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  • 6métriques

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    I

    Tous ces architectes - pour un seul Gaudi ?
    affectent d'infecte symétrie
    les galeries sélect d'insectes asservis
    qui n'ayant queue ni tête et rien à espérer
    de doctes têtes au carré
    doivent tout au contraire
    taire et se contenter
    de leurs habitats similaires
    à en pleurer

    Ah, ce culte manichéen, Minerve !
    - binarité des gens de bien, m’énerve !!


    II

    Je suis hors de moi
    toujours, mais à l'envers
    - c'est l'endroit qui veut ça
    le premier de nous deux qui décroche
    perd ses verres


    III

    L'enfer du miroir, pour sûr
    ce n'est pas de s'y voir
    c'est de ne s'y voir pas
    ainsi qu'on se figure
    l'être ou l'avoir été

    Stupeur médusée
    le corps étranger de mon reflet


    IV

    Où laitue bêle
    " L'es-tu, belle ? "
    Carotte lui répond :
    " ...pas en fin de cuisson "

    A trop cultiver ta beauté
    il pourrait bien t'en cuire
    Carotte pour finir
    t'en donne la leçon

    Je te préfère crue, tfasson

    (salade grivoise)

     

    V

    mais il est des reflets dans l'eau
    qui me transportent larme
    et sourire à nouveau
    plutôt et plus sûrement vrai
    que ne le peut le charme
    de l'apprenti sorcier
    depuis sa tour d'ivoire
    venu me présenter
    quelque mage miroir de l'âme
    sans sourciller


    VI

    Toi
    Moi
    La lumière

    et puis l'armoire

    où le miroir s'en tint à ce puissant mystère
    que je me vois en toi plus clair
    et qu'en moi tu puisses te voir,
    ma chair

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    ocean-mirror-by-littlemewhatever.png

    pour un défi du samedi

     

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    sandi

    rtém

    9
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  • l'été des écharpes

    Papillons-15.gifWere we there? / was it real? / is it truly how I feel? *

    tu peux y aller, va
    déchire-moi
    arrache-moi des cordes le métal hurlant
    explose-moi
    vide-moi les yeux de ces chats-huants
    qui brûlent
    les replis déroutants
    les recoins désolés de n'être pas assez déserts
    où s'échardent
    l'hier au menu du jour et celui d'avant
    et s'attarde
    l'écho maigre du vent sous la porte

    allez vas-y, que ça sorte
    creuse, creuse
    tu sais où et comment trouver ta bienheureuse
    ta plantureuse et savoureuse douloureuse... mais oui
    tu sais, ta mélodie
    alors, vas-y, va
    fouille-moi
    tu sais, là où ça gargouille au petit matin
    grignotants, intestins,
    le coq, la grenouille et le chien de concert
    qui s'écartent devant la mer
    et replient
    Papillons-27.gifpéti péti
    du jour avec la nuit le seul tapis

    voilà, c'est ça, profond
    attaque
    les murs salés de la baraque à frire
    sous l'arbre à pain, pleine face
    gris sourire
    vas-y, allez,
    chamboule-moi la conserve
    pille-moi la réserve
    et répands ton butin partout bien dans verve an mwen
    et puis roucoule que je m'écroule
    quand le dernier vers éculé aura coulé à terre

    vas-y, allez allez
    chante
    plante
    tu sais, ta mélopée atlante
    que j'aie la mémoire indécente
    l'oubli serein, le ventre vain
    et que j'écharpe ton écharpe à mon écharpe
    dans le marin

    when was that summer of a dozen words? *

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKPapillons-15.gif

    *lyrics from Paul McCartney's You Tell Me
    Memory Almost Full, © 2008 Universal Music

    (à découvrir ci-contre
    dans la sélection audio Gris Sourire)

    Papillons-49.gif

  • morna i siesta

    D'un geste tout s'arrête, un geste et tout reprend
    amour et châtiment, un orage qui peste
    nuées de fleurs au vent
    et tes mains sinuant plus chaudes sous la veste
    cependant qu'un funeste et lent revirement
    au ciel qui déforeste
    méticuleusement
    de l'horizon boisé la ligne mollissant
    passe
    et du printemps délace
    le gilet boutonnant

    Mon cœur, c'est le moment de n'être pas en reste
    Va, prendre ton content de durables langueurs
    à cet apitoiement qui s'empare de l'heure
    où la journée proteste
    mais prise dans l'humeur vespérale du monde
    sombre
    sombre

    Ah la la ! quelle oblongue et sinistre lueur
    dégage ton regard lancé dans ce lointain
    qui n'est pas plus certain que tous tes "quelque part"
    sans plus de profondeur que tes vains "à demain"
    - ils me disent d'attendre… alors je m’exécute
    et bien à contrecœur je résigne mon sein
    à souffrir en silence
    à nouveau ton absence et le souffle marin

    Mais voici le bon Chien sur son petit vélo
    il m'offre de son dos la pelure miteuse
    - ayant à quelque gueuse accordé son manteau,
    que je le flatte un peu d'une main généreuse

    Je connais ce manège et ses lampions nocturnes
    - la meute qui bientôt me prendra pour cothurne
    quand nous aurons chanté à la lune l'oubli
    des femmes, de nos cœurs et jeté l'hallali
    sur le quai des fortun's-du-pot
    nous n'irons plus au bois mais boirons notre thune
    notre saoûl et du reste le reste, tant pis!

    Ah la la, non merci ! je retourne ma veste
    où tes mains rejoindront les miennes pour la sieste

    rolland-la-belle-endormie.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustrations
    ci-dessus : Bernard ROLLAND, Belle endormie - 2003

    ci-dessous : ... là ou presque

    mido_paris_10_2009.JPG

    mido, octobre 2009

     

  • (mékesskila)

    Cette voix qu'il a
    chaque fois qu'il a
    affaire avec ses anges
    me ronge, me dérange
    me mange le foie

    me couche à terre
    contre la pierre
    comme un pénitent gris

    mais quoi ?

    briser la glace
    à pleine face
    et confondre sa nuit ?

    moi qui n'ai que le jour
    et mes yeux de velours...

    Cette voix qu'il a
    chaque fois qu'il a
    rattrapé un fantôme
    il pleut d'entre ses paumes
    le sang des rois

    il pleut des madeleines
    sur les campagnes vaines
    où fanent les dimanches

    et quoi !

    le jardinier
    s'en est allé
    ailleurs trousser ses manches

    et moi qui n'entends rien
    aux choses du jardin...

    Ce regard qu'il a
    chaque fois qu'il a
    une ombre à la fenêtre
    je pourrais disparaître
    entre ses pas

    m'emporte l'âme
    comme une lame
    affole l'océan

    et puis retombe
    dans cette combe
    où dorment des géants

    et moi si jeune encore
    vibrant de tout mon corps...

    Oh, regarde-moi
    Oh, embrasse-moi
    je suis la vie aimante

    Oh, épouse-moi
    Oh, célèbre-moi
    et que tout me contente

    D'un geste
    un mot de toi

     

     

    aLaPlume.JPG

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Liberté des libertés

    Liberté des libertés
    youpi tagada tsoin tsoin
    Liberté de funambule
    marchant tête dans les mains

    Donne-moi des libellules
    des fleurs et des meul's de foin
    'pi des canons sans recul
    au p'tit guéridon du coin


    Liberté des libertés
    prout et prout et tralala
    Liberté de fumerolle
    dans son foyer d’apparat

    Dis-moi la bonne parole
    cigarette au chocolat
    Dis-la moi que je rigole
    quand je compte jusqu'à trois


    - Un'... deux... trois !

    Fraternité, allons donc !
    mais la guerre, mais la guerre
    Fraternité, mon colon !
    mais la guerre en rigodon


    Égalité, va savoir !
    c'est le gouffre, c'est le gouffre
    Égalité, cette Histoire !
    c'est le gouffre des espoirs


    Liberté, oh ! ma jolie
    libellule, libellule
    Liberté, ma douce amie
    prends ta pilule à midi


    Elle est passée par ici
    et se cassera par là
    La liberté, mon amie
    commence par toi et moi

    La liberté, c'est de l'encre
    et des taches sur les doigts
    La liberté, c'est le cancre
    parmi tous les cancrelats


    Liberté, mon rêve à prendre
    je te donne à bout de bras

    Liberté des libertés
    youpla boum et ratata

     

     

    68marianne.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration chienlitesque (1968)

    impromptu littéraire - tiki#58