Ai noté quelque part que « je vous aimais tant »
Je voudrais à présent vous en donner mesure
- en musiques ? parfums ? serments d’investiture ?
Non, rien de ces machins au genre évanescent
Si je fais compliment, c’est à votre figure
Ô pieds !
dont la charpente assure ou dénigre l’entier
Oui, la chair, oui le sang, oui l’os… mais la race !
Un sentiment de grâce est question d’équilibre
Soyez dodus, fluets, chaussés ou à l’air libres
c’est sur vous que repose et que se met en place
harmonieux et vivace – à ce point que j’en vibre
le chien
qui rehausse la fibre, achève le maintien
Je vous aime lacés de lanières de cuir
pour avoir le plaisir de vous en libérer
La surprise me va aussi au débotté
ou le fin mocassin qui vous sied à ravir
dont va bientôt jaillir votre plante voûtée
Oh, charme !
quand, à le caresser, votre galbe s’alarme
Piétinez ! Trottinez ! Ployez sous le genou
Je n’ai d’yeux que pour vous, talons, pointes, chevilles
Tintine pendeloque aux maillons qui scintillent
Ce tatouage rock aussi me rendra fou
que j’aperçois dessous vos socquettes de fille
Oh, veine !
comme un rien vous habille et sait vous mettre en scène
À seulement vous entrevoir
vous compte, m’en raconte en fantasques histoires
Où t’en vas-tu
pied menu
dans ta toile légère ?
Pointer dru
en tutu
et de carpe en première ?
Adultérin
pied coquin
quel est ton pied-à-terre ?
ce coussin
tragédien
aux passions éphémères ?
Émancipé
pied bagué
quelle force t’appelle
à user
arpenter
routes, rues et ruelles ?
Aurais-tu faim
pied d’airain
d’exotiques voyages ?
Mocassins
cuir ou daim
t’agréeraient davantage ?
Surtout ne m'en dites rien
j'aime trop deviner
la race de votre chien
pour la fertilité
subtile
de ma paraphilie podophile
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK