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>imPrOmpTus - Page 2

  • Rhapsode, dite en bleu

    Fatigué, là... Nan, mais si, fatigué je suis. J’ai erré, toute la nuit, bourré au point de jeter mes bras dans le ciel pour en faire une… tartouillade, quoi. T’imagines ? Avec la ville sous mes pas, mes maigres doigts de plumitif caressant le platane, l’orme et… si !... si !... même l’if. Ces foutues haies d’ifs ! Nul pardon pour les amateurs; même pas désolé… C’est pas des interrogations, ces buissons ratés ! Cette grossière trucherie ! C’est une injure à la façon d’organiser un peu sa haie en donnant, s’il-vous-plaît, quelque chose aimable et singulière à contempler. Passons…

    [Tiens, c’est marrant, Gogol du web reconnaît pas s’il-vous-plaît, passons…]

    Sauf que le greffier que je suis, au service du cabinet Vattefer, piloté par Maître Hassac, il s’est réveillé ce matin, auprès de sa moitié gobant des mouches tsé-tsé (hiver, printemps, été… qu’importe la saison, elle dort tout autant), les esgourdes (les miennes !) embrouillées par un foutu croque-notes. Attends ! Que tu mettrais, dans un sanibroyeur SFA, Nathalie Dessay et Johnny Rotten, ça t’aurait encore un semblant de Tom Waits, quoi ! Que lui, le gonze, il braillait, une sorte de chanson réaliste, truffée de termes abscons et désuets où il était question d’une « damoiselle » dont il s’était « enganté naguère » (nan, mais attends ! « enganté » !!) et qui l’avait jeté sur le pavé… à venir rhapsoder jusque sous mes fenêtres, dis !

    [Tiens, c’est marrant, rhapsoder, Gogol du web connaît pas non plus, dis…]

    La journée qui s’ensuivit ne fut pas moins irritante. Au bureau, j’avais le cerveau englué dans mes dossiers pis qu’en cuisine, les doigts de ma grand-mère travaillant sa guinette. Grève de métro à l’aller, panne de RER au retour, tombée de drache par vent violent rendant l’usage du pébroque impossible, pour finir par reconnaître, dans le couple échangeant un baiser fougueux sous le porche d’une résidence voisine, ni plus ni moins que celle dont j’avais préservé le sommeil ce matin en quittant silencieusement notre (?) chambre. J’ai balancé ma serviette dans l’entrée, sans entrer, puis j’ai tourné les talons et j’ai foncé Chez Loulou & Raymond, bar LGBT où je savais pouvoir trouver un air de fête salutaire… mais pas salvateur, vu que j’en suis sorti, rond comme un petit beurre même pas LU et plus chargé qu’une douteuse ripopée, tant et si bien qu’en ce morne petit matin, je n’entends pas venir la voiture électrique qui me f…

    [Quelqu’un peut-il ajouter ripopée au dico de Gogol – ultime pensée qui me f…]

     

    tiniak, Joëlle CHEN, rhapsody in blue,blond fail

    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#346

    Avec les obsolescences programmées: ripopée, tartouillade, rucherie, croque-notes, s’enganter, guinette, rhapsoder et plumitif (à tes souhaits !).

    Illustration Joëlle CHEN, artiste peintre... T'en veux ?

  • Petits riens du tout... (grandis ?)

    Le jour se lève
    et je le prends, benoîtement, pour couverture
    A mon réveil, les bruits de la rue sont plus durs
    que le sera jamais mon sexe
    en quête d’aventures, concave, convexe..

    Un rideau tremble…
    (ma parole, il me fait de l’œil !)

    L’Aujourd’hui ment
    obstinément, bourgeoisement; je n’en ai cure…
    (pour le moment, j’ai besoin d’être en écriture)
    Je vais me poster près du fleuve
    à en attendre quelque risée qui m’émeuve

    Un canard passe…
    (en revue, sa lignée fébrile)

    L’hiver se meurt
    (dans chaque bourgeon, chaque fleur) de mésespoir
    car le soleil étend sa charge, chaque soir
    Sur son arnaque horizontale
    je viens épancher mon brûlot sentimental

    Un souffle gronde…
    (c’est pas du vent, c’est du poitrail !)

    La ville chante
    (un air atlante ?), à présent que la nuit s’invite
    de l’un à l’autre, j’en épouille, les points de fuite
    au « raillons-gris ! », sur mon carnet
    lui, qui sait si bien recueillir tout mon carné

    Une idée pleure…
    (âpre est l’autre et ainsi de suite)

    Le printemps sourd
    (de chaque jardin, chaque four), le ventre plein
    de notre amour de ces petits riens du matin
    quand, sur mon dos, passe ton doigt
    pour me dire à nouveau : « Eh, j’ai faim ! Lève-toi. »

    Un rire explose…
    (c’est bonheur d’en être la cause !)

    « - Eh, se pendant, il rêve encore ! »
    (applause)

     

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#345

  • Escape game

    Le monde était à ciel ouvert
    Il fleurait bon, dans l’alentour
    des parfums gras et prometteurs
    Je ne voulais pas savoir l’heure
    (me contentais de ses contours)
    et jurais n’avoir pas souffert

    La porte était fermée, pourtant
    (à double tour, me semblait-il…)
    l’idée me vint, dans ce chenil
    que tu m’y laissas trop longtemps
    croupir
    pour que ne survînt, là, le besoin d’advenir

    Les ombres reculaient soudain !
    De leur impérieux œuvre au noir
    il surgissait des coloris
    déchirant les bruns et les gris
    que mes songes, dans ce couloir
    caressaient du plat de la main

    Ayant recouvré la palette
    animant de neuf ma rétine
    j’ai loué la grâce divine
    qui m’aura rendu mes lunettes
    d’un rire
    plus éclatant que ne le serait Agadir

    Adieu, chenil, laisse, collier !
    Je viens promener dans tes pas
    et fredonner quelque largo
    Un fantôme à cru sur le dos
    je lance à nouveau ton Vespa
    sur le bitume et le gravier

    Avec ta clé rouillée en poche
    (tu sais, celle de Malakoff…)
    je suis à nouveau, bel et sauf
    le Chien qui n’y voit rien de moche
    à mourir
    depuis que j’ai compris que tu fus mon Nadir

     

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#344

  • Cas seul ?

    Je promène
    entre les deux tours de mon château favori
    dans leur parfum de craie si tendre, le nez pris
    laissant me prendre une charnelle griserie
    à en oublier la semaine, Ben !

    Et je glisse
    vers son jardin à la française, au fin tracé
    ahanant près de sa labyrinthique entrée
    dont je sais que le puits saura m’abreuver
    mieux qu’un long bâton de réglisse, fils !

    Un soupir
    s’échappe alors de ce souterrain abreuvoir
    m’écharpe, encore progressant dans ses couloirs
    et c’est, mieux que douce liqueur, un nectar
    aux troubles vertus d’élixir, 

    D’élection
    je reviens m’asseoir à sa table, où elle trône
    ma châtelaine amie (à nul Game of Thrones
    comparable, ni à aucun semblant icône)
    goûter blancs, cuisses z’et croupions…

    Ô Chatte Laine…
    Eh, tu seras toujours mon château, favorite !
    … à en oublier la semaine

     

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#340

  • Demain, contre-résolution !

    Premier de l’an… connasse ! T’en foutrais, moi, de ces duperies à la nian-nian ! Et que je me promets ceci; et que je ferai plus cela; et queue de cheval, oui ! #tsékwa ? Je laisse passer la journée et, dès demain, je m’y mets, mais alors… pour de mauvais ! Je lance ma contre-résolution. Gilles peut bien rire jaune, j’appelle direct mes frangins, Paul et Mick (Victor). Moi, c’est Martial. Plutôt enclin à faire court, ‘oyez ?

    Demain, on me dit bonjour ? Je dis au-revoir; comme dans la chanson des Beuatlesse, tu vois le truc ?

    Demain, je fume même dans mon bain et sans prendre de cendrier, hein ? Après, quand j’irai chercher mon paquet chez mon poujadiste de buraliste, je camperai, bien droit, jambes écartées, devant sa porte d’entrée pour bien faire chier la file de ceux qui auront fait de même, après moi, qui me serai grave retenu de passer devant les précédents – chose que je me réserve pour plus tard dans l’année, quand même.

    Demain, je pisserai dans un bénitier. Cherchez pas, j’en rêve depuis que j’ai quitté ma défroque d’enfant de chœur.

    Demain, une vieille se pointe sur ma ligne de bus bondée aux heures de sorties de bureau ? Devine… J’embrasse une maxime d’enfer « j’y suis, j’y reste ! ». Un régal, ça va être.

    Demain, je me remets au skate et je nique autant de chevilles que je peux pour un cent dix mètres « Eeeeh ! ».

    Demain, je galère en caisse pour trouver la carte de fidélité du magasin – que je n’ai pas « ah, mais non ! c’est pas chez vous, mais chez… (son concurrent, ben tiens !) ».

    Demain, je me rends en mairie, je chope leur putain de Cahier de Doléance et je griffonne obstinément à tous les chapitres sensés recueillir mon expression Si-Toi-Hyène : « Doll hait Hans ! Divorce pour tous !! ».

    Demain, je déniche un de ces scribaillons qui se la pètent, genre « j’écrivaille » ou « t’as vu ? je suis membre des Impromptus Littéraires (si, si, ça existe, j’ai vérifié) », et je lui pollue ses comms avec des mièvreries pitoyables. Je le vois déjà, l’autre, en mode branlette intellect à la truelle. Pfff ! Mao, reviens !!!

    Demain, dès l’aube, à l’heure où blêmit ta compagne, j’éructerai; vois-tu ? je sais que tu m’entends; j’armerai mon foret (j’aurai mon passe-montagne); je ne puis dégueuler loin de toi plus longtemps !!

     

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    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire (thème : "Mauvaises résolutions") - tiki#339