genesis
I
Au commencement il y eut le chant
 ce lien vibrant sur l’océan
 caresse allant s’insinuant
 teinter mon âme aux couleurs flamme du ponant
Venu du continent perdu
 - les antiques terres de Mû,
 ce chant portait une lumière ténue ;
 brillance écrue métamorphosant l’atmosphère
L’ombre étonnée de ses nuances
 les déroulait en nombre d’or
 entraînant dans cette mouvance
 une danse nouvelle encore
Puis il y eut le Verbe Dit
 gorgé de sang rêveur
 laissant présager les saveurs
 et les fragrances de la vie, dans l’heur
Et naquit le bel aujourd’hui.
 II
Vinrent les nuits de ce jour de toujours
 lui seul désormais ; l’enfin
 avec lui le puissant amour
 et ses prouesses, et son festin
Dans ses distances relatives
 où se lisent de ton visage
 la belle épure et davantage
 je promène au long de la rive
Et j’ai grand faim.
 III
Je me nourris du Verbe Dit.
 Je bois le sang sonore.
Je mâche des mots, ces trésors
 venus de Mû à l’aujourd’hui.
Ma vie n’est pas ailleurs, mon rêve.
 IV
Je n’ai jamais été si près de te toucher
 qu’au moment de chanter à mon tour,
 Naïade.
D’entre mille chimères, je baiserai la chair
 de tes seules paupières au velours
 de jade.
Je foulerai de Mû le rivage inconnu
 des élans éperdus, par amour
 sirène.
Quand, à portée de vue, tu ne chanteras plus
 nous nous connaîtrons nus, dans le jour
 ma reine.
 V
Alors de la lumière surgira le mystère
 que nous avons rêvé
Alors un chant nouveau dominera des flots
 la surface irisée
Alors un vieux marin nous prendra par la main
 accompagnant nos pas
Alors le Verbe Dit et le bel aujourd’hui
 auront force de loi
sur le monde interdit
 à travers les embruns
 dans le reflet de l’eau
 pour ce qu’il reste à faire
 
 
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
 
