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écriture - Page 2

  • Le Bel Aujourd'hui -4-

    genesis

    miro : l'art et l'écriture

    I

    Au commencement il y eut le chant
    ce lien vibrant sur l’océan
    caresse allant s’insinuant
    teinter mon âme aux couleurs flamme du ponant

    Venu du continent perdu
    - les antiques terres de Mû,
    ce chant portait une lumière ténue ;
    brillance écrue métamorphosant l’atmosphère

    L’ombre étonnée de ses nuances
    les déroulait en nombre d’or
    entraînant dans cette mouvance
    une danse nouvelle encore

    Puis il y eut le Verbe Dit
    gorgé de sang rêveur
    laissant présager les saveurs
    et les fragrances de la vie, dans l’heur

    Et naquit le bel aujourd’hui.


    II

    Vinrent les nuits de ce jour de toujours
    lui seul désormais ; l’enfin
    avec lui le puissant amour
    et ses prouesses, et son festin

    Dans ses distances relatives
    où se lisent de ton visage
    la belle épure et davantage
    je promène au long de la rive

    Et j’ai grand faim.


    III

    Je me nourris du Verbe Dit.
    Je bois le sang sonore.

    Je mâche des mots, ces trésors
    venus de Mû à l’aujourd’hui.

    Ma vie n’est pas ailleurs, mon rêve.


    IV

    Je n’ai jamais été si près de te toucher
    qu’au moment de chanter à mon tour,
    Naïade.

    D’entre mille chimères, je baiserai la chair
    de tes seules paupières au velours
    de jade.

    Je foulerai de Mû le rivage inconnu
    des élans éperdus, par amour
    sirène.

    Quand, à portée de vue, tu ne chanteras plus
    nous nous connaîtrons nus, dans le jour
    ma reine.


    V

    Alors de la lumière surgira le mystère
    que nous avons rêvé

    Alors un chant nouveau dominera des flots
    la surface irisée

    Alors un vieux marin nous prendra par la main
    accompagnant nos pas

    Alors le Verbe Dit et le bel aujourd’hui
    auront force de loi

    sur le monde interdit
    à travers les embruns
    dans le reflet de l’eau
    pour ce qu’il reste à faire

    miro : the singing fish 

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Le Bel Aujourd'hui -3-

    Paroles, paroles, paroles... nin nin ninSur son rocher, une sirène ;
    à ses pieds, marée descendante.

    Marin, Marin ! Tu parles, ventes, et tu serpentes
    arpentant la rive embrumée
    où ton souffle reste muet
    quand il ne porte pas réponse
    mais tourmente, aigreur et semonce
    aux lents secrets du chant discret
    que j’ai posé sur l’océan, du bout des lèvres
    implorant le bel aujourd’hui :

    " Rêve ! Ô mon rêve ! Oh, vis ma vie ! 

    le temps ne m’est rien
    la pluie ne m’est rien
    le vent ne m’est rien
    l’orage n’est rien
    qu’un coup de mou
    du grain à moudre
    un cou à tordre
    avant la faim
    du coup de foudre
    qui vient me mordre
    l’intestin "

    un mot de lui et me voici
    sirène, reine des embruns
    mais s’il me prenait par la main
    comme il serait doux le chemin
    de retour en notre domaine

    " ce mot ne met rien
    le dit ne met rien
    dans l’escarcelle
    ils n’y font pas écot
    n’y valent pas tripette
    sans la parole
    d’un bel aujourd’hui
    qui m’affole
    et m’interdit
    le doute gris
    sous la coupole… "

    Marin, Marin ! Entends ma peine
    emporte mon chant malheureux
    en bruine mouillant ses cheveux
    qu’elle aille fondre dans ses yeux
    et troubler sa nature humaine "

    Mais déjà, la marée descend
    et remporte vers l’océan
    la fantastique créature.

    Et le marin qui n’en a cure
    laisse dégoutter sur le quai
    mollement des larmes salées.

    coucou, plouf!tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • miracle

    L'adieu m'est trop...

    Était-ce
    l’éclat de ce regard perçant l’allée du bus
    perçant les corps des laborieux
    des étudiants, de ces deux vieux
    et au-delà jusque dans mon œil amoureux ?

    Était-ce

    le pli de cette lèvre, ourlet de fraise, humus

    murmurant des perles d’envie

    sur la banquette d’un taxi

    et communiquant cette fièvre à tout Paris ?

     

    Était-ce

    la tension de ce corps dans la danse nouvelle

    livrant sa ferveur sous la douche

    après ce tour en bateau-mouche

    où nous nous étions visités de bouche à bouche ?

     

    Était-ce

    la vigueur de ce chant, mon nom que tu appelles

    clameur venue du bout du quai

    où je pars sans me retourner

    pour embrasser ton souvenir et l’emporter ?

     

    Je ne sais plus par quel miracle

    je suis encore ici

     

    Longeant les bords de Seine

    au bras de ma sirène

     

    L’adieu m'est trop odieux spectacle

    à nous, Paris !

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    pour les "Impromptus littéraires" - tiki#23
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Gino Gordon,

    L'Arpenteur d'étoiles, Poupoune, Minimifa.

     

  • Que vous sers-je, Lama ?

    Marcel et le Dalaï Lama sont dans un bateau.

     

    Un certain Joe K. que pour des raisons de discrétion évidentes nous appellerons Marcel est, à sa manière, un de ces quidams que la bonne fortune a gratifié. Tel que nous le découvrons, Marcel est reçu par le Dalaï Lama en villégiature sur le lac d’Annecy - lieu où il a coutume de modérer les effets du décalage horaire.

    C’est dimanche. Tous deux s’entendent comme larrons en foire. Le caractère goguenard de Marcel a séduit l’éminence tibétaine qui lui prodigue naturellement sa tranquillité d’esprit.

    Ils aiment se retrouver dans ce cadre pour s’adonner à leurs deux loisirs favoris : la bataille navale et la pêche.

     

    Depuis quelques minutes, dans leur petite embarcation, la partie bat son plein. Elle touche même à sa fin.

    «  - B2, annonce Marcel.

    -          Touché ! dit le Dalaï Lama.

    -          Ha ! Haaa ! fait Marcel, qui a déjà pillé l’armada du saint homme, et part à la recherche de son dernier navire.

    -          B3 ?

    -          Encore touché ! grogne le Dalaï Lama pour qui l’issue de la joute ne fait plus de doute.

    -          Et bien B4, alors déclare Marcel, avec une certaine retenue dans le triomphe.

    -          Coulé ! capitule le Dalaï Lama. Mon cher Marcel, je te félicite pour cette partie menée de main de maître. Allons, viens là que je te donne l’accolade. »

    Ce disant, le saint homme se dresse dans la frêle embarcation. Dans ce mouvement, les plis de son vêtement se prennent dans la canne accotée près de lui. Marcel s’en aperçoit, tente de l’en avertir d’un geste. Mais le Dalaï Lama se méprenant sur la signification du bras tendu vers lui s’avance davantage, vacille et bascule dans les eaux du Lac.

     

    LAMA.JPGDe retour à son travail, Marcel entreprend un de ses collègues (et ami) sur le contenu de son  dernier Week-End. Celui-ci lui répond :

    « - Mwof ! On est allé à la campagne, chez mes beaux-parents. Me suis fait chier… Et toi ?

    -          - Bah moi, j’ai coulé un bonze. »

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    pour les "Impromptus littéraires" - tiki#22
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Gino Gordon

  • dominicale

    Midnight.jpg
    souri98.gif

    c'est déjà dimanche
    et ma page blanche
    n'en finit pas de lorgner
    du côté de mon clavier

    et ma souris grise
    n'en fait qu'à sa guise
    pour tromper l'ennui
    de devoir attendre la minuit
    zen-005.gif

    j'ai mis dans le creux d'un coude
    une poignée de doigts qui boudent
    j'ai dans le coin du cerveau
    un paquet de rimes en trop
    je regarde l'écran noir
    avec le secret espoir
    qu'il va avaler le temps
    que minuit c'est maintenant
    et qu'il vient me délivrer
    la commande à honorer

    reading.gif

    (j't'en fous, oui!)

    ah, vraiment je n'y peux mais
    il me faut bien patienter
    ah, vraiment je n'en peux plus
    d'attendre les
    Im-prom-ptus

    blbl.gif 

    tiniak le niak(ouèèèèè!) 
    logpapri.jpg
    ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK