
J'ai volé le soleil pour n'en avoir plus peur« Foutaises !
Fournaise !
Voici notre sanction
sur notre intime conviction :
tu cherchais un chemin de gloire »Ménon, mais non ! Tu sais
quelle autre dimension, au fond, me motivaitSelon moi, toute messe dite
n'est qu'aventure sans inviteAllons, plaide !
Démontre que mon élévation n'est pas laide(Ménon retourne à sa caverne)
Ah, non ! Je ne mettrais pas mon drapeau en berne !
Ah, non, l'Ânon !
Je conchie des dieux les célestes illusions !Qu'on me condamne
mais pour la liberté de ma pensée profane
- actrice,
de trop hasardeuses propensions aux délices« C'est bon, t'es mort !
Pérore encore et c'est fini »
glousse au Magnitudo Parvi
une ombre ajoutée au décorUn bûcher se dresse; on m'y brûle
et, tandis que je fais des bulles
et, tandis que fondent mes yeux
je m'offre une ultime virgule:
« Le poète est voleur de feu »tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(pour un Impromptu Littéraire... et une elfe)