 Allez va, canaille !
Allez va, canaille !
laisse-moi ta mitraille
 cela suffira bien
 pour le pot qui vient
 et s'attache nos ombres
 que nous soyons du nombre
 de ceux qui finissent
 leur feu de paille à la pisse
Allez donc, coquin !
tope là de la main
 franche encore à cette heure
 où nos ombres demeurent
 calmement sous nos chaises
 où nous prenons nos aises
 et raillons les coquines
 qui nous narguent du cul, mutines
 et se feraient prier
 si nous n'avions l'œil si gris et gai
 Hay-dee-ho, l'Arsène !
Hay-dee-ho, l'Arsène !
ne te mets pas en peine
 de savoir seulement
 qui, pourquoi ni comment
 nous sortirons vivants de ce bouge
 je tire un tapis rouge
 sur son sol écaillé
 que nous irons fouler
 le port altier et fier
 (notre cache-misère)
 riant de nos dents bleues
 de cocktails sirupeux
 soignant notre sortie
 de princes malappris
Peek-a-boo, très cher fou !
la nuit n'a d'autres rois que nous
 et nos ombres nous suivent
  peuples à la dérive
peuples à la dérive
 embrassant l'aujourd'hui
 qui s'attache nos vies
 sachant bien que demain
 n'est rien de rien de rien
 et notre hymne prend forme
 sous des frondaisons d'orme
 ou de saule ou que sais-je
 - il nous reste la neige
 et nos longs pantalons
 qui ne sont pas signés Courrèges
Gott verdam', macadam !
 ai-je la queue en flammes ?
  Où es-tu mon ami ?
Où es-tu mon ami ?
 m'aurais-tu privé de la vie
 que je ne sente rien
 de ce matin qui vient
 me chier sa lumière
 et sa douce atmosphère
 vierge encore et farouche
 et me remplit la bouche
 d'un trouble doux-amer ?
 Pour aucune Fernande,
 fieu ! je bande, je bande, je bande
"Amen" me souffle Saint François
 (ou est-ce Jean-Michel ?)
 sur ce barreau d'échelle
 qui lui montre la Voie
 - pour moi, j'ai mon content
 et l'aujourd'hui me tend
 le bras ;
 bon, j'y pose gentiment
 les doigts.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
