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  • GRIS SOURIRE, le recueil

    <tous les poèmes>

     

    t_sign2hd.jpgLe recueil °GRIS SOURIRE° rassemble des poèmes gris-sonnants à la teneur douce amère, écrits et publiés sur ce blog depuis l'année 2008.

    Vous pouvez les consulter ici-même à partir du lien ci-dessus, ou me formuler une demande pour l'expédition de la totalité du recueil au format .pdf à l'adresse suivante : <tiniak@live.fr>
    (envoi sous conditions qui vous seront signifiées).

    D'ores et déjà ravi de l'intérêt que vous portez à ces écrits, je vous remercie de votre passage sur cet espace dédié à la poLésie.

    PoLétiquement vôtre,
    tiniak.

     

    RAPPEL : l'ensemble des publications présentes sur ce blog est la propriété exclusive de leur auteur, tiniak, et s'entend libre d'utilisation sous réserve des conditions régies par la licence CREATIVE COMMONS protégeant leur support éditorial DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK, notamment de toute utilisation à des fins commerciales.

     

    LOGDUKOU.JPG
    CC_reserved.png

    This work is licensed
    under a
    Creative Commons Attribution-Noncommercial-No Derivative Works 3.0 License.

  • La coiffe

    butterfly.gif

    La voyageuse fait le voyage à rebours vers la page centrale
    s'offre quelques détours, s'installe
    dans la cour à l'arrière du monde
    y fait un peu sa ronde, repart, étale
    des bulles minérales
    dans les replis d'une onde
    fœtale

    Voici que papillonnent

    à ses cheveux garçonne
    une aile, puis une autre en bouquet frétillant

    L'oiseau qui fut écrit, maintenant couvert d'or

    n'est pas ici décrit ordre ni mouvement
    (il reste dans son coin, pesant, et s'y endort
    très artistiquement)

    mais Petite Tortue, Silène, Paon du Jour

    tels sont les nouveaux noms que l'air
    aux haleines légères
    vient fêter alentour

    et la correspondance

    destinée à œuvrer comme une inadvertance
    orchestre l'élégance et la chair du moment

    Le sang de Cio-Cio-San revient des Amériques

    son rouge est beaucoup moins carmin que brique
    sur la page bleutée
    cherche sa parenté entre amarante et pourpre
    et s'écrase, cerise
    pulpeuse friandise
    dans la faille taillée comme un sillon de coutre

    Quoique réprobateur, l'Aztèque à l'œil sévère

    préfère encor se taire ; il attend son quart d'heure...

    Et, toute à son bonheur,
    la voyageuse faite
    coiffe monumentale
    expulse devant elle
    ses bulles minérales.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un graphisme tiré des Bulles Dorées d'Anne.

  • roman fleuve

    Molle parade au lit noueux
    va son cours le fleuve indolent
    ses lèvres brunes paressant
    aux pieds des arbres tortueux

    Au loin, son sourire folâtre
    avec une ancienne aventure
    qui le nargue à cette embouchure
    et lui rengorge une eau saumâtre

    Pas de deux sous l’enjambement
    d’un pont sur ses rives cabré
    nous promenons nos satiétés
    repues de nos derniers élans

    Tu n’as pas froid, dis, sous mon aile ?
    Es-tu sereine et bien heureuse ?
    Tai-je connue plus radieuse ?
    Hier, étais-tu aussi belle ?

    Vois, je rechigne à prononcer
    à ton oreille ces questions
    quand à ma joue colle ton front
    et que je t’entends murmurer :

    Vois, je suis pareille à ce fleuve
    où tu viens tremper ton plumage
    toi, mon bel oiseau de passage
    et que n’entame aucune épreuve

    Moi qui me rêvais mandarin
    pêchant jusqu’au seuil de la nuit
    de quoi combler nos appétits
    et te réveillant au matin !

    C’est à douter des connivences
    et leur tacite certitude
    accolée à cette habitude
    où nous croyons lire la chance

    Comme à marcher d’un même pas
    on se croit pris d’un même élan
    vers le même endroit cependant
    qu’on sera seul arrivé là

    Où mollement le fleuve emporte
    la moindre poussière alluviale
    que la profondeur abyssale
    entraîne dans sa place forte

    Mais puisqu’on se l’était juré
    je te dis tout mon sentiment
    quand le marin de l’océan
    ravive le parfum salé

    Et ton sourire
    chasse entre nous l’idée du pire

     

    madarin.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Au compte-tours

    compte_tours.gifMerde, si !
    je l'ai compris
    il y a une vie après la mort
    et ce n'est pas la mienne

    je respire encore
    - faut-y que j'y tienne !

    Poussez pas, derrière !
    j'ai les pieds devant
    et je n'aime tant la rivière
    qu'à fair' des ricochets dedans

    Tiens, voilà main droite
    Tiens, voilà main gauche
    Prête-moi tes yeux, ma benoite
    que je les chevauche

    Je t'en ferai voir
    de ces verdoyures
    ployant au passage du soir
    leurs tendres courbures

    Nous regarderons
    sens dessus dessous
    un ciel dépourvu d'horizon
    J'effeuillerai des liserons
    pour te caresser le genou

    Et puis quoi encore ?!
    Qui frappe si fort ?

    Si c'est vous, madame La Mort
    souffrez que je soye occupé
    à volontiers compter fleurette
    et pas les années !

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • logorrhée

    (Délit de verbiage)

    Pec30marasme.JPG

    Des logorrhées libératoires
    j'en ai des baquets plein la cour
    où trempent des bris de miroirs
    surnagent de vaines amours

    Ça fume un peu au crépuscule

    - vous choisirez : matin ou soir,
    tout :  le délit des tubercules
    le jus des yeux usés d'y voir

    le ciment boueux des paroles
    dont l'effritement s'agglomère
    avec les serments à la colle
    et les pitoyables prières

    J'en ai aussi pour mes humeurs
    et mes envies de gris sourire
    aux appétits enjoliveurs
    dispendieux et pince-sans-rire

    Ça ploppe, ça nauséabonde
    ça flatule des afflictions
    peinées que la Terre soit ronde
    et l'univers en expansion

    De regrets point, mais que de rages
    au goût de revanche avortée
    litanie des faibles courages
    l'enthousiasme procrastiné

    Dramaturgiques abreuvoirs
    sièges d'auréoles aveugles
    bouches bées crânes, cernes noirs
    qui ne pleurent plus ni ne beuglent

    Votre silence abasourdi
    soit le Cri de Munsch en suspens
    affligeant de catatonie
    l'aliénation du sentiment

    À vos stupeurs de gélatine
    viennent s'empêtrer les marasmes
    de vos capitales lettrines
    aux totalitaires fantasmes

    Ce trop plein d'aigreurs qui m'encombre
    la vue, la poitrine et le sang
    j'en régurgite la part d'ombre
    au comble de l'écœurement

    D’un baquet l’autre, mes crachats
    curent mon esprit saturé
    de gras et pompeux postulats
    m’exonèrent d’une saignée

    À mon tour de verser des fleuves
    jusqu'aux chimers océantiques
    pour faire à l'Aujourd'hui peau neuve
    et manifeste poLétique

    Je sais comme la Terre est plate
    - sinon, quels sauts dans l'inconnu ?
    Adieu, Corbeau ! Siffle, mainate
    le ciel à la jupe fendue

    J’écoute le chant du vivant
    bruire son ample symphonie
    de la fourmi à l’ouragan
    sur le bourdon des tectonies

    Je bois des pluies de météores
    les brandons perdus pour l’enfer
    leur cuivre est plus propre que l'or
    à nous apporter la lumière.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#76.

    Illustration : Jacques PECLERS, dit Pec (1930-2000)
    Toile "avortée", initialement intitulée Marasme.