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  • ibidem

    Les bras de l'un dans l'autre et sa Partie Prenante
    en appui sur le mur des heures à venir
    il ne va pas s'en dire aux lendemains qui chantent
    une brouée de plus

    Ni les bouches émues des armoires béantes
    ni les arbres peu fiers de ne pouvoir mûrir
    tous les fruits attendus
    n'y entendent plus mais dans le bruit continu
    que font les citadins
    par les tristes jardins bordant les avenues
    où le brouillard sommeille

    Vois comme l'on s'encastre avec délectation
    C'est des membres fait pour ! et c'est de l'élixir
    ces heures à fleurir
    tous les ponts et chaussées de la ville marron
    à boire les buées de notre adéquation
    l'œil de l'autre dans l'une et son profond miroir
    Que des rires ! partout, sur les bancs fatigués
    les ardoises meurtries, les armoires sans fond
    et le petit poney qui promène un gamin

    Ah, ça y est ! Pour de vrai ! C'est la Partie Prenante
    - élégant, le printemps lui fait quelque douceur
    Aurais-je assez de mains ? de bouches ? de folie ?
    Ah, tu m'auras bien pris et travaillé le corps
    - plus que n'en peut souffrir l'ombre au liseré d'or
    quand il sera parti
    vers des chinoiseries d'un autre méridien
    le soleil qui lavait naguère encor ton sein

    Allez, hop ! Vent Debout, attrape, si tu peux
    nos ventres monstrueux qui se gavent d'eux-mêmes
    dans les jeux amoureux de leur faste ibidem

     

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    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#187

  • Ombre d'un Olivier

    Le long ventre du ciel s'est encore avachi
    J'ai beau lever les bras je ne sais pas l'atteindre
    J'aimerais tant, pourtant... J'aimerais le repeindre
    et lui rendre les tons qu'ont les mots qui s'oublient

    Envol, envole-moi vers les nuées sauvages
    Que j'en revienne à l'âge où s'entendait son rire
    botter le point-virgule avant de déguerpir
    à l'autre bout du verbe et de ses arbitrages

    Envole-moi des airs qui nous venaient en rêve
    Trop lourde m'est la grève où je promène seul
    sans plus y distinguer narcisse du glaïeul
    ni savoir à nouveau comment l'heure s'élève

    Envole-moi les mains vers le ventre du ciel
    que j'y puise ma part de pleurs inassouvis
    puisque je l'ai perdu, qu'il était mon ami
    et que je n'entends plus son chant confidentiel

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    à Olivier Puigségur

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire HOMMAGE à OLIVIER - tiki#186 

  • sacerdoce

    Je suis, serpent casqué parcourant tes coursives
    la dernière barrière avant tes invectives

    Je la suis jusqu'au bout de ce long corridor
    que ma rêverie floue nomme ton hellébore

    Par quoi tu meurs et tues ton précieux quotidien
    en cherchant des vertus, aux ombres, à tes chiens

    Louve au sein dévoyé par une chère absence
    j'enserre ton poignet du linge de mes stances

    Car la mort annoncée affadit ton sourire
    quand il devrait chanter ton plus simple désir

    Je serais fol et sot de ne pas te connaître
    Ici, tu es mon sang, séchant à la fenêtre

    Le venin qui te vient aux yeux comme à la bouche
    est le prochain festin où mon verbe fait mouche

    Il n'est pas d'expertise ! Et aucun sacerdoce
    n'échappe à la bêtise et son obscur négoce

    Nul airbag, ni coussin, ni gentille promesse
    n'évite l'accident, quand on vient à confesse

    Demain, nous dormirons sur nos crânes fendus
    répandant nos cerveaux sur la terre battue

    Car la mort annoncée peut aller se fair' voir !
    Je t'aime, tu le sais, il n'est pas d'autre histoire.

    lovers

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi

  • meurs, d'heure partie...

    Nous courons, droit devant...
    Ce qui n'est pas encore un lieu de se réjouir
    de nos assassinats, nous attend

    La suée qui nous vient
    nous en partagerons la douceur, le fumet
    l'un à l'autre liés, dans le bain

    Qu'importent les regards
    qui se portent sur nous, inquiets, indifférents
    anonymes, hagards

    Je te nomme Arachné
    moi, ton Quetzacoatl au plumage d'airain
    qui t'offre, à pleines mains, cette ivraie

    Massacre au point du jour !
    Nous les avons tués
    des serviles journées, les sibyllins contours

    Des caresses sans fin
    Des rires sans objet
    Des larmes sans chaleur
    Des yeux sans appétit
    Des hurlements sans cœur
    Des mots sans mélodie
    Des odeurs sans festin
    Des rêves sans idée

    L'esprit, d'un simple trait
    s'est offert un carnage
    Lui suffit un hommage, honnête, simple, vrai

    Dans notre douce alcôve...
    Qui souhaite incriminer notre parti d'en rire
    puisque la joie est sauve ?

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    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#185

    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus, carnÂges 0 commentaire
  • big bang ballade

    Puisque la nuit, traînant les pieds, tardait à regagner de son aube mollette le confort attendu, je décidai de m'occuper de ta coiffure.
    Dans la cuisine, je tirai par son cou flexible le robinet niché dans le plafond moussu. Je remplis un broc d'eau fraîche et revins vers le fauteuil à oreilles où tu t'affairais à élaborer des stratagèmes dans une autre dimension - peut-être en ramènerais-tu quelque chose de beau, comme hier.

    Je défis, de ta nuque, le nœud maintenant le fichu qui le serait bientôt complètement - tu m'avais dit le tenir de ta mère, ne t'en séparais guère qu’avec un regret crispé sur les tempes et l’invariable grognement qui dit que tu te fâches. L'herbe rouge de tes cheveux ainsi libérée, je l'arrosai d'un filet d'eau; jaunie par le revêtement intérieur de la plomberie, cette eau dansant, ça faisait de l'or liquide dans l'air contrit. Tu te réveilleras rousse, comme promis.

    J'entendis les gros sabots de la nuit annoncer son retour dans les ordres. Je soufflai la bougie. Il y eut un suspens de l'obscurité dans une autre lumière, inconnue de mes yeux, qui s'en émerveillaient. J'aurais voulu te réveiller, mais j'avais peur de t'arracher à quelque découverte fondamentale. Aussi, je m'assis dans la main du bras du canapé en gardant cet instant contre moi, bien serré, pour te l'offrir à ton réveil.

    D’une main engourdie, j’inscrivis sur la cuisse de mon pantalongraphe des mots que je pense avoir lu sans avoir jamais pu, même su ni voulu, (pourquoi ?) en oublier jusqu’à la parenthèse : Un jour. Il y aura autre chose que le jour. Une chose plus franche, que l'on appellera le Jodel (Boris VIAN).

     

    C’était pas l’ jour. C’était encore sa vibrante promesse.
    Il montait, de loin dans la rue, des rans et de pas de tambours qui annonçaient un événement singulier. Lequel ? Ça, je n’en avais pas idée. L’attention portée à la mise en scène du petit-déjeuner, je distinguais vaguement, cet état de fête.
    Une mouche, rescapée de l’hiver, résistant au possible et que je ne parvenais pas à convaincre d’aller voir ailleurs si les oreilles étaient moins sensibles, me piqua. J’entrai en inspiration rigoureuse, avec quelques paronomases au bord de l’asyndète et entrepris de ravager le salon, de belle façon, afin que ta surprise soit complète – comme tu l’exigeais, chaque jour, avec douceur mais fermeté; quand tu te réveillerais, ta rousse blondeur bien coiffée de la veille.
     
    Et tu te réveillas.
    Il faut dire que dans la rue, en bas, ça tapait fort. Aux rans se mêlaient des ahans. Des sifflets suraigus se le faisaient couper par de secs claquements de fouets. Le bitume souffrait mal qu’on lui raclât le dos avec tant d’insistance (mais avec je ne savais quoi… pas encore). Et puis, il y avait la masse laborieuse, pas fâchée de l’animation, qui s’émoustillait le quotidien en y allant de ses clameurs, harangues, interjections futiles, enfin tout ce qui lui permettait de s’époumoner proprement, dès matin.
     
    Tu sortis de la chambre, sans relever le joyeux carnage du salon et vins droit à la cuisine t’asseoir devant ton bol de cornichons. C’était pas l’ jour… J’étais, toutefois, pour te le souhaiter bon, quand tu lâchas, grognon mais sans fureur : « c’est quoi, c’ bordel ? »
    Tu te levas, te dirigeas vers les fenêtres donnant sur la rue en traînant les pieds à travers le salon, d’où tu me lanças un gentil « Oh, c’est gentil, ça ! Merci mon chéri, tu as fait un beau carnage ». Gentil ? Bon, va pour…
    Entre les rideaux écartés, tu t’exclamas par-dessus ton épaule gentiment découverte :
    « - Ah, bah oui ! Viens voir !
    - Que se passe-t-il ?
    - Bah, viens je te dis. Viens voir ! »
    J’obtempérai, jetant au passage un coup d’œil au calendrier qui ne me renseigna guère, à première vue.
     
    Parvenu à ta hauteur, dans l’encadrement de la fenêtre sans tain, je vis un cortège de jeunes femmes, habillées à la diable ou à la franche rigolade, ou en nuisette, ou en tout ce qui avait pu leur passer par la tête. Elles traînaient, plutôt tiraient comme des bêtes de somme, le mobilier volumineux de leur literie, défaite, parfois excessivement, qu’elles avaient encombrées d’attributs singuliers… de la peluche au godemiché, pour dire.
    Toi, tu applaudissais. Une gamine devant un nouveau jeu ! Tu répétais en rythme – et ça swinguait pas mal : « C’est les Catherinet-teu ! Les Catherinett’s ! C’est les Catherinet-teu ! »
     
    J’observai alors que toutes ces jeunes femmes étaient très variablement coiffées de chapeaux, plus fantasques les uns que les autres. Peu enclin aux dégradations volontaires, je poussai un soupir. Je t’aurais bien servi quelque charitable discours, mais, je le sentais depuis quelque temps : c’était pas l’jour… Le Jodel attendrait un peu. Un bon peu, même… Et puis, tu te tournas vers moi et dis : « c’est heureux comme on s’aime ».

     tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    1ère partie écrite pour un Impromptu Littéraire - tiki#184
    2nde partie écrite pour un Impromptu Littéraire - tiki#199