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  • piano, las ?

    Mol éclat pâlissant de l'harmonie finale
    précédant le salut d'enthousiastes bravi
    du tragique destin de la note investi
    est tombé le dernier accord professoral

    Le silence ne tient qu'au repos de son geste
    C'est, le poignet cassé au-dessus du piano
    qu'en l'artiste peine est contenu le tempo
    destiné à se rendre à l'heure et tout le reste

    Voilà, c'est fait ! Ça claque ! Et tout est consommé...
    Bien fini le miracle, en scène et dans la fosse
    L'humilité ployée, l'échine blanc de Causse
    elle offre le spectacle attendu des comblés

    Mais de cet oratoire elle n'est pas la dupe
    Le clavier blanc et noir lui est plus authentique
    Même la partition liée à sa métrique
    aurait quelque leçon à prendre de sa jupe

    Car elle a tout donné aux sévères mesures
    de sa chair insatiable et de son feu nourri
    pour traduire l'élan méconnu de Satie
    en intime défi jeté à l'Aventure

    « Oh, Rideau, ferme-toi et allons nous coucher
    mon dos cassé, mes doigts, ma parure d'un soir
    qu'il me faut parader sur les vastes trottoirs
    où je n'aurai pas l'heur d'un rire énamouré »

    Tous les rideaux tirés sur ses piètres fenêtres
    toute porte fermée sur son enfermement
    la pianiste recluse en son appartement
    s'offre le seul secret pour quoi vibre son être

    « Je t'aime. Tu le sais, Maudite Confidence !
    Tu me veux. Tu m'auras. Vois, mes doigts te parcourent
    mon tyran sans pareil et sans égal amour
    Instrument de la joie de ma Chère Évidence ! »

    C'est l'hiver à nouveau plein de sombres accords
    Nulle oreille, nul œil et pour aucun partage...
    Enfin seule avec l'Art et son brut apanage
    à jouter le défi quotidien sans effort

    Elle attaque
    une sincérité libertaire et foutraque : Dvořák !

     

    pianiste du samedi

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi

  • L'implacable douceur de l'Autre

    Ici
    enfin dans le souffle de l'Autre, je respire

    Là-bas
    longeant l'heure privée de l'Autre, l'espérais
    Tandis qu'une pluie triste couvrait les marées
    en leur disant son regret des vastes empires
    une fine clepsydre égrainait mes pensées

    Vers le pays de l'Autre, embarqué volontaire
    j'ai quitté, sans ciller, le rivage connu
    du rêve familier, où je m'étais tenu
    à ne pas me mêler d'orgues phagocytaires

    Sur les lèvres de l'Autre, ai signé de mon sang
    mon retour au chevet de sa voix sûre, calme
    à son nom parfumé plus qu'un vieux jus de palme
    je rapporte le mien, sa prière et son chant

    Sur moi
    le regard de l'Autre, mais d'un œil et le bon

    En main
    celle par quoi m'attache l'Autre, mais la douce
    Tandis qu'au ciel, trois lents nuages qu'un vent pousse
    masquent le soleil en lui demandant pardon
    je marche dans les pas de l'Autre et du bon pied

     

    message in a bottle

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#183