Et puis, matin, le rêve laisse en bouche
un poil de chien, une caresse louche
un sang d'humeur, un pleur sur le pavé
où nulle fleur n'aura jamais poussé
car l'aube est seule et ne dit rien de mieux
que la rosée qui perle de ses yeux
cependant le bitume
n'a pas l'humidité d'où je chope mon rhume
Et te voici lumière, à ton rythme, ton heure
pas encore trop fière et cherchant ton bonheur
dans nos petites misères matutinales
quand reste un goût amer de ce que carne avale
et ce, la nuit durant
qui nous avait promis des mystères chantants
Alors, c'est le matin; Bon Jour comme un sou neuf
tu lèves le clampin, le nouveau né, le veuf
que ça grouille déjà bien à l'abri des murs
quand les oiseaux de nuit se rangent des voitures
et tirent la capote
sur l'aviné soupir, la lèvre qui tremblote
Je vais la souhaiter bonne à ceux qui viennent
remettre sa couronne à la semaine
pour que la journée passe et qu'ils s'en aillent
jouer de pic et d'as à la bataille
car l'aube seule est dans mon souvenir
Leur os en gueule avancent pour finir
les hyènes et les chiens
avec leurs panoplies de peine au quotidien
Voici que la lumière afflue de toute part
allant croiser le fer avec nos avatars
Ça brille sur les toits comme au bout des chaussures
Je ne sais pas pourquoi il faudrait que ça dure
Je suis tout aveuglé
les ombres ne me sont qu'havres éparpillés
Avec la goutte au nez, je gagne ma cambuse
l'âme et l'œil encombrés du jour et de sa ruse
Rien n'a vraiment changé depuis que la lumière
est venue séparer du chaos millénaire
les draps de noire nuit:
La terre est un caillou et le monde s'ennuie
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK