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icare

  • Chut !

    Jusqu'ici, ça va, mais je me demande où tombe la mer, ainsi, plus dense que la pluie, avec mon corps en parallèle, bercé par des étoiles froides la sourde ritournelle ?
     
    Je suis sorti, ce vendredi
    de chez quelque fidèle ami
    Il m'avait jeté ce défi :
    « Prouve-moi que la terre est ronde,
    toi qui dis embrasser le monde »
     
    Jusqu'ici, ça va, mais ne devrais-je pas étouffer ? Comment puis-je encore respirer, dans ce qui est, à l'évidence, le cosmos où mes membres dansent ?
     
    J'ai marché (et j'allais bon train)
    de villes en lieux peu communs
    J'ai rétorqué : « Bon, tu m'attends !
    Surveille mon ombre au ponant »
     
    Jusqu'ici, ça va, mais ça commence à chauffer dur ! Ma peau n'est plus que craquelures; et, sous mon crâne, ma cervelle bouillonne pis que tagliatelle !
     
    J'ai vu, sur la ligne océane
    poindre l'astre aimé des profanes
    J'ai embarqué tous mes organes
    dans une élémentaire lutte
    et puis, soudain, ce fut la chute
     
    Jusqu'ici, ça va... On est d'accord, hein ? mes atomes... Plus question de retour at home. Adieu, cirque de Galilée. Seuls règnent les cercles d'Icare et Prométhée.
     
    Pour toi, je n'ai pas de souci
    mon cher et si fidèle ami
    car le ponant te l'aura dit :
    « Tu avais raison, mais quel drame !
    pour la démonstration d'y sacrifier une âme ? »
     
    Jusqu'ici, ça va, mais taisons-nous !
    Le cercle est large aux cycliques atouts
     

    whirlpool,tourbillon,la haine,la chute

    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#288
  • Icarion

    Imprégné par l'oubli d'un fantôme de songe
    un vertige me ronge
    et le corps, et l'esprit

    Je connais la partie
    mais je ne puis simplement pas jeter l'éponge...

    Étant seul à jouer
    (mon carnet tenant lieu d'un infantile hochet)
    je prends mon quart d'inventaire au chemin de ronde

    Alas, poor Yorik...
    Et non, ce pavé n'est pas fait de jaunes briques

    Me voici convoqué en un céleste tribunal
    pour un méfait fondamental

    « Avoue ! » m'intime une ample robe noire
    (je ne plaidais qu'un mésespoir
    et suis renvoyé dans mes cordes)
    « Avoue ! Tu cherches la discorde ! »

    Mais non, Ménon, dis-leur !
    J'ai volé le soleil pour n'en avoir plus peur

    « Foutaises !
    Fournaise !
    Voici notre sanction
    sur notre intime conviction :
    tu cherchais un chemin de gloire »

    Ménon, mais non ! Tu sais
    quelle autre dimension, au fond, me motivait

    Selon moi, toute messe dite
    n'est qu'aventure sans invite

    Allons, plaide !
    Démontre que mon élévation n'est pas laide

    (Ménon retourne à sa caverne)
    Ah, non ! Je ne mettrais pas mon drapeau en berne !
    Ah, non, l'Ânon !
    Je conchie des dieux les célestes illusions !

    Qu'on me condamne
    mais pour la liberté de ma pensée profane
    - actrice,
    de trop hasardeuses propensions aux délices

    « C'est bon, t'es mort !
    Pérore encore et c'est fini »
    glousse au Magnitudo Parvi
    une ombre ajoutée au décor

    Un bûcher se dresse; on m'y brûle
    et, tandis que je fais des bulles
    et, tandis que fondent mes yeux
    je m'offre une ultime virgule:
    « Le poète est voleur de feu »

    Delphine Signol et ses Saltimbanques

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (pour un Impromptu Littéraire... et une elfe)