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matin

  • matutinales

    réveil

    Et puis, matin, le rêve laisse en bouche
    un poil de chien, une caresse louche
    un sang d'humeur, un pleur sur le pavé
    où nulle fleur n'aura jamais poussé
    car l'aube est seule et ne dit rien de mieux
    que la rosée qui perle de ses yeux
    cependant le bitume
    n'a pas l'humidité d'où je chope mon rhume

    Et te voici lumière, à ton rythme, ton heure
    pas encore trop fière et cherchant ton bonheur
    dans nos petites misères matutinales
    quand reste un goût amer de ce que carne avale
    et ce, la nuit durant
    qui nous avait promis des mystères chantants

    Alors, c'est le matin; Bon Jour comme un sou neuf
    tu lèves le clampin, le nouveau né, le veuf
    que ça grouille déjà bien à l'abri des murs
    quand les oiseaux de nuit se rangent des voitures
    et tirent la capote
    sur l'aviné soupir, la lèvre qui tremblote

    Je vais la souhaiter bonne à ceux qui viennent
    remettre sa couronne à la semaine
    pour que la journée passe et qu'ils s'en aillent
    jouer de pic et d'as à la bataille
    car l'aube seule est dans mon souvenir
    Leur os en gueule avancent pour finir
    les hyènes et les chiens
    avec leurs panoplies de peine au quotidien

    Voici que la lumière afflue de toute part
    allant croiser le fer avec nos avatars
    Ça brille sur les toits comme au bout des chaussures
    Je ne sais pas pourquoi il faudrait que ça dure
    Je suis tout aveuglé
    les ombres ne me sont qu'havres éparpillés

    Avec la goutte au nez, je gagne ma cambuse
    l'âme et l'œil encombrés du jour et de sa ruse
    Rien n'a vraiment changé depuis que la lumière
    est venue séparer du chaos millénaire
    réveil vacheles draps de noire nuit:
    La terre est un caillou et le monde s'ennuie

     

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • échos matinaux

    J'AIMAIS BIEN LE MATIN ( avec lui )

    24527087791e3f7754d32d25b250722f.jpgJ’aimais bien le matin, encore à moitié dans ma nuit, m’accouder à la fenêtre de la chambre et sourire aux passants. Ce réveil chaleureux se couplait de l’arrivée de mon amant à quatre patte glissant sa tête entre mes jambes à l’abri des regards. Mes sourires s’amplifiaient et mes seins juste couverts se gonflaient à vue.
    Tout changeait. Ma respiration. Mon rythme cardiaque. Mon œil se teintait de lubricité. Ma bouche s’ouvrait tout autant que mes cuisses et je déversais mes sucs sur le visage de mon amant. Il se sentait chanceux que je fusse véhémente et récompensait ma fente par l’introduction de toutes sortes d’objets humains ou bien humanisés.
    Les passants me saluaient comme à leur habitude. Certains me voyaient m’effondrer.

    cévucépri @ EROTIK MENTAL FOOD

     

    Écho matinal

    ad21c67efe906bad252bd4bb035cef7c.jpgIl y a des matins comme ça, on dirait des fins qui s'étirent. ce matin, elle est là, comme tous les matins ou presque. une tasse à la main, un drap sur les épaules et le regard qui ne sait pas s'il doit s'attarder sur la rue en contrebas, le crépi du mur en face, ou la buée qui subsiste et coule une danse molle sur les carreaux de sa chambre mal aérée. le cheveu noué à la va-vite en chignon improbable et le regard perdu en ligne de fuite. thé, lait ou café, une dizaine de gorgées après, tout est joué.

    Est-elle seule ? comment savoir ? Est-elle seule ? pourquoi savoir ?

    Il y a des matins comme ça, on dirait des commencements qui tardent. ce matin, elle est là, comme tous les matins ou presque. hier, elle n'y était pas. à la fenêtre, si. mais pas à ce qu'elle faisait. elle ne buvait pas ses petites gorgées de moineau inquiet, elle n'avait rien sur elle que ses cheveux défaits. la buée dense sur les carreaux la rendaient opaque, lointaine, fébrilement incertaine. et ce matin c'est pire.

    Etait-elle seule ? comment savoir ? Etait-elle seule ? pourquoi savoir ?

    Il y a des matins comme ça, on serait mieux couché.

    tiniak (norbert tiniak)

    © 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK