D'un geste tout s'arrête, un geste et tout reprend
 amour et châtiment, un orage qui peste
 nuées de fleurs au vent
 et tes mains sinuant plus chaudes sous la veste
 cependant qu'un funeste et lent revirement
 au ciel qui déforeste
 méticuleusement
 de l'horizon boisé la ligne mollissant
 passe
 et du printemps délace
 le gilet boutonnant
 
 Mon cœur, c'est le moment de n'être pas en reste
 Va, prendre ton content de durables langueurs
 à cet apitoiement qui s'empare de l'heure
 où la journée proteste
 mais prise dans l'humeur vespérale du monde
 sombre
 sombre
 
 Ah la la ! quelle oblongue et sinistre lueur
 dégage ton regard lancé dans ce lointain
 qui n'est pas plus certain que tous tes "quelque part"
 sans plus de profondeur que tes vains "à demain"
 - ils me disent d'attendre… alors je m’exécute
 et bien à contrecœur je résigne mon sein
 à souffrir en silence
 à nouveau ton absence et le souffle marin
 
 Mais voici le bon Chien sur son petit vélo
 il m'offre de son dos la pelure miteuse
 - ayant à quelque gueuse accordé son manteau,
 que je le flatte un peu d'une main généreuse
 
 Je connais ce manège et ses lampions nocturnes
 - la meute qui bientôt me prendra pour cothurne
 quand nous aurons chanté à la lune l'oubli
 des femmes, de nos cœurs et jeté l'hallali
 sur le quai des fortun's-du-pot
 nous n'irons plus au bois mais boirons notre thune
 notre saoûl et du reste le reste, tant pis!
 
 Ah la la, non merci ! je retourne ma veste
 où tes mains rejoindront les miennes pour la sieste

tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustrations
 ci-dessus : Bernard ROLLAND, Belle endormie - 2003
ci-dessous : ... là ou presque
mido, octobre 2009
 
Commentaires
no... tranquilla, si !
(ma que bella ;o)
morna, fiesta i siesta... prego.
aaah...
morna de Cabo Verde, si !
obrigado ;o)