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logorrhée

(Délit de verbiage)

Pec30marasme.JPG

Des logorrhées libératoires
j'en ai des baquets plein la cour
où trempent des bris de miroirs
surnagent de vaines amours

Ça fume un peu au crépuscule

- vous choisirez : matin ou soir,
tout :  le délit des tubercules
le jus des yeux usés d'y voir

le ciment boueux des paroles
dont l'effritement s'agglomère
avec les serments à la colle
et les pitoyables prières

J'en ai aussi pour mes humeurs
et mes envies de gris sourire
aux appétits enjoliveurs
dispendieux et pince-sans-rire

Ça ploppe, ça nauséabonde
ça flatule des afflictions
peinées que la Terre soit ronde
et l'univers en expansion

De regrets point, mais que de rages
au goût de revanche avortée
litanie des faibles courages
l'enthousiasme procrastiné

Dramaturgiques abreuvoirs
sièges d'auréoles aveugles
bouches bées crânes, cernes noirs
qui ne pleurent plus ni ne beuglent

Votre silence abasourdi
soit le Cri de Munsch en suspens
affligeant de catatonie
l'aliénation du sentiment

À vos stupeurs de gélatine
viennent s'empêtrer les marasmes
de vos capitales lettrines
aux totalitaires fantasmes

Ce trop plein d'aigreurs qui m'encombre
la vue, la poitrine et le sang
j'en régurgite la part d'ombre
au comble de l'écœurement

D’un baquet l’autre, mes crachats
curent mon esprit saturé
de gras et pompeux postulats
m’exonèrent d’une saignée

À mon tour de verser des fleuves
jusqu'aux chimers océantiques
pour faire à l'Aujourd'hui peau neuve
et manifeste poLétique

Je sais comme la Terre est plate
- sinon, quels sauts dans l'inconnu ?
Adieu, Corbeau ! Siffle, mainate
le ciel à la jupe fendue

J’écoute le chant du vivant
bruire son ample symphonie
de la fourmi à l’ouragan
sur le bourdon des tectonies

Je bois des pluies de météores
les brandons perdus pour l’enfer
leur cuivre est plus propre que l'or
à nous apporter la lumière.

 

tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#76.

Illustration : Jacques PECLERS, dit Pec (1930-2000)
Toile "avortée", initialement intitulée Marasme.

Commentaires

  • J'ai ressenti Munsch depuis le début et tu as raison de gueuler aussi fort pour tous nos élans avortés... Si j'osais, là, maintenant... Mais j'ose pas !

  • Bouge pas, je t'aide :
    Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

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