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  • passes

    Où passe
      tout et tout ce que j'en oublie

    s'entassent
      les mots que je n'aurai pas dits
      et ceux que je n'aurais pas dû
      l'autre que je n'avais pas vue
      et dont je me croyais épris
      ainsi
      des chairs dont je m'étais saisi
      le nom que je n'ai jamais su

    hélas !
      faut-il que l'on soit dégueulasse,
      ma vie ?

    Cagasse !
      quand au bout de la nuit du bout de mes godasses
      luit, s'enfile ou passe
      au puits chéri des "pile ou face"
      mon prochain hallali

    Mélasse
      en cuillerée de fruits confits
      tous mes réveils inassouvis
      tartinent, pugnaces
      leurs chapelets de guerres lasses
      pétries
      d' « il eût fallu que tu capitulasses »

    Et puis j'en passe et j'en oublie
    et ça grossit d'autant la masse
    au fond du puits ;
    j'en ai la carcasse alourdie
    et l'aujourd'hui pris dans la nasse
    où marinent les apathies
    d'hiers que je n'ai pas finis

    Bien le bonjour, miss Upperclass...
      Irons-nous mêler nos ennuis ?
      Voulez-vous palace ou paillasse ?
    - cette nuit !

    ...paire de valets ...brelan d'as ?
    Alors, c'est dit

     

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ragtime

    (an american tale)

    Connais-tu cette histoire
    de la colombe et du petit homme noir ?
    Ils s'étaient rencontrés sur le trottoir
    où les gens passaient sans jamais les voir
    et si leur vie en noir et blanc
    laissait le monde indifférent
    il leur suffisait que les enfants
    les regardent en souriant

    jusqu'au jour
    où un garçon
    les mena par le bras
    dans sa maison

    de ce jour
    tout - l'amour
    et le goût qu'ils eurent
    pour l'aventure,

    devint un bonheur
    de chaque instant
    et ça mettait des fleurs
    dans les yeux des passants

    et c'était nouveau
    c'était rigolo
    même pour les ronchons
    dans leurs chaussons

    Oh, bien sûr...
    certains trouveraient à redire
    d'autres à médire
    qu'importaient ces quelques grincheux
    le parti pris de vivre heureux
    raflait tous les suffrages
    tous les âges
    du jeune au plus vieux :

    La vieille dame et son piano
    n'était plus cette virago
    à qui l'on pensait en tremblotant
    à présent on allait danser
    sur tous les rythmes fous
    qui s'échappaient de sa fenêtre sans volets

    La fille du boucher
    et les chats du quartier
    sur le toit du resto
    tenaient un casino
    et plumaient du banquier voisin
    le fils et ses petits copains qui s'en foutaient

    Et c'est ainsi que rejaillit l'espoir
    d'une colombe, un petit homme noir
    et l'entremise d'un petit garçon
    dont on ne sut jamais les noms

    now you can truly say you've heard
    an american tale
    would you honestly spread it 'round
    and never let it fade in the shade?
    for its magic to work better on and on
    when the skies are grey
    when it all seems wrong
    you could turn it into a lovely song
    for the children to sing along:

    Right from the skies above
    was sent to me this amazing dove
    I was alone and the great big city
    where no one took care nor dared look at me
    is also where I found out
    what in this world this is all about
    Not only angels have wings and fly
    my lovely dove can such as high

     

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    podcast

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    impromptu littéraire - tiki# 59

  • automne, salade !

     

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    L'automne,
    sa tombe !
    Toujours
    à l'heure

    Quand lui
    incombent
    de nos
    humeurs

    le rire
    qui plombe
    le moindre
    élan

    est
    des colombes
    le
    châtiment

    L'automne ?
    Salade !
    C'est pain
    béni

    des ors,
    parade
    à feu
    nourri

    trésors,
    myriades
    aux yeux
    jaillies

    Oh !
    camarade...
    C'est
    paradis !

    Que jamais plus on n'en médise !

    Je sais comment l'automne grise
    - et joyeuse de l'âme
    pas moins qu'été, Ma Dame,
    les amours insoumises

     

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Quant à toi

    Quand tu me vois, j'existe
    Oh, ça y est ! je suis là
    ferme, plein, rassemblé
    riant comme l'enfant à son tour de jouer
    joint son rire à la fête
    de l'être ! de l'être !
    et de l'art d'être aimé
    soi-même, pour de vrai

    Quand tu m'entends, j'existe
    je suis une chanson
    sans accordéoniste, piano, flon-flon
    je suis le chant du monde
    et je sonne et je sonne
    au vent je m'abandonne
    à la mouche au plafond
    à l'arbre qui frissonne
    tout le monde à l'oreille
    pareil

    Quand tu me tiens, j'existe
    je viens, j'insiste
    et tu ne dis pas non
    mais mon nom, ce murmure
    fasse que la vie dure
    nous soit douce aventure
    en cet avénement
    du temps présent
    palpable
    et comme ton sein blanc, véritable
    d'où renaît chaque foi
    ce moi en toi
    ce partage
    avançant résolu notre âge

    mmmmmm

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : carnÂges 1 commentaire
  • memorandum

    Souvent stances
    des remembrances
    nous disent l’avent de l’apprêt ;
    on y a vu des renaissances, allez

    L’on… y a vu des renaissances
    aller leur train cérémonial
    courir au-devant des regrets
    sentimentales

    sentimentales élégances
    enluminures des passés
    dont on goûte la confiture
    le doigt levé

    Devant le tombeau des « soudain »
    le mausolée des « Ainsi Donc »
    pointe massif et valentin
    son triste front

    Ainsi front, front, front
    foyer des prises de tête
    du fond des cartons
    déballant les amulettes
    et des illusions
    perdues pour la chansonnette
    Ainsi donc, donc, donc
    redorâtes vos blasons

    Oui, bon… mais qu’on y entende
    rejaillir à la demande
    pluie féconde sur la lande
    révoquant des parfums de tourbe
    du souvenir fléchie la courbe
    et la mémoire
    s’invente des jeux de miroirs

    Eh ! l’aujourd’hui aux habits clairs…
    Enfile un gilet de patchwork
    et parade, Capitaine Kirk !
    de l’une à cette autre atmosphère
    va-t-en masser de Mélusine
    les pieds gluants de vaseline

    C’est le bordel dans le chaos
    Vénus et Mars ? au marigot !
    Rêve parties, quittez les cloîtres !

    Et puis la lune comme un goitre
    adressant un dernier halo
    au caniveau
    s’emplâtre
    d’un mur couvert de chaux l’albâtre

    Oh, souvenstances rappellatoires
    de nos dédales sémantiques
    taillez-nous bien ces « quelque part »
    à nos buissons dithyrambiques
    que tous les plaints et les déliés
    - biens hérités de nos fadaises,
    y soient payés de nos « fort aise »
    quand nous iront nous cache-cacher
    au bois joli des parenthèses cultivées

    Paradis minéralogique
    des arbres généalogiques
    où les histoires de familles
    seront reçues, même en guenilles

    en revanche, c’est tout l’enfer
    de nos malheureux Alzheimer

    Au gouffre ! les trous de mémoire
    et autres cas rédhibitoires
    des griffonnages illisibles
    bloc_notes.jpgdes inconscients inaccessibles

    Au brasero ! les futuristes
    les incontinents optimistes
    et des poètes de l’espoir
    tous les pauvres nœuds au mouchoir

    Sortis tous les Vade Mecum
    faites place au long défilé
    nom de nom d'un petit bonhomme
    priorité des jubilés !

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK