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  • Emulsion, bleu

    taureau, OsborneBanquettes arrières, ces vapeurs !
    moites suées dans la chaleur
    estivale des traversées
    de nord à Méditerranée
    cuisant l'automobile et familiale
    fournée se trimbalant tant bien que mal
    droit vers l'Espagne
    déroulant des campagnes passagères
    où révoquer l'alphabet de nos pairs
    en défendant l'orthodoxie
    d'orthographiques fantaisies
    mais, tout du long
    nous gardant bien de crêper nos chignons

    Blanquette avare de vin blanc
    et toi, le haricot craquant
    notre palais ne goûtera
    bientôt plus que la paëlla

    Silhouette noire à l'horizon
    un taureau plante son signal
    de stature monumentale
    aux formidables proportions

    Soudain, au détour d'une arête
    (franchie à la bonne franquette)
    voici que tout le bleu du ciel
    plonge
    vers la raison d'être de ma serviette éponge

    Enfin défaits tous les bagages
    il est oublié, le désert !
    La finalité du voyage
    c'est la mer

    Ce bleu qui fait le ciel
    Ce bleu qui me rappelle à tout instant
    ce qui naît, me nourrit le sentiment
    puérilement limpide
    comme l'eau sous le vide
    une intuition que la vie et la mienne
    trempent leurs pieds revigorés
    dans ce bain bleu de Syène

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#125

     Allez, tiens... un parti pris :

    corridas

  • intérieur, noces

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

    La maison parle mieux depuis que tout se tait
    Dehors la ville avance
    travaille au lendemain avec un souffle au cœur
    Il est temps d'abreuver nos songes sans odeur
    en se fermant les yeux l'un l'autre d'un soupir
    Nous resterons à quai
    nos jambes amarrées au calme après la danse

    Buvons le millésime au calice opulent
    tacite et surhumain
    d'où coule, vaporeux, le lait d'anciennes odes
    Le météore y va son fatidique exode
    livrer à ses dépens sa semence apatride
    Faisons-nous le présent
    nocturne et savoureux d'un lumineux festin

    Je te sais à l'entour où peut être un regard
    Une présence amie ?
    Une attente fébrile au délai délectable !
    Tu m'y fais le séjour d'un rêve inénarrable
    à la foi centrifuge au milieu de ta cible
    Le reste est quelque épars
    quelque présupposé fragmentaire et sans vie

    Voici que nous résume à notre résultat
    Le signe de  la paix
    trace égale à la craie dessinant nos contours
    Y logeons pour la soif notre chiffre à ce jour
    sous l'arête du toit qui peut nous contenir
    à l'abri de ses bras
    quand la maison déjà murmure au bout du quai

    D'où nous sommes perdus nous ne pouvons l'entendre
    Elle dit notre histoire
    la raconte en passant seule si près du bord
    lentement parallèle aux rives sang et or
    qu'agite la marée de l'oubli à son heure
    à qui souhaite prétendre
    avec la même ardeur au même défouloir

    « Entrez... le voulez-vous ? Ils sont à l'intérieur
      Regardez-les dormir
      Chacun dans son paquet, leur sommeil est tranquille
      est céleste, est commun ; cependant sur la ville
      un orage incertain (que les ombres simulent)
      et sa mine à fair' peur !
      égaille les vaillants sortis tout envahir

      Ils sont à l'intérieur - pour vous dire, fort loin
      d'envisager leur fait...
      Sans l'ombre d'un orage et aucune conscience
      qu'il en soit autrement qu'un songe après la danse
      ni qu'à son évidence une ville progresse
      de l'un à l'autre point
      du jour, malgré eux, ils y sont embarqués. »

    Dehors, par tous ses bruits la ville recommence
    Notre maison s'est tue
    Nous reprenons le cours de nos particuliers
    De nouveau, la parole acte son familier
    l'œil cherche à reconnaître et l'oreille à saisir
    la chanson et le sens
    qui raniment la danse où nous tomberont nus.

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration d'en-tête : Magritte, La Maison d'écoute. 

  • Éconduites

    ANE.JPG

    Donc, j'étais encore à vos pieds, tout feu tout flamme
    à me déverser sang et âme - et bellement !
    quand il m'est apparu, clair et vain, que mon brame
    avait le ridicule idiot d'un bêlement

    Joignant le geste à ma parole
    vous me tondites
    de la queue jusqu'au ras du col
    à la va-vite

    Lors, j'étais encore à sonner à votre porte
    toutes mes cloches d'allégresse, à satiété
    Il m'aura soudain semblé aller à confesse
    Je tournai mes talons vers d'autres sociétés

    Ainsi, je vous laissai en plan
    à votre porte
    et notre rendez-vous galant
    pour lettre morte

    Éconduites
    nos conduites
    ne valaient donc pas le tuyau

    Et de fuite
    en poursuite
    nous voici rendus dos à dos

    ane_drinks.jpg

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • swing swing

    suicide-playmobil.jpgSwing, swing
    ai retourné ma carne dure
    retournée côté confiture
    pour en mâcher le sucre lent
    en étaler le sentiment
    que tu réclames pour demain

    Swing, swing
    ai mis mon cerveau à l'envers
    que mon rêve aille prendre l'air
    et laisse le tien pénétrer
    le champ libre de mes pensées
    que tu investis dès demain

    Swing, swing
    ai retourné mon revolver
    sur ma poitrine à ciel ouvert
    pour y donner un coût d'éclat
    d'un coup de feu sonner le glas
    de nos amours sans lendemain

     

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    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • sidérations érectiles

    poésie,bondieuseries,hypocrisie,et ce sera tout merci

    (à la soixantaine passée)

    Flèches, beffrois et minarets
    ogives sous le ciel, phalliques !
    Dans votre ombrage se commet
    une foule de gymnastiques
    aux postures expiatoires
    soudain autrement éloquentes
    sitôt qu’un œil épilatoire
    arches et poutres apparentes
    épure, effeuille et donne à lire
    bien moins sublimes que charnels
    les paradigmes d’un empire
    aux rouages sacrificiels
    considérant
    ses propriétés érectiles sous le vent

    N’était la charge de l’Histoire
    qui nous tient debout sur la terre
    je ne vous connais pas de gloire
    sans mutilation de la chair
    dévoiement des pédagogies
    fascination de groupuscules
    pour de rituelles nostalgies
    aux protocoles ridicules
    sur ordre de frigidités
    aussi contrites qu’intrinsèques
    incriminant d’autodafé
    les lots de nos bibliothèques
    et de nos sœurs
    craignent le sexe - jugé par trop intérieur ?

    De Jeanne, Lise ou Fatima
    vers qui pointe ce doigt de Pierre ?
    Qui fustigerait ce long bras ?
    Qui coifferait ce dôme austère ?
    Dos à dos renvoyer l’esprit
    et la chair, c’est fort peu commode !
    Il en faut pour la facétie
    et chanter cul sur tous les modes
    aussi pour la compréhension
    et n’entendre d’un « je vous aime »
    que l’unique et vive passion
    qui ne se connaît pas soi-même
    abandonnée
    à la seule question qui vaille de peiner

    Pas de réponse… que l’ennui
    d’être sans pleine certitude
    autre que le bel aujourd’hui
    se goûte mieux sans servitude
    A chercher des indications
    vers l’une ou l’autre façon d’être
    dans d’insignes procurations
    c’est risquer de trop y soumettre
    (aux vilaines moralités)
    notre propension viscérale
    (d’archaïque sagacité)
    à renifler du sidéral
    dans un jonc
    dressé vers un vaste cloaque d’illusions

    Sableux courant d’air et bourrasques
    soufflaient sans que leurs cous fléchissent
    Plaise que sans cierge ni masque
    ma risée les mette au supplice

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK