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  • elo 2012

    val tilu,photographie,miss france ronde 2012

    Je planche... sur mes ondes...
    Je flotte, ronde
    sans faire aucune vague
    Précise :
     l'ombre et la transparence
     respectent mon absence
     (ni sentence, dague, ni danse)
     juste la densité (précise !)
     d'être
     à la portée de l'œil fait pour me reconnaître

    Car je suis morte, oui, tant de fois
    dans des yeux mornes, ternes, froids...
    (Tant de fois reniées ! que) ne bouge
    peut-être désormais que pour un œillet rouge
    ou mauve
    Ai choisi cette mare pour alcôve
    et m'y sens
    comme jamais n'ai accepté mon sang
    mon calme
    avec, à bout de bras, mon âme en palme

    Où es-tu (Ton Regard) ?
    Ne suis pas Née-Nue-Phare
    et coule
    sitôt que ton sourire est celui de la foule
    - du nombre !
    quand - l'ai-je déjà dit ?
    "de transparence et d'ombre..."

    Un arbre a pris ma chevelure
    pour ultime aventure
    Un soleil cherche où est ma main
    À la surface d'une mare
    sans tain
    serais-je entière ?
    Enfin, nul mystère

    Dis-moi...
    Dois-je encore longtemps garder les bras en croix ?

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    ...pour soutenir (avec Val Tilu) la candidature d'Elodie à Miss France Ronde 2012
    (ménaaaan Fanny, te fâche pas...)

  • allégations fluviales

    fleuve

    Fleuve, mon fleuve où tout se noie
    arbres, lunes, ciels - mais sans moi !
    t'ai-je dit que ta pente est douce
    et, comme s'y mirent les mousses
    qu'à mon heure, j'y plonge aussi
    mon trop-plein de langueurs aux pleurs inassouvis ?

    Fleuve, mon fleuve de patience
    où se charrient de nos romances
    le sang des pactes avortés
    les sourires désabusés
    le fer blanc des cœurs que convoitent
    les navrants socs de nos breloques d'ouvre-boîte

    Quand je confie à ta livrée
    le flot tari de mes pensées
    mon esprit prend les coloris
    mouvants de ton cours assagi
    par quelque force inéluctable
    au langage oublié de moi et mes semblables

    Être saule et te caresser
    cygne et nager dans tes reflets
    ragondin pour fouiller tes berges
    vent pour jouer à ployer tes verges...
    Ma conscience te suffit-elle
    à t'écouler vers ton baiser d'or et de sel ?

    Fleuve, mon fleuve au lent passage
    aux antédiluviens hommages
    glissant sous les arches des ponts
    comme frappés d'inanition
    dis-moi juste à quelle heure on dîne
    que je lave mes mains aux larmes de la bruine

    Quand tu chopes la chair de poule
    à la surface de ta houle
    c'est sous l'effet d'une risée
    où la saison vient s'annoncer
    que les seuls oiseaux savent lire
    et que dévoie le trouble émoi de mon délire

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • pédicure

    pieds_cool.jpg

    Ai noté quelque part que « je vous aimais tant »
    Je voudrais à présent vous en donner mesure
    - en musiques ? parfums ? serments d’investiture ?
    Non, rien de ces machins au genre évanescent
    Si je fais compliment, c’est à votre figure
    Ô pieds !
    dont la charpente assure ou dénigre l’entier

    Oui, la chair, oui le sang, oui l’os… mais la race !
    Un sentiment de grâce est question d’équilibre
    Soyez dodus, fluets, chaussés ou à l’air libres
    c’est sur vous que repose et que se met en place
    harmonieux et vivace – à ce point que j’en vibre
    le chien
    qui rehausse la fibre, achève le maintien

    Je vous aime lacés de lanières de cuir
    pour avoir le plaisir de vous en libérer
    La surprise me va aussi au débotté
    ou le fin mocassin qui vous sied à ravir
    dont va bientôt jaillir votre plante voûtée
    Oh, charme !
    quand, à le caresser, votre galbe s’alarme

    Piétinez ! Trottinez ! Ployez sous le genou
    Je n’ai d’yeux que pour vous, talons, pointes, chevilles
    Tintine pendeloque aux maillons qui scintillent
    Ce tatouage rock aussi me rendra fou
    que j’aperçois dessous vos socquettes de fille
    Oh, veine !
    comme un rien vous habille et sait vous mettre en scène

    À seulement vous  entrevoir
    vous compte, m’en raconte en fantasques histoires

    Où t’en vas-tu
    pied menu
    dans ta toile légère ?
    Pointer dru
    en tutu
    et de carpe en première ?

    Adultérin
    pied coquin
    quel est ton pied-à-terre ?
    ce coussin
    tragédien
    aux passions éphémères ?

    Émancipé
    pied bagué
    quelle force t’appelle
    à user
    arpenter
    routes, rues et ruelles ?

    Aurais-tu faim
    pied d’airain
    d’exotiques voyages ?
    Mocassins
    cuir ou daim
    t’agréeraient davantage ?

    pied photo.jpgSurtout ne m'en dites rien
    j'aime trop deviner
    la race de votre chien
    pour la fertilité
    subtile
    de ma paraphilie podophile

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Un roman d'égarement

    autorail JOUEFLe train avait stoppé en pleine voie. Alentour s'étendait ce qui me parut résumer la quintessence du paysage normand : du brun, du gris, du vert et des variations de lumière à rendre fou un œil artiste. Dans le compartiment, nous étions trois. Nous avions d'abord échangé quelques propos convenus sur la pénibilité des aléas récurrents que nous inflige le transport ferroviaire - en particulier sur cette ligne que nous baptisâmes La Maudite, avec cette unanimité placidement ronchonnante qui vous ravigote le sentiment d'être entre gens "bien de chez nous". Comme nous approchions, à dix minutes près, la première heure d'arrêt complet, sans explication autre que nos seules supputations, il nous devenait difficile de rester tout à fait sereins.
    Côté fenêtre, dans le sens de la marche, la Ptite Dame aux chevilles lourdes serrait nerveusement contre son sein une serviette au cuir fatigué. Elle éprouvait quelque gène respiratoire. Face à elle, le Rougeaud local, dans sa splendeur ventripotente et sentant fort l'alcoolémie, balançait entre sortir se joindre aux allées et venues des voyageurs dans le couloir ou piquer benoîtement du nez sur son menton... andouille ? Me tenant deux places à sa droite, pas loin d'opter pour l'autre banquette - comme si me mettre dans ce sens pût agir de quelque manière sur la remise en mouvement du convoi ! je me satisfaisais plutôt de la fin de nos bavardages. Et puis, d’un brusque bond sur ses jambons, le Rougeaud se leva déclarant :
    - Ah, ça ! Bon, je vais voir c'qui s'passe.
    Comme si...
    La Ptite Dame et moi nous adressâmes mutuellement un haussement de sourcils désabusés, avant de retourner chacun à ses songes soucieux, dans un discret soupir. Le silence semblait lui convenir, à elle aussi; tant mieux.

    Le silence...
    Nous y étions si bien installés qu'il nous fallut quelque temps avant de nous rendre compte qu'il était devenu presque total - n'était le piaillement des oiseaux dans les arbres voisins. Ce fut un pas trainant dans le couloir qui  nous en donna la mesure. Sur le point d'enjoindre ma muette compagnie de continuer à faire la morte, tandis que je me proposais d’aller à mon tour au-devant du mystère, un agent de la société des chemins de fer ouvrit alors grand la porte de notre compartiment. Il dit :
    - Ah, 'faut pas rester là, msieudame; le train va pas repartir de si tôt, vous savez.
    - Précisément, nous n'en savons rien, objectai-je avec un bon peu d'aigreur dans la politesse.
    - Mais non, rien du tout, renchérit la Ptite Dame que cette sortie vibrante révélait au bord du point de rupture.
    - Eh, est-c' que j'sais, moi ! bougonna l'homme en tenue idoine. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'y a pu d'gare. Ni devant, ni derrière, nada ! Et c'est comme ça sur  tout l’réseau, alors... Y a pas : 'faut finir à pied... 'pouvez pas rester là, je suis venu tout boucler.
    Profitant de notre stupeur, il ajouta :
    - Prenez juste c'qu'i' faut, on fera le nécessaire pour le reste.

    Et nous voici, la Ptite Dame et moi, devisant à travers champs. Elle me raconte son histoire : un roman !
    Moi, je crains que l'on ne s'égare... vraiment.

     

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    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#124

  • Insomniak

    poésie,ambulatoire,voix au chapitre,insomnie

    Comment mettre à profit le temps supplémentaire
    que m'accorde la nuit éveillée à tout vat
    sans risquer d'approcher toujours plus près la terre
    où je vais reposer quel que soit le combat ?

    Sauter dans un taxi ? Commander au hasard
    de présider encore à ma destination
    et revenir ici, quoi qu'il fût un peu tard
    achever ton sommeil et t'en prier pardon ?

    Quant à la nuit tombée sur mon inadvertance
    je n'ai plus le loisir de la prendre à revers
    - ai déjà recompté mes dernières dix stances
    qui, mises bout à bout, résument notre hier

    J'aime autant éviter de passer pour un pitre...

    Marcher ? Pour aller où m'attendent mes semblables
    avec leurs chants connus des sirènes sans nom
    au pied d'étranges cous pleurant d'oranges sables
    sur le manteau des rues perdues pour la raison ?

    Quant à la nuit venue tirer sous les fenêtres
    des ombres de barbiche allongeant le menton
    je crains moins d'être vu que de m'y reconnaître
    à faire le fortiche une main sur le front

    J'aime autant décliner cette voix au chapitre...

    Attraper un carnet, tout neuf, sur l'étagère ?
    Y griffonner du sens avec implication
    d'intrinsèque jouissance et de ton débonnaire
    en foutant le bordel parmi ses croisillons ?

    Quant à la nuit qui passe, eh bien ? qu'elle s'entende
    avec les francs sommeils ronflant sur l'édredon !
    Ai déjà loué ma place, ai décoré mon stand
    n'attends plus que La Vieille avec son baluchon

    J'aime autant rester là, nez collé à la vitre...

    Je bave un lent demain sur mon dernier buvard
    tandis que le matin minaude à l'horizon
    J'aurai passé la nuit sans y trouver de phare
    récrivant l'aujourd'hui sur le même brouillon

    poésie,ambulatoire,voix au chapitre,insomnieBon, je ne suis qu'un pitre...

     

     

     

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#123