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  • éternités (1)

    SOIES ETERNELLES

    Naissance-de-la-toile2.jpg

    L'éternité est une fin en soie
    comme elle douce au toucher, vive à l'oeil
    ne souffrant pas du pli l'écueil
    à peine satinée, pas brillante
    mais source de clartés latentes
    étendue au-delà du regard, de la voix
    l'éternité est une fin en soie

    Allez, la soie que je préfère
    est tendue sous ta jarretière
    en exergue, en coquin écrin
    qui ne me promet jamais rien
    d'autre que les cadeaux
    de ta chair et de ta peau

    Mortels, qui sommes là debout
    allons, allons, réjouissons-nous
    il nous reste la danse
    cette urgence de vivre
    avec sa délivrance
    ouverte comme un livre
    et porteuse de sens

    Nature, viens que je t'embrasse
    et quand même Léo s'écrit
    aussi La Vie Est Dégueulasse
    (ayant pesé quel est ton prix)
    c'est avec nous tous qu'il sourit dans la nasse

    Oh, ciel ! pourquoi lever les bas ?
    je garde les mains dans les poches
    que la fille soit belle ou moche
    je lui emboîterai le pas
    dès lors qu'elle ne gémit pas
    des toujours-et-toujours de mioche

    Et que l'on meure à bout de bras
    les yeux dans les yeux, dans un flop
    lors d'un carnage en Ouganda
    pour les cuisses d'une salope
    on finira nu sous le drap
    (voyez que la mort est joyeuse)
    que l'éternité tirera
    sur nous de sa bouche soyeuse.

    eternite2.jpg

     tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    en médaillon : une toile de Joëlle CHEN.

  • De la douleur, où le bât blesse

    gnngnn'han
    De douleur,
    qui-que-quoi-dont-est-ce ?
    Une chanson, ça oui! me blesse
    qui dit : " j'ai gravi des montagnes
    y ai laissé mes orteils
    et n'en ai cure "
    moi, pareil.

    De douleurs,
    ah la la, dis donc
    je pourrais faire collection
    mais j'aime encore mieux ta fesse
    qui-que-quoi-dont-est-ce !

    quoi, ma fesse !?!Quoi de plus douloureux, mon gars
    que la blessure que voilà
    qui perdure et ne saigne pas
    pas au-dehors
    mais coule et vous emplit le corps
    et fait soudain de tout effort
    un geste vain et sans ressort ?
    - je ne sais pas.

    Et voilà, qui-que-quoi-dont-est-ce
    de la douleur où le bât blesse
    car c'est de n'en pas prendre soin
    (par le coeur, l'âme ou d'autres mains)
    fastoche !!qu'en dépit de nous douleur tient
    notre sort en son grand festin.

    Et c'est bien d'un esprit follâtre
    que de dire "je veux me battre"...

    La leçon, qui-que-quoi-dont-est-ce
    vaut bien que je prenne ta fesse.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • présentations à la vierge

    Voici, putain ! l'heure qu'on dit sereine
    où l'on a tout paré pour jouer sa semaine
    les arbres sont rangés le long du boulevard
    les volets refermés disent qu'il est trop tard
    aux amis impromptus qui sonneront en vain
    et le lit pue du cul où dorment les gamins
    qui ont fait leur devoir en ne nous disant rien

    Voici, salope ! le moment de te prendre
    puisqu'il n'est de plaisir, au vrai, que de t'entendre
    dire "ah oui", "ah non", "ah, ça encore" et chanter
    de ta petite mort les termes mesurés
    bourgeoise qui s'enivre de se croire folle
    en étant si lascive qu'une praire molle
    ne s'offusquant pas même que je ne décolle

    Voici, carnage ! l'instant des appétits
    où n'est plus que la rage, ivre, pure, étourdie
    d'être sans compromis inclination des sens
    chorégie, peinture même, essence,
    à cru montant la chair, hurlant comme un orage
    déverse sa furie sur les âmes sans âges
    et ne craint pas qu'on vienne en demander dommage

    ◊◊◊

    Voici, lumière, ta seconde rendue
    à son éternité d'éternités repues
    il y vogue des âges l'or, la pierre à feu
    la course du Centaure après son lot de dieux
    la main qui fait la chose et la chose qui passe
    de la tienne à la mienne à une autre et se casse
    et se brisant me dit d'une autre vague lasse
    l'éclat fugace

    ◊◊◊

    - Voici, le torchon ?
    - Merci, non.

    ◊◊◊

    Voici le calme bleu et gris
    de l'océan et son roulis
    quelque histoire y peut naître encore
    un dieu attend qu'on l'y adore
    un monstre y préside au banquet
    un astre y ploie sa destinée
    encrier.jpg

    une tempête s'y fait belle
    des vents y soufflent ritournelle
    tandis que de mon pas je longe
    la rive grise de ces songes

    ◊◊◊

    Et voici ta virginité, comme je l'aime
    gribouillées de poLèmes
    page d'aube.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • la belle prise

    Bouguereaucrottes de biques
    kilométriques
    tes petits pas semés
    loin des anciens pavés
    courant dans la garrigue

    mon atavique
    rire cynique
    en avait relevé
    l'arnachique tracé
    qu'on dirait une gigue

    mais la distance
    où tu t'élances
    n'est pas si dure à voir
    quand je nourris l'espoir
    de te choper, la belle

    car de la danse
    des transumances
    je connais les couloirs
    et j'entends dans le soir
    tout ton troupeau qui bêle

    et je te flaire
    jolie bergère
    jusque sous ton jupon
    où ton connet mignon
    exhale sa cyprine

    au loin tes frères
    là-bas derrière
    dansent le rigodon
    et courent la Ninon
    en t'oubliant, Fantine

    la nuit est prête
    voici, pauvrette
    dans son ravissement
    déjà que je te prends
    au sommet de la combe

    ah, quelle fête
    crie à tue-tête
    personne ne l'entend
    tout ce déchirement
    où je jouis et tu tombes

    bergere_dormant_a_l-ombre_de_un_buisson_de_chenes.jpg

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    (à paraître dans l'abécédaire poLétique)

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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    crédits illustrations:
    ci-dessus : Bergère dormant à l'ombre d'un buisson - Jean-François Millet, 1873.
    en médaillon : Jeune bergère - William Bouguereau, 1885.

  • Le pendule des adieux las

    sephorotonAdieu, ma chair
    crève, carne !
    je n'entends plus ton vacarme

    Adieu, mes pleurs
    vastes blagues !
    Au fourneau plantez vos dagues

    Adieu, mon sang
    peste noire !
    gâche ton encre au crachoir

    Adieu, mes moeurs
    troubles nuits !
    gardez pour vous mes ennuis

    Sur le buvard
    des jours sereins
    je lis mon âme à l'envers

    Et mon regard
    que l'or tient
    semble brûler en enfer

    A ma conscience
    une évidence
    présente un air d'apocalypse

    Où des souffrances
    la balance
    amorce une nouvelle éclipse

    Et bascule
    au pendule
    - ironie des habitudes

    Des adieux
    plats et creux
    l'apaisante lassitude.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK