au sein les bras noués abritent des racines
 dont pourrait bien jaillir à nouveau tout le monde
 un savant élixir, force de vie féconde
 anime sous la peau un regain de résine
 la saison l'a compris et qu'il pleuve et qu'il vente
et qu'un été surgisse au plus fort de l'orage
 la neige au vif argent déserte ce visage
 en deçà du regard un front armé patiente
 la rocaille se tait depuis des millénaires
 sa voix lui a ravi ce fonds de roulements
 qui ne se connaît plus qu'au bord des océans
 sous le flot des torrents, la rive des rivières
 un drôle d'oiseau jappe après ceux qui pépient
 attrape au vol un trouble de nuée
 étire doucement la couverture à lui
 l'ancêtre qui le voit, le laisse haler...
 ils se sont bien connus tous deux, en adversaires
 n'attendant que l'issue d'une joute évidente
 qui bravant les sommets, qui au bas de la pente
 respectueusement se sont regardé faire
 et c'est les bras croisés, menton sur la poitrine
 dans son fauteuil en bois usé aux accoudoirs
 que l'ancêtre a manqué de la cloche du soir
 le tintement léger montant de la cuisine.
  
 tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK