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mictionnaire

  • halluviales

    Gavé de précoces printemps
    qu'aux montagnes saignées à blanc
    il exige impérieusement pour son eau sale

    Roi fainéant, au cours allant
    partager les vallées vassales
    en sa morgue monumentale

    un fleuve écoule sa légende

    Hommes et bêtes s'en amendent
    par le respectueux hommage
    des regards obligeamment sages qu'il commande

    C'est l'enfant qu'un dieu oublié
    dans la terre fraîche a tracé
    d'un ongle pris de nonchalance

    de là, toute son indolence

    Et cette insigne majesté
    écarte loin de sa portée
    les monts et collines réfugiés à distance

    même la lune se méfie
    des caprices de ce nanti
    et n'y baigne que son image

    un fleuve s'abreuve des âges

    Je dois redoubler de prudence
    quand, tout à la contemplation
    de ses fluviales alluvions je m'abandonne

    je manque de m'y absorber
    l'esprit et l'âme tout entiers
    sacrifiant amours et beauté à sa couronne

    voyez d'ici le préjudice !

    je m'accorde alors le délice
    que je prends libre et libertaire
    d'y pisser dru, le nez en l'air

    Paul-PINSON_MissPissBleu.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Paul PINSON, Miss Pissbleu.

  • la belle prise

    Bouguereaucrottes de biques
    kilométriques
    tes petits pas semés
    loin des anciens pavés
    courant dans la garrigue

    mon atavique
    rire cynique
    en avait relevé
    l'arnachique tracé
    qu'on dirait une gigue

    mais la distance
    où tu t'élances
    n'est pas si dure à voir
    quand je nourris l'espoir
    de te choper, la belle

    car de la danse
    des transumances
    je connais les couloirs
    et j'entends dans le soir
    tout ton troupeau qui bêle

    et je te flaire
    jolie bergère
    jusque sous ton jupon
    où ton connet mignon
    exhale sa cyprine

    au loin tes frères
    là-bas derrière
    dansent le rigodon
    et courent la Ninon
    en t'oubliant, Fantine

    la nuit est prête
    voici, pauvrette
    dans son ravissement
    déjà que je te prends
    au sommet de la combe

    ah, quelle fête
    crie à tue-tête
    personne ne l'entend
    tout ce déchirement
    où je jouis et tu tombes

    bergere_dormant_a_l-ombre_de_un_buisson_de_chenes.jpg

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    (à paraître dans l'abécédaire poLétique)

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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    crédits illustrations:
    ci-dessus : Bergère dormant à l'ombre d'un buisson - Jean-François Millet, 1873.
    en médaillon : Jeune bergère - William Bouguereau, 1885.